En 1978, paraissait un essai qui changeait la perception commune de la littérature : L'Institution de la littérature, devenu depuis un classique de la sociologie littéraire. Son auteur analysait la littérature comme un lieu de pouvoir d'autant plus puissant qu'il ne s'avoue jamais comme tel. En tant qu'institution, la littérature n'obéit à aucune charte, n'est dotée que d'une faible visibilité, mais ses mécanismes et ses effets peuvent se mesurer. Décrivant la littérature des XIXe et XXe siècles en ces termes, Jacques Dubois démontait, pièce par pièce, la littérature dans ses croyances, ses mythes et ses rituels.
Professeur de l'université de Liège, Jacques Dubois est spécialiste du roman français des XIXe et XXe siècles et se réclame de la critique-fiction. Il est notamment l'auteur de Le Roman policier ou la modernité (Armand Colin, 1996), Pour Albertine. Proust et le sens du social (Seuil, 1997), Les Romanciers du réel (Points Seuil, 2000), Stendhal. Une sociologie romanesque (La Découverte, 2007). Il a édité avec Benoît Denis trois volumes de romans de Simenon dans la bibliothèque de la Pléiade.
Longtemps occulté par la dimension psychologique d'une oeuvre qui semblait tout entière dédiée à l'exploration des tourments du coeur et de l'esprit, le « sens du social » de Proust apparaît désormais avec évidence. Il est du moins aisé de lire la Recherche comme une succession de scènes de salon où se déploient, au gré des interactions des personnages, des luttes de pouvoir et de prestige entre castes ou clans.
Mais cette description acérée du chassé-croisé d'une noblesse en déliquescence et d'une bourgeoisie cloisonnée se réduit-elle à une « sociologie amusante » de la Belle Époque ? Et si l'on trouvait, chez ce contemporain de la naissance d'une discipline avec laquelle il avait pourtant peu d'affinités, une pensée du social originale, susceptible d'aiguiser notre propre regard sociologique ? Telle est la piste, audacieuse et féconde, que nous invite à suivre ici Jacques Dubois. Le petit monde proustien auquel il nous introduit se révèle peuplé de figures clivées, ambivalentes, à l'image de Gilberte, dont le caractère « alternatif » est emblématique des héritages concurrents dont nous sommes porteurs, au point que certains en arrivent à renier d'un instant sur l'autre les versions précédentes d'eux-mêmes.
En distillant avec humour et finesse la sociologie paradoxale qui irrigue le grand oeuvre proustien, Jacques Dubois nous en offre une puissante redécouverte.
Professeur émérite de l'Université de Liège, Jacques Dubois est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages, dont, au Seuil, Pour Albertine et Les Romanciers du réel. Il a également dirigé l'édition « Pléiade » en trois tomes des romans de Georges Simenon.
Dans ce recueil d'entretiens, Jacques Dubois évoque d'abord son milieu familial et social. Dubois a été professeur en Belgique, aux États-Unis, en Suisse, au Québec, à Paris ou à Madagascar. Il a par ailleurs participé à l'aventure du Groupe µ, puis a publié de nombreux ouvrages sur la littérature. Il a dirigé le quotidien La Wallonie, contribué à la naissance de collections dont Espace Nord chez Labor et Points Lettres au Seuil, et a été un des rédacteurs du Manifeste pour la culture wallonne de 1982. Ces activités donnent lieu à des anecdotes succulentes, il est question des hommes et des femmes rencontrés par Dubois au fil du temps : Pierre Bourdieu, Hubert Nyssen ou Brigitte Lahaie ! Avant tout, pour Jacques Dubois la littérature est une raison de vivre et de combattre.
Jacques Dubois est professeur émérite de l'Université de Liège. Il est l'auteur de L'Institution de la littérature (1978), Le Roman policier ou la modernité (Armand Colin, 1991), Pour Albertine. Proust et le sens du social (Seuil, 1997), Les Romanciers du réel. De Balzac à Simenon (Seuil, 2000), Stendhal (La Découverte, 2007), Figures du désir. Pour une critique amoureuse (Les Impressions nouvelles, 2011). Début 2018, il publiera un Proust au Seuil.
Réalités psychiques, les personnages des romans vivent en nous avec plus ou moins d'intensité. À quelques-uns, nous réservons un accueil si particulier que nous aimerions nous introduire dans leur vie et leur univers. C'est bien ce que fait ici l'auteur en donnant vie à quelques figures, en majorité féminines, avec lesquelles il a noué des relations de vive affection. Ce qui l'autorise à leur conférer une autonomie particulière, allant jusqu'à infléchir, au gré d'une interprétation des oeuvres correspondantes, leurs destins.
Elle survient dans un roman où elle n'était pas attendue et qui, de toute façon, n'était pas son genre. Elle va ensuite y prendre une place hors de proportion avec sa vocation première. Elle quittera pourtant la scène bien avant la fin. Mais le vaste intermède de ses amours avec le héros lui aura suffi pour infléchir le cours des choses, faire que son image irradie la fiction et invite le romancier à réajuster son point de vue sur l'univers social.
Elle, c'est Albertine Simonet, la "jeune fille en fleurs", la "prisonnière", la "fugitive". La critique a toujours ignoré son rôle, alors qu'elle figure dans un tiers du roman et que, entre la noblesse rayonnante des Guermantes et la bourgeoisie mesquine des Verdurin, elle introduit une troisième voie, celle d'une bourgeoisie ascendante, éprise de grand air, de sports, d'arts et de vitesse. La jeune femme annonce la fin d'un monde et oblige à une conception plus réaliste du social, à une sociologie désenchantée.
Mais ce livre n'est pas seulement un portrait sociologique –; en parlant du style d'Albertine, de sa présence, toujours déroutante, Jacques Dubois nous propose de lire la biographie d'un personnage.
Professeur émérite de l'Université de Liège, Jacques Dubois est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages, dont, au Seuil, Pour Albertine et Les Romanciers du réel. Il a également dirigé l'édition " Pléiade " en trois tomes des romans de Georges Simenon.
Amour et pouvoir. Sexe et révolte. Éros et Polis. Autant de duos thématiques qui passent pour difficiles à intégrer de façon couplée à une fiction romanesque. Stendhal en proscrivait l'alliance, tenant que les affaires publiques, toujours plus ou moins vulgaires, n'avaient pas à être mêlées aux affaires privées, plus raffinées. Et pourtant, tout au long du XXe siècle et selon des formules variables, le roman de langue française n'a guère cessé de mettre en scène ces deux registres éminents de l'activité humaine, tantôt pour les unir et tantôt pour les mettre en conflit. À chaque fois l'entreprise avait quelque chose de risqué : bien souvent on y touchait à des tabous et quelques-unes des oeuvres qui sont ici commentées ont choqué ou fait scandale.
La catégorie du symbolique joue un rôle central dans la pensée de Pierre Bourdieu. Elle a pourtant a été assez peu théorisée en tant que telle, alors que d'autres notions clés, comme celles d'habitus ou de champ, ont fait l'objet de reprises méthodiques et de commentaires minutieux. C'est à combler cette lacune que l'on s'emploie dans le présent ouvrage, en faisant valoir que le symbolique concentre la démarche du sociologue dans ce qu'elle a de plus singulier. Sociologues, philosophes, théoriciens du langage, spécialistes de la littérature ou des médias, les auteurs réunis ici procèdent à cette réévaluation sous trois aspects, qui correspondent à autant de champs de réflexion : anthropologie, culture et politique. Au-delà, c'est du rayonnement international de l'oeuvre de Pierre Bourdieu qu'il s'agit de témoigner, et aussi de la diversité des objets qu'une même discipline de pensée continue de prendre en compte : de la gastronomie à la photographie, des littératures périphériques à l'art d'avant-garde, des politiques de contrôle social aux pratiques journalistiques. Le présent volume constitue une nouvelle édition des Actes du colloque qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 12 au 19 juillet 2001 avec la participation du sociologue, dont l'intervention est recueillie au sommaire. L'introduction générale en a été mise à jour afin de faire place aux développements apportés par celui-ci au concept de symbolique dans ses cours au Collège de France sur la genèse de l'État, publiés entre-temps. L'épilogue de l'ouvrage est assuré par l'écrivain Annie Ernaux.
nouvelle présentationLe roman policier est à peu près le seul genre qu'ait inventé la littérature moderne. Mais il y a plus étonnant : ce même roman, réputé ludique, réputé trivial, est l'expression de la modernité même dont il accompagne la naissance et le développement. Elle fait de lui, aujourd'hui, une forme universelle, transmédiatique, interchangeable.Le policier, comme grande forme moderne, est ici décrit et interrogé en référence à sa tradition française. Il l'est à travers une histoire, c'est à dire le moment d'une émergence ; il est à travers des structures et des modes spécifiques de fonctionnement ; il est en trois expériences de création (Leroux, Simeon et Japrisot), qui voient cette forme accéder à un sens politique. Curieusement, ce sens s'accompagne d'une figuration mythique où se reformule sans trêve l'expérience oedipienne. Bref, si, pour notre plaisir, le polar reste le polar, le lire distraitement n'est plus possible désormais.Jacques Dubois est professeur à l'université de Liège en même temps que directeur de rédaction du quotidien La Wallonie. Ses enseignements et ses travaux, qui portent sur la littérature française moderne et en particulier sur les formes paralittéraires, s'inspirent de la rhétorique ainsi que d'une sociologie institutionnelle
Livre I : unité d'une histoire. Naissance d'un genre. Roman judiciaire contre roman artiste. L'émergence du moderne. La loi du genre. Livre II : duplicité d'une forme. Le système des personnages. Le jeu avec le code. L'écriture du soupçon. De l'énigme au secret. Livre III : trois utopies et un complexe. L'utopie de Rouletabille. L'utopie de Maigret. L'utopie chez Japrisot. Le genre où Oedipe est roi.
La Terre est sur le point de s'éteindre. L'humanité se trouve à un tournant important de son évolution, il lui faut alors faire un choix : tenter de rester en vie ou conquérir l'espace pour assurer ses besoins.
Birguite Neyls, une jeune Suédoise de seize ans, défend ardemment la première solution. Au risque de nier la démocratie, elle veut faire adopter par nos gouvernements des mesures drastiques de protection de l'environnement qui provoqueraient un énorme tsunami social. Dès lors, l'ascendant qu'elle exerce sur les jeunes activistes transforme la lutte pour l'environnement en véritable religion.
La deuxième option est défendue par deux femmes amies et complices, Nadège Conrady, la scientifique de génie et Raphaëlle Redarrow, le prodige de la finance. Malheureusement, leur amitié et leur complicité ne résisteront pas à la course aux profits de l'économie.
De cette triple guerre dépendra le sort de l'Humanité...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Chimiste de formation, Jacques Dubois a été sous-officier aux Forces armées belges pendant 15 ans avant de prendre une tout autre orientation et de travailler comme conducteur de train et planificateur.
Passionné de lecture, ce n'est qu'a 54 ans et après plusieurs années d'hésitation qu'il décide d'écrire son premier roman inspiré par les manifestations des jeunes pour le climat.
Les romanciers du réel
Une lignée de grands romanciers a pris en charge la représentation de la société française pendant un bon siècle : Balzac, Stendhal, Flaubert, Zola, Maupassant, Proust, Céline et Simenon. Ces auteurs participent tous de la problématique réaliste mais ont aussi en commun de ne pas s'y enfermer, de réussir à la dépasser, cherchant à débusquer les mécanismes et structures du social à différentes époques.
Ainsi chaque romancier finit par mettre en œuvre une sociologie qui lui est propre. Celle-ci se dégage de la fiction même, de son imaginaire, de son écriture. Entre aperçus d'ensemble et " portraits " particuliers, on verra comment les différents romanciers jouent une partie serrée, en tentant de réconcilier ces postulats : la totalité et le détail, la nécessité et la contingence, la vérité et le désir.
Jacques Dubois
Professeur émérite de l'université de Liège, spécialiste du roman des xix et xxe siècles, il a notamment publié Stendhal : une sociologie romanesque (La Découverte, 2007).
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Allons-nous tous finir grillés comme de sardines, au barbecue géant d'une terre brûlée par le soleil ? Ce petit manuel répond de façon précise et concrète aux questions simples que chacun se pose. Parce que la clef de la réussite pour contenir ce réchauffement est d'abord citoyenne, ce livre démontre avec humour et optimisme que nous pouvons encore ralentir la " machine à chauffer ".
Philippe J. Dubois est ornithologue, ingénieur écologue, conférencier, auteur et éditeur. Il a écrit de nombreux livres sur l'écologie et la nature.
TRANSPORTER À L'INTERNATIONAL présente un panorama complet du transport, illustré d'exemples, de conseils, de dessins et de documents, décrivant de façon concrète :
o les implications commerciales, logistiques et administratives du transport pour une entreprise,
o les moyens d'optimisation des opérations de transport,
o les spécificités propres à chaque mode de transport.
Au sommaire :
1. Le transport et la stratégie commerciale
2. Le choix d'une solution-transport
3. Les Incoterms® 2020
4. La protection physique des marchandises
5. Les assurances transport
6. Les auxiliaires de transport
7. La sécurisation du fret et la certification des opérateurs
8. Le transport maritime
9. Le transport aérien
10. Les transports terrestres
11. Le développement durable
12. La douane
13. Transport et digital
14. Les systèmes d'information
15. Transport et E-commerce
16. Transport et géopolitique
En fin d'ouvrage, un cas pratique, illustrant la dimension opérationnelle des techniques développées et des QCM permettront au lecteur, étudiant ou professionnel, d'évaluer ses connaissances dans les différents domaines exposés.
Le monde depuis 1870 est destiné aux étudiants de premier cycle (Licence, Classes préparatoires aux grandes écoles, jusqu'à la préparation du CAPES) et peut également être prescrit aux candidats à des concours sciences-po et administratifs pour leurs épreuves d'histoire contemporaine.
Soucieux de leur offrir une information claire et précise, ce livre retrace l'évolution politique, économique, sociale et culturelle du monde depuis l'expansion coloniale et la généralisation de l'industrialisation jusqu'à la mondialisation la plus récente. Il accorde une place significative à la France mais aussi aux mondes extra-européens dont la place évolue considérablement dans les relations internationales au cours de la période considérée.
Ce manuel s'organise autour de trois temps forts :
o COURS : les notions sont exposées avec un accompagnement pédagogique pour faciliter la compréhension et la mémorisation (définitions, biographies, cartes, points à retenir, dates clés et bibliographie commentée).
o MÉTHODES : les méthodes de la dissertation et du commentaire de document (texte, statistiques, iconographie) sont présentées avec des exemples de sujets corrigés.
o ATLAS : en fin d'ouvrage, un ouvrage tout en couleur propose les cartes essentielles.
Qu'est-ce que le Baptême du Saint-Esprit? Quelle est l'oeuvre du Saint-Esprit dans le chrétien et comment parvenir à la plénitude du Saint-Esprit dans la vie chrétienne? Jean-Jaques Dubois nous expose son point de vue dans une étude détaillée abordant de nombreux points de l'un de thèmes les plus essentiels de la vie chrétienne.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Entourée par la mer, la péninsule regorge de rivières et de baies. Ce numéro du Magazine Gaspésie vous transporte dans une époque révolue, celle où il fallait utiliser une embarcation pour traverser d'une rive à l'autre. Que ce soit la Cascapédia ou la York, la majorité des rivières ont leur système de traversier jusqu'au début du 20e siècle. Ils permettent aussi d'être en relation avec la Côte-Nord et avec le Nouveau-Brunswick. L'hiver, l'eau gèle et c'est la naissance des ponts de glace. Voyez comment était façonné celui qui relie l'île Bonaventure à Percé. Puis, les ponts enjambent les rivières, d'abord ceux ferroviaires, puis couverts. Au-dessus d'un même cours d'eau, pensez à la Petite Vallée, la Matapédia ou la Dartmouth, les ponts se succèdent, victimes d'effondrement, d'incendies ou d'autres problèmes techniques. Plongez dans l'univers fascinant des bacs et découvrez la véritable épopée autour des ponts. Leur histoire est retracée alors que plusieurs souvenirs sont aussi évoqués. (Source : Magazine Gaspésie)
Une vingtaine de romans, plusieurs essais, des pièces de théâtre, deux séries télévisées, des centaines d'articles. Mais qu'en est-il au juste du texte de VLB, de ses articulations, des représentations et des thèmes qui s'y brassent ?
Il convenait, dans un premier temps, de revenir sur Beaulieu en tant que « personnage et institution », pour préciser la nature des réductions dont il a été l'objet. Offrant une vue d'ensemble de l'oeuvre et y repérant des lignes de force, suivent des articles sur la réalité romanesque d'Abel Beauchemin, sur le rapport de VLB à la poésie et sur la dimension américaine de Beaulieu. Ensuite, deux analyses plus circonscrites, l'une sur Don Quichotte de la démanche, l'autre sur Sagamo Job J, qui posent notamment la question de la place du corps et de la femme dans les romans de VLB. Un inédit de Beaulieu vient clore ce tour d'horizon qui se veut avant tout une manifestation tangible du « retour au texte » qui a inspiré ce numéro.
Consacré à Robinson et à la robinsonnade, ce numéro s'interroge sur la relation du héros insulaire, et celle de ses successeurs, au monde de la matière et de l'objet ainsi que sur les visions qui découlent de cette relation.