Fatigués, abandonnés, ignorés, désabusés... tels sont les termes qu'une immense majorité de maires emploient pour décrire leur état d'esprit à quelques mois des élections municipales de mars 2020. Jamais dans la France contemporaine, les 35 000 édiles municipaux n'ont exprimé un tel ras-le-bol au point d'envisager de renoncer à se représenter. Pour autant, les maires bénéficient aujourd'hui d'un fort capital de confiance auprès de leurs administrés qui apprécient leur bilan. Situation exceptionnelle ou bien prélude à une crise de la démocratie municipale ?
Martial Foucault est professeur des universités à Sciences Po et directeur du CEVIPOF. Spécialiste des questions de comportement politique, d'opinion publique et de décision électorale, il est l'auteur de Villes de gauche, villes de droite (Presses de Sciences Po, 2018) et plus récemment co-auteur de Les origines du populisme. Histoire d'un schisme politique et social (Le Seuil, 2019).
Depuis plus de trente ans, le dialogue social est le fruit d'une institutionnalisation toujours plus poussée au point de supplanter la négociation collective. Cet ouvrage s'intéresse aux rapports entre le dialogue social et le politique, et analyse comment ceux-ci se sont transformés. Si l'entreprise est devenue un acteur doté d'une autonomie contractuelle accrue, ce sont des thématiques nationales voire internationales qui structurent ce dialogue. L'emploi et la performance économique, en particulier, constituent les termes d'un nouveau compromis historique entre les partenaires sociaux et l'État. À côté de ce paradigme dominant dans les relations contractuelles, l'aspiration à une démocratie sociale se fait jour, encouragées par divers textes portant sur la gouvernance des entreprises.
Martial Foucault est professeur des universités en science politique à Sciences Po et directeur du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po, CNRS).
Directeur de recherche honoraire au CEVIPOF, Guy Groux est sociologue.
Le populisme est le produit de deux secousses telluriques. Premier séisme : la montée d'un immense ressentiment contre les partis et les institutions politiques. Face à l'échec de la droite et de la gauche à contenir les excès du capitalisme, la radicalité " anti-système " a brisé les compromis que l'un et l'autre camps étaient parvenus à édifier. Deuxième séisme : la fin de la société de classes, au profit d'une société d'individus pensant leur position sociale en termes subjectifs. Une nouvelle polarité en résulte, qui sépare les " confiants " des " méfiants " envers autrui. La droite populiste surgit au croisement d'une double méfiance – à l'égard des institutions politiques et à l'égard de la société. Elle prospère sur le désenchantement démocratique, tout en renouvelant le clivage gauche-droite. Fondé sur des données inédites, cet ouvrage se révèle essentiel pour comprendre le présent et l'avenir des sociétés démocratiques.
Doyen de l'École d'affaires publiques, Yann Algan est professeur d'économie à Sciences Po. Économiste, Elizabeth Beasley est chercheuse au CEPREMAP. Daniel Cohen est directeur du département d'économie de l'École normale supérieure et professeur à l'École d'Économie de Paris. Martial Foucault est directeur du CEVIPOF, professeur à Sciences Po.
Sciences Po accueille charque année 15 000 étudiants aux parcours variés et aux origines diverses : presque la moitié d'entre eux viennent de l'étranger. Ils ont déjà un parcours scolaire brillant à leur actif. Ils ont entre 18 et 25 ans, veulent décrocher le diplôme, sont en master voire en doctorat. Les élèves de Sciences Po appartiennent à une élite et le savent. Quelles sont leurs visions du monde ? Quelles sont leurs attentes individuelles et collectives ? leurs valeurs ?Grâce à une enquête menée en avril 2022 auprès de tous les élèves de Sciences Po, Anne Muxel et Martial Foucault brossent un portrait original d'une jeunesse ouverte au monde, attentive à la liberté d'expression, soucieuse de son environnement, aspirant à un épanouissement personnel autant qu'à plus de justice sociale
Martial Foucault est professeur des universités à Sciences Po, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF).
Anne Muxel est directrice de recherche CNRS au CEVIPOF. Elle a mené en 2002 une première enquête sur les élèves de Sciences Po : Les Étudiants de Sciences Po. Leurs idées, leurs valeurs, leur cultures politiques.
