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Le Supermarché des images : Essais
Du 11 février au 7 juin 2020
Jeu de Paume, Paris
L’art et l’économie entretiennent, depuis la plus haute Antiquité, des relations complexes et décisives. Mais l’enjeu auquel nous sommes confrontés depuis plus d’un siècle est bien plus vaste que celui du seul marché de l’art : il y va, ni plus ni moins, de la marchandisation du visible en général.
Dans le supermarché qui s’expose ici, en somme, les images de l’économie parlent chaque fois de l’économie de l’image. Et vice-versa, comme si elles formaient un recto-verso.
Commissaire général : Peter Szendy. Commissaires associés : Emmanuel Alloa et Marta Ponsa
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Dans un monde saturé d'images, où l'art et l'économie entretiennent des relations complexes, la marchandisation du visible devient un enjeu majeur.
À l'heure de la prolifération des écrans, de nouvelles problématiques liées au stockage des images, à leur gestion, à leur circulation et à leur valeur émergent ;
Les matières premières qui les composent et le travail, humain ou non, qui participe à leur création sont autant de thématiques explorées dans cet ouvrage.
Les photographies, dessins, peintures, vidéos, ?lms, oeuvres numériques et installations multimédia présentés ici sont autant de façons d'aborder ce questionnement : notre perception des images et notre rapport à l'esthétique sont-ils modelés par le système économique contemporain ?
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Kulturindustrie
Theodor W. Adorno, Max Horkheimer
- Allia
- Petite Collection
- 7 March 2019
- 9791030410662
«Il est une chose à propos de laquelle, il est vrai, l'idéologie creuse ne badine pas : la sécurité sociale. 'Nul ne doit avoir faim ou froid ; tout contrevenant ira au camp de concentration' : cette plaisanterie qui vient de l'Allemagne d'Hitler pourrait servir d'enseigne à toutes les entrées d'établissements de l'industrie culturelle.» Dans ce texte, Adorno et Horkheimer démontrent que toute manifestation culturelle et tout moyen de diffusion - film, radio, magazine - forment un système. Nulle voix ne peut s'en extraire, ni se faire entendre hors de lui. Obéissant aujourd'hui à une logique extensive, l'industrie culturelle devient, dans le capitalisme avancé, une industrie du divertissement. L'amusement n'est en outre que «le prolongement du travail». Aussi, celui qui en jouit, s'il échappe alors au travail automatisé, ne crée que les conditions pour être en mesure de s'y confronter à nouveau.
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Au croisement de la science, de l'art et de la philosophie, le livre exhume une tradition qui doit être redécouverte : le point de vue, ce n'est pas seulement ce qui divise, c'est aussi ce qui se partage.
« C'est une question de point de vue... » On associe aujourd'hui la perspective à l'individualisme, à l'affirmation d'une vérité privée et indépassable. C'est oublier la tradition de la perspectiva communis, celle qui fait de la perspective le vecteur d'un horizon commun. Au croisement de la science, de l'art et de la philosophie, le livre exhume une tradition que l'on se doit de redécouvrir : le point de vue, ce n'est pas seulement ce qui divise, c'est aussi ce qui se partage. Au lieu d'incriminer le perspectivisme d'avoir fait le lit de la post-vérité, et de la perte d'une référence à un monde réel, il est temps de retrouver en quoi la perspective n'est pas qu'une affaire de relativisation, mais de réalisation. C'est à la perspective que nous devons notre perspicacité : « à travers » - voilà le mot-clé pour comprendre son opération. Une mise en regard d'enjeux anciens et contemporains, où s'entrecroisent les arts visuels, l'architecture, la phénoménologie et l'anthropologie sociale. Autant de manières de faire l'éloge d'une perspective qui se décline invariablement au pluriel.
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Une anthologie de textes de philosophes, de théoriciens et d'historiens de l'art (Boehm, Mondzain, Nancy, Coccia, Alloa, Belting, Bredekamp, Mitchell, Rancière, Didi-Huberman) qui témoignent à la fois de l'incidence de la question de l'image, de sa logique spécifique et de la transformation du champ visuel dans les savoirs contemporains, et de la variété de ses approches conceptuelles, de la préhistoire à nos jours et dans différentes traditions de pensée.
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Penser l'image Tome 2 ; anthropologies du visuel
Emmanuel Alloa
Coup de coeur- Les Presses Du Reel
- Perceptions
- 26 February 2015
- 9782840665571
Le grand retour de la question anthropologique a complètement redessiné les enjeux de la représentation. Un état des lieux.
Ces dernières années ont été le théâtre d'une étonnante résurgence de la question anthropologique. Parmi les propositions les plus débattues, il y a eu celle qui consisterait à penser l'homme non pas comme un animal doué de langage, mais avant tout comme un homo pictor ou encore comme un homo spectator, capable de produire et de reconnaître ses propres images. Si entre-temps, cette idée d'une anthropologie par l'image a permis d'inaugurer des nouveaux domaines de recherche, comme l'anthropologie visuelle, celle-ci relève cependant d'une histoire déjà plus ancienne dont cet ouvrage livre quelques clés. Entre ceux qui considèrent que les images sont le reflet exact de l'homme et ceux qui, au contraire, sont d'avis que les artefacts visuels mènent une vie dont les raisons échappent à la logique anthropocentrique, se dessinent aujourd'hui les lignes de front de ce qui s'apparente à une nouvelle querelle de l'image.
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Penser l'image III ; comment lire les images ?
Emmanuel Alloa
- Les Presses Du Reel
- Perceptions
- 1 February 2017
- 9782840665588
Regards croisés sur les formes hétérogènes que peut prendre le discours des images (une anthologie).
Si elles ne manquent certainement pas de visibilité, les images contemporaines souffrent par contre d'un défaut de lisibilité. Suralphabétisés que nous sommes, nous sommes encore imparfaitement préparés pour déchiffrer les nouvelles réalités visuelles qui déterminent pourtant nos vies, plus que jamais. Comment réarmer le regard et faire de la lecture un outil critique du présent ? Regards croisés (histoire de l'art, philosophie, photographie, cinéma, architecture, histoire des sciences...) sur les formes hétérogènes que peut prendre le discours des images. Avec, incidemment, un retour sur la notion même de lecture qui, au contact des images, vient toucher à sa propre limite. Comment lire donc, au risque de l'illisibilité ?
Voir aussi Penser l'image (volume I) ; Penser l'image II - Anthropologies du visuel.
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Ce qui suit est une lettre pour expliquer mon suicide. Quand vous la poserez, John Self aura cessé d'exister. M. A.En ce début des années 1980, Margaret Thatcher est Premier ministre du Royaume-Uni et Ronald Reagan président des Etats-Unis. Le cynisme et le fric sont au pouvoir. Le narrateur de Money, money se nomme John Self. Réalisateur de films publicitaires, John est obsédé par l'argent, la bouffe, le tabac, l'alcool, la drogue, le sexe, la pornographie... Il consomme tout : ce qui est illicite et néfaste comme ce qui ne l'est pas. Résultat, à 35 ans, il est obèse, ses dents sont pourries, son corps guère mieux. Il est également ignorant et égoïste. Mais si le personnage est ignoble, il a un atout dans son jeu : le sens de la dérision. Publié en 1984, Money money a consacré Martin Amis comme l'un des meilleurs écrivains britanniques de sa génération.
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L'art et l'argent : l'association semble aller de soi, tant il est devenu difficile, voire impossible, de ne pas immédiatement parler d'argent lorsqu'on parle de l'art d'aujourd'hui, dit contemporain. La singularité de ce petit ouvrage vient du fait qu'il donne à entendre des acteurs divers qui ont tous travaillé à faire entendre une voix propre - philosophes, historienne de l'art, écrivain, mais aussi anciens étudiants en école d'art ou encore directeur d'une école d'art municipale. La question de l'art et celle de ses rapports avec l'argent appartient à tout le monde : c'est un problème public, comme entendait l'affirmer Jean- Pierre Cometti, qui est à l'origine du projet. L'ouvrage revient donc sur ce lien obligé, afin de comprendre depuis quand, comment et sous quelles formes, la « valeur » argent a transformé nos façons de faire de l'art, de le regarder et d'en parler.
En introduction, Jean-Pierre Cometti revient sur la manière dont, historiquement, les noces de l'art et de l'argent accomplissent, sur le plan économique et culturel, l'abolition de l'ontologie qui, dans la vision moderniste de l'art et de la culture, faisaient obstacle à la circulation libre et décomplexée des flux monétaires. Sylvie Coëllier explore ensuite plus spécifiquement la question de la spéculation dans l'art contemporain mondialisé. Jovan Mrvaljevic explique que la position des artistes au sein du système actuel de l'art institutionnalisé est prise entre une déprofessionnalisation des pratiques artistiques et une professionnalisation du monde de l'art. Dans ce contexte d'apparence paradoxale, les positions alternatives et critiques sont incorporées à la logique néolibérale et à l'image démocratique que le monde de l'art donne de lui-même - un point développé par Claire Bishop, dans une contribution particulièrement éclairante sur la « collusion » entre la performance comme forme d'art et la performance comme injonction dans un monde du travail « dérégulé ». Olivier Quintyn, reprenant à nouveaux frais la notion de « valeur somptuaire », interroge quant à lui l'écart existant, dans le monde de l'art, entre une oligarchie aux commandes et des artistes réduits pour la plupart à la précarité. À ces textes théoriques succèdent deux témoignages, l'un d'étudiants en écoles d'art, l'autre du directeur d'une école municipale de province dédiée aux pratiques amateurs, qui permettent concrètement de saisir en quoi, aujourd'hui, l'enseignement de l'art est profondément bouleversé par de nouvelles règles et de nouveaux modes de management. Enfin, Nathalie Quintane repère dans les « éléments de langage » du tout-venant médiatique qui parle d'art la fin d'une certaine critique d'art et le passage à un journalisme de relais, en phase avec le tournant mécénal de l'époque que nous vivons.
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ACTUALITE CRITIQUE : génie de Pixar
Hervé Aubron
- Capricci
- Actualite Critique
- 7 December 2017
- 9791023901252
Parler des studios Pixar, c'est parler de l'histoire du cinéma d'animation depuis Disney jusqu'à aujourd'hui ; des histoires qui plaisent aux enfants et celles qui plaisent aux adultes ; de la révolution informatique et numérique ; de l'avenir de l'espèce humaine. C'est parler d'une réussite industrielle incontestable qui est aussi une réussite artistique éblouissante. Impossible en somme de s'intéresser à l'état du cinéma et des images sans passer par le Génie de Pixar. À la fois éloge et récit, manuel d'histoire et de science-fiction, ce livre retrace la chronique d'un succès exceptionnel sur tous les plans. Ce livre est enfin une odyssée extraordinaire, celle de Wall-E, Le Monde de Némo, Monstres et Cie ou encore Là-Haut : l'utopie d'une animation parlant à tous.
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Werner Herzog, pas à pas
Hervé Aubron, Emmanuel Burdeau
- Capricci
- La Premiere Collection
- 15 June 2017
- 9791023900873
Werner Herzog est sans aucun doute l'un des plus grands cinéastes vivants, et le dernier héros du cinéma mondial. Après avoir connu une traversée du désert, il croule aujourd'hui sous les honneurs et ne cesse de multiplier les projets. Auteurs du premier livre d'entretien en français avec le cinéaste ( Manuel de survie ), Hervé Aubron et Emmanuel Burdeau tentent avec cet essai de rendre compte d'une fi lmographie entière : le cinéaste allemand des années 60 et 70 ; le globetrotteur des années 80 et 90 ; le retour au premier plan des années 2000. L'ouvrage est composé chronologiquement, examinant l'évolution de l'oeuvre période par période. Un autre manuel en somme, à la fois livre d'aventures et ouvrage critique, à la fois point de vue original et approche exhaustive d'une oeuvre monumentale.
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Le plus grand de nos romanciers fut aussi dramaturge. Et, dans ce domaine, Le Faiseur est à coup sûr sa meilleure réussite. Cette comédie de moeurs, datée de la fin de sa carrière, met en scène un spéculateur génial qui, plumant les gogos sous prétexte de les enrichir, fait preuve d'une créativité intarissable dans les combinaisons financières les plus douteuses. « Saltimbanque de la Bourse », Mercadet pratique avant l'heure et avec un art consommé ce que Wall Street nomme aujourd'hui les junk bonds, ou « emprunts pourris »... Analyse au vitriol des dérives entraînées par le régime affairiste de la monarchie de Juillet, Le Faiseur est surtout le portrait d'un filou à l'énergie fabulatrice sans limites. À travers l'histoire de ce grand constructeur de châteaux en Espagne, Balzac, luimême « faiseur » en son genre, nous rappelle une vérité essentielle : l'homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de mots et de vent.
Toute ressemblance avec des personnes ou des événements ayant récemment défrayé la chronique serait le contraire d'une coïncidence.
Illustration : Virginie Berthemet © Flammarion
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Sous ce titre, ou ce monogramme, transparaît une nouvelle particulièrement énigmatique de balzac, dont georges bataille, déjà avait signalé l'importance sarrasine.
Texte qui se trouve ici découpé en " lexies ", stratifié comme une partition inscrite sur plusieurs registres, radiographié, " écouté " au sens freudien de ce mot.
Méthode de lecture qui amène à " la pluralisation de la critique, à l'analyse structurale du récit, à la science du texte, à la fissuration du savoir dissertatif, l'ensemble de ces activités prenant place dans l'édification (collective) d'une théorie libératoire du signifiant ".
" j'ai pilé, pressé ensemble des idées venues de ma culture, c'est-à-dire du discours des autres, j'ai commenté, non pour rendre intelligible, mais pour savoir ce qu'est intelligible : et en tout cela, j'ai continûment pris appui sur ce qui s'énonçait autour de moi ".
Roland barthès.
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Le spleen de Paris ; petits poèmes en prose
Charles Baudelaire
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 26 January 2006
- 9782070319596
«Autant que le permettent les lois de la création littéraire, les Petits Poèmes en prose marquent un commencement absolu. Ils soutiennent tout un système généalogique dont on dessine les branches maîtresses quand on cite le premier livre des Divagations, les Illuminations et les Moralités légendaires : le foisonnement ultérieur est infini. Il semble que Baudelaire ait eu lui-même conscience d'avoir ouvert par cette extrême expérience une route que l'on dût, après lui, nécessairement emprunter. Du moins, entendait-il qu'on lui rapportât le mérite de l'avoir frayée. Il mandait à Arsène Houssaye, dans un billet de 1861 : "Je me pique qu'il y a là quelque chose de nouveau, comme sensation ou comme expression" - et dans sa dédicace au même, il se défendait, tout en jouant le dépit, d'avoir simplement imité la technique d'Aloysius Bertrand. Enfin, dans sa Correspondance, il mettait l'accent sur le caractère de "singularité" radicale, pour ne pas dire : "répulsive", des "bagatelles laborieuses", dont il sentait qu'en matière de poésie elles constitueraient son dernier mot.» Georges Blin.
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La société de consommation, ses mythes, ses structures
Jean Baudrillard
- Folio
- Folio Essais
- 2 April 1986
- 9782070323494
La consommation est devenue la morale de notre monde. Elle est en train de détruire les bases de l'être humain, c'est-à-dire l'équilibre que la pensée européenne, depuis les Grecs, a maintenu entre les racines mythologiques et le monde du logos.
L'auteur précise : « Comme la société du Moyen Âge s'équilibre sur la consommation et sur le diable, ainsi la nôtre s'équilibre sur la consommation et sur sa dénonciation. »
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" je veux montrer comment baudelaire est enchâssé rigoureusement dans le xixe siècle ", écrit walter benjamin à gershom scholem.
Dans cette lecture très novatrice, qui se situe aussi bien à l'écart de la critique littéraire que d'une analyse sociologique, il ne s'agit pas de décrypter dans les thèmes baudelairiens les bouleversements économiques et sociaux mais, par un effet de miroir, d'éclairer les uns par les autres. le développement d'une société industrielle de masse, l'avènement d'un prolétariat, l'expérience de la foule dans la grande ville, celle du choc, la marchandise, la " perte d'auréole " du poète : autant de situations exemplaires à partir desquelles baudelaire - le premier à avoir appréhendé la force productive de l'homme réifié -, ici rapproché de blanqui et de nietzsche, invente, selon benjamin, un héroïsme moderne.
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L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique
Walter Benjamin
- Allia
- Petite Collection
- 18 October 2011
- 9782844854438
Dès son titre, l'ouvrage annonce le tournant opéré par la modernité. Benjamin montre dans cet essai lumineux et dense que l'avènement de la photographie, puis du cinéma, n'est pas l'apparition d'une simple technique nouvelle, mais qu'il bouleverse de fond en comble le statut de l'oeuvre d'art, en lui ôtant ce que Benjamin nomme son "aura". C'est désormais la reproduction qui s'expose, mettant en valeur la possibilité pour l'oeuvre d'art de se retrouver n'importe où. Capacité à circuler qui la transforme en marchandise. Benjamin met au jour les conséquences immenses de cette révolution, bien au-delà de la sphère artistique, dans tout le champ social et politique. Avec le cinéma, c'est la technique de reproduction elle-même qui désormais produit l'oeuvre d'art. Là, c'est l'image de l'acteur qui devient marchandise, consommée par le public qui constitue son marché. La massification du public de ces oeuvres a servi les totalitarismes. D'où "l'esthétisation de la politique" encouragée par le fascisme et la "politisation de l'art" défendue par le communisme.
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Le stack ; plateformes, logiciels et souveraineté
Benjamin H. Bratton
- Universite Grenoble Alpes
- 25 April 2019
- 9782377470464
Qui est-ce que le Stack? Une autre façon de concevoir et d'imaginer cette nouvelle réalité qu'est l'internet. En moins de trois décennies, nos modes de vie et nos rapports de pouvoir ont été bouleversés. Or le réseau des réseaux est encore pensé comme un vaste filet recouvrant la surface de notre planète et nivelant les hiérarchies anciennes.
Benjamin H. Bratton propose de prendre le contre-pied de cette vision trompeuse d'un monde devenu plat. Il réintroduit la verticalité des rapports de domination et de souveraineté dans l'immanence des relations en réseaux. Le Stack propose la cartographie verticale d'un empilement en six strates, dont les régimes de souveraineté se superposent tout en s'imbriquant les uns dans les autres: Terre, Cloud, Ville, Adresse, Interface, Utilisateur. Le Stack invente ainsi le modèle d'une méga-structure accidentelle, qui ne relève d'aucune nécessité supérieure, mais qui n'en impose pas moins ses conditions draconiennes à notre XXIe siècle.
Ce volume présente la partie programmatique de l'ouvrage américain. Entre logiciels, plateformes, crises écologiques et politiques, notre avenir se programme dans le Stack. Grâce à cet ouvrage essentiel, audacieux, visionnaire et controversé, Benjamin H. Bratton nous aide à le lire et à l'écrire.
Préface d'Yves Citton, professeur de littérature et media à l'université Paris 8 Vincennes-Saint Denis. -
Culture numérique
Dominique Cardon
- Presses De Sciences Po
- Les Petites Humanites
- 7 March 2019
- 9782724623659
« L'entrée du numérique dans nos sociétés est souvent comparée aux grandes ruptures technologiques provoquées par l'invention de la machine à vapeur ou de l'électricité. En réalité, c'est avec l'invention de l'imprimerie, au XV e siècle, que la comparaison s'impose, car la révolution numérique est d'abord cognitive : elle est venue insérer des connaissances et des informations sur tous les segments de la vie sociale. » Cet ouvrage donne les clés pour comprendre ce que le numérique fait à nos sociétés et ce que nous faisons avec le numérique. Pour nous aider à découvrir la diversité de ses usages et de ses innovations, à ausculter son fonctionnement, à examiner les enjeux qu'il soulève et, surtout, à prendre du recul par rapport aux discours souvent superficiels qui s'accrochent à ce TGV technologique. Les mondes numériques ont une histoire, une géographie, une économie et une politique plus riches que ne le laisse penser le débat public sur les bienfaits et les méfaits du web.
De la naissance d'internet aux enjeux futurs de l'intelligence artificielle, en utilisant des éclairages disciplinaires variés et en s'appuyant sur des exemples concrets (le laboratoire de Doug Engelbart à Stanford, le système de régulation de Wikipédia, les avis des sites marchands, etc.), Dominique Cardon nous invite à nous forger une indispensable culture numérique.
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En attendant les robots ; enquête sur le travail du clic
Antonio a. Casilli
- Seuil
- La Couleur Des Idees
- 3 January 2019
- 9782021401882
L'essor des intelligences artificielles réactualise une prophétie lancinante : avec le remplacement des êtres humains par les machines, le travail serait appelé à disparaître. Si certains s'en alarment, d'autres voient dans la « disruption numérique » une promesse d'émancipation fondée sur la participation, l'ouverture et le partage.
Les coulisses de ce théâtre de marionnettes (sans fils) donnent cependant à voir un tout autre spectacle. Celui des usagers qui alimentent gratuitement les réseaux sociaux de données personnelles et de contenus créatifs monnayés par les géants du Web. Celui des prestataires des start-ups de l'économie collaborative, dont le quotidien connecté consiste moins à conduire des véhicules ou à assister des personnes qu'à produire des flux d'informations sur leur smartphone. Celui des microtravailleurs rivés à leurs écrans qui, à domicile ou depuis des « fermes à clic », propulsent la viralité des marques, filtrent les images pornographiques et violentes ou saisissent à la chaîne des fragments de textes pour faire fonctionner des logiciels de traduction automatique.
En dissipant l'illusion de l'automation intelligente, Antonio Casilli fait apparaître la réalité du digital labor : l'exploitation des petites mains de l'intelligence « artificielle », ces myriades de tâcherons du clic soumis au management algorithmique de plateformes en passe de reconfigurer et de précariser le travail humain.
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Peter Schlemihl ; l'ombre et la vitesse de Pierre Péju
Adalbert Von chamisso
- Corti
- 3 May 2018
- 9782714312075
Voici l'un des récits les plus étranges et les plus beaux que le romantisme allemand ait engendrés. L'histoire de Peter Schlemihl, l'homme qui a vendu son ombre au diable, offre toutes les interprétations possibles, et les nouveaux lecteurs de Chamisso se plairont sans doute à lui en inventer encore de nouvelles.
Peter Schlemihl qui a vendu, contre la bