Les textes de ce recueil retracent les étapes d'une adaptation à une nouvelle vie ailleurs. Ces fragments évoquent la perte brusque de repères, l'égarement, la solitude, puis l'envie de se laisser emporter finalement dans l'aventure de la découverte de soi, cet inconnu devenu autre dans un monde différent.
L'acronyme YOLO (You Only Live Once - On n'a qu'une vie) orne la couverture du numéro d'automne de XYZ. La revue de la nouvelle. Dirigé par Gaëtan Brulotte, il regroupe les yoloïstes Jean-Pierre April, Jean-François Aubé, Jean-Paul Beaumier, Renaud Jean, François Jobin, Serge Labrosse, Roxanne Lajoie, Morgan Le Thiec et Jean Marcel dont les nouvelles mettent en scène des êtres fouettés par la proximité de la mort, des désirs qui ne se matérialisent pas et des défis qu'on se donne par ennui. Version contemporaine extrême du carpe diem classique, YOLO évoque aussi une absence de mesure, de délibération, voire d'intelligence ou une action irréfléchie ou irresponsable, voire dangereuse. Le numéro comprend aussi une nouvelle hors thème de Caroline Gauvin-Dubé et trois « hors-frontières » par Henry Lawson, Patrick Saffar et Marie-Claude Viano. En plus de ses rubriques habituelles, la revue XYZ publie la lauréate de son 27e concours de nouvelles, Christiane Vadnais.
« Cucu et casse-gueule, l'union de la littérature et des fleurs bleues ne fait pas bon ménage ; qu'à cela ne tienne, voilà un défi que le numéro 142 de XYZ. La revue de la nouvelle relève avec toupet ». Du collégien enamouré (Gaëtan Brulotte) à la maîtresse jalouse (Anaïs Gachet), de la passion sous forme de conte fantastique (Emmanuel Poinot), de discours officiel (Suzanne Arcand) ou encore de nécrologie (Michel Dufour) ; le cadre est estival et idyllique (Danielle Dubé) ou plus sûrement désespéré, claustrophobique (Lyne Richard, Anne Genest, Daniel Gagnon). Chaque fleur toutefois, avec ou sans épines, présente son propre bleu. Hors thème, lisez trois nouvelles fortement imprégnées par l'environnement. La revue propose également une nouvelle rubrique, « De bref en bref », qui offre un tour d'horizon de la nouvelle d'ici, en proposant des comptes rendus d'une page maximum. Des comptes rendus plus longs restent aussi au sommaire. (source : communiqué)
Un roman mené avec sobriété et finesse.
Billy, qui vit à l'étranger depuis de longues années, se voit contraint de rentrer à Montréal s'occuper de son père, âgé et souffrant. Il lui faudra bientôt vendre le magasin, la maison familiale, et faire l'inventaire des objets et des meubles chargés des souvenirs d'enfance : un vieux gant de baseball, des vêtements, des trophées, des maquettes de voitures et des coupures de journaux, tout un monde désormais impossible à reconstruire.
Un monde presque oublié qui cache un drame ancien : la disparition de sa mère quand il n'avait que dix ans. Le silence qui s'est installé entre son père, son frère et lui a laissé en suspens bien des questions orphelines qui hantent encore la mémoire de Billy. Une rencontre inattendue lui révélera un secret de famille jusque-là bien gardé.
Les quatorze nouvelles de ce recueil évoquent toutes l'héritage de l'enfance. Dans la brièveté du récit, Morgan Le Thiec fait surgir chez ses personnages le lien aigu qui existe entre ce qu'ils sont et l'enfance qu'ils ont vécue. Saisis au moment d'un malaise ou d'un choc qui fait ressortir la complexité de leurs destins, ces êtres se révèlent soudain, bousculés par une décision, un geste, un sentiment.
Blotti au creux des silences, chacun d'eux trouve ses propres solutions de survie : s'accrocher à l'autre ou le fuir. Assumer l'infidélité ou l'exil. Sculpter pour témoigner ou s'amputer d'une part de soi-même. Abandonner un nouveau-né ou aider une petite fille à venir au monde. Mentir ou échouer à dire l'essentiel, dans une chambre de motel, un café, lors d'une entrevue scabreuse, ou assis sur les marches d'un bungalow, au bout du monde...
Avec une écriture sans fausse note aucune, dans la précision des mots et des détails, Morgan Le Thiec s'immisce à pas de loup dans la vie de ses personnages.
Elle se sert de la brièveté du récit pour mettre en lumière crûment les relations humaines et les blessures secrètes qu'elles laissent parfois. L'amour, l'amitié, la fratrie, tout paraît serein dans ces histoires, mais un détail vient vite troubler le tableau.
Saisis au moment d'un malaise ou d'un choc, bousculés par un geste inattendu, ses personnages se révèlent soudain. Face aux silences, au chantage affectif ou encore aux paroles blessantes d'un être aimé, chacun puise dans sa propre lucidité pour s'en sortir.