À chaque élection municipale, certains commentateurs annoncent des résultats largement tributaires de la conjoncture nationale. D'autres affirment que le sort des élus dépend avant tout de la situation locale.Dans la perspective d'anticiper les basculements à gauche ou à droite lors de ces scrutins, les auteurs ont analysé les résultats d'un panel de 236 villes de plus de 30 000 habitants sur trente ans (1983-2014). Ils ont passé au crible les critères locaux et nationaux susceptibles d'expliquer les succès et les défaites des candidats, tout en démontrant pourquoi certaines équipes sortantes sont systématiquement reconduites quelle que soit la situation politique nationale.Une typologie des facteurs ancrant ou non les villes dans une fidélité partisane se dessine. Elle met au jour le rôle déterminant de leur profil sociodémographique - avec comme variable clé la proportion de résidents en HLM - et souligne l'importance de la performance économique et financière des maires et de la stratégie politique qu'ils déploient pour assurer leur réélection.Une observation fine et inédite de la dynamique électorale locale, toujours orchestrée par la dialectique gauche-droite et exerçant en France une influence significative sur la politique nationale.
Elle est née en 1958. Son père s'appelait Charles. Il voulait créer des institutions stables face au « régime des partis ». Elle a été révisée à 24 reprises. Elle vit une relation d'amour-haine avec les Français.Qui est-elle ? La Cinquième République.Le portrait sans préjugés qu'en dressent ici économistes, historiens, politistes et juristes montre qu'en soixante ans d'existence, la Cinquième République n'a pu survivre qu'en se métamorphosant.Aujourd'hui, le chef de l'État, ce « monarque républicain », est contraint par son ubiquité et enserré dans les mailles de plus en plus étroites du droit. Le Parlement, derrière l'apparence d'inefficacité que renvoie la médiatisation déformée de ses débats publics, travaille et tire profit de prérogatives récemment élargies. Face à la mondialisation et au renforcement de la construction européenne, l'État a su se recomposer pour conserver son autorité. Loin de voler en éclats sous le choc de la dernière campagne présidentielle, le système des partis a entamé sa mue. Une vision démystifiée de la Cinquième République, pour mieux comprendre la relation ambiguë des Français avec leurs institutions et réfléchir à leur avenir.
Qui doit produire les normes sociales en France ? L'État, les partenaires sociaux ? Ces questions, les mouvements sociaux contre la réforme du Code du travail en 2016 et 2017 puis ceux sur les retraites en ont montré l'actualité. Depuis quelques années, on voit évoluer, parfois radicalement, des situations dont certaines sont issues de lointains héritages historiques comme celui de la Révolution ou le programme du Conseil national de la Résistance.
Longtemps, en France, le politique et les partenaires sociaux ont relevé d'un rapport de subordination : le politique croyait en sa " toute-puissance " et l'État décidait, intervenant systématiquement dans le domaine social et dans les relations professionnelles. Longtemps aussi, une défiance mutuelle a régné entre syndicats et représentants du patronat. Aujourd'hui, l'autonomie et l'initiative gagnent les partenaires sociaux, et souvent la confrontation ou l'opposition laissent place à d'autres formes de relations, voire à des compromis autrefois considérés comme des compromissions.
Cet ouvrage propose une mise en perspective des rapports entre la démocratie sociale et le politique tels qu'ils se développent du xixe siècle à nos jours, dans les débats d'idées, les échanges théoriques. Il précise le rôle de ses acteurs, les syndicats bien sûr mais aussi celui de certaines institutions sociales ou de certaines forces politiques. Il aborde aussi l'environnement international de la France, afin de mieux situer son expérience singulière, la place de l'entreprise et son émergence comme " enjeu sociétal ". Il considère enfin les tendances plurielles qui se définissent aujourd'hui pour former la " démocratie sociale à la française " de demain.
Fort d'une analyse conjointe des quatre élections présidentielles de 1988, 1995, 2002, 2007, cet ouvrage dresse le portrait d'un électorat français, de l'évolution de ses opinions, de ses orientations idéologiques et de ses choix.
Son intérêt est de montrer dans quelle mesure les variables dites « lourdes » (classe, patrimoine, âge, genre, religion, etc.) structurent ces choix et comment elles se combinent avec les facteurs propres à chaque scrutin (enjeux économiques, sécurité et immigration, images des candidats, vote sanction) pour influencer les résultats électoraux au premier et au second tours.
En cartographiant sur deux décennies les éléments de continuité et de rupture inhérents au comportement des électeurs français, cette équipe internationale de chercheurs fournit non seulement une synthèse inédite, mais encore une grille d'interprétation privilégiée pour entrevoir la dynamique de la vie politique actuelle et les enjeux de l'élection présidentielle de 2012.