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« Tout a commencé le jour où je me suis rendu dans une administration fiscale, et où un volumineux employé m'a expliqué avec une patience d'ange comment remplir des imprimés auxquels je ne comprenais rien.
Comme c'était bientôt l'heure de la fermeture, je lui ai proposé, pour le remercier, d'aller boire un verre au bar d'en face, ce qu'il accepta avec joie.
On l'appelait Bouboule depuis l'enfance, et il ne semblait pas malheureux, malgré sa solitude et sa corpulence.
Mais il finit par m'avouer qu'être aussi gros lui pesait trop, et qu'il avait pris la décision de se balancer depuis la fenêtre de son huitième étage le jour où il pèserait 180 kilos. Il en pesait alors 177.
Si je n'arrivais pas à le détourner de son projet macabre, je perdrais mon nouvel ami dans 3 kilos. »
Ce récit, conte cruel à l'humour permanent, fût-t-il noir, parle avant tout d'amitié. Car ce Monsieur Bouboule, baleine échouée dans une société moqueuse peu faite pour les gros, est infiniment attachant. -
Louis est magnifiquement oisif. Sa vie est aussi calme qu'un lac sans vent. Jusqu'au jour où son père, juste avant de mourir, lui lègue un étrange objet : l'Ubiq. Un boîtier qui se porte sur l'avant-bras et qui, sur la pression d'un simple bouton, peut le transporter ailleurs, le dédoubler, le faire jouir du don d'ubiquité. D'abord craintif, intimidé, Louis se rend compte, contre toute attente, que l'appareil fonctionne.
Sauf que cet appareil, que nous rêverions tous de posséder, tombe entre les mains d'un homme qui ne sait déjà pas quoi faire de sa propre vie. Alors, en vivre deux, on imagine son embarras.
À moins que l'Ubiq ne soit l'occasion pour Louis de commencer une vie qu'il n'avait jamais osé imaginer, tout en restant un époux modèle. Qui sait alors jusqu'où l'Ubiq pourra l'entraîner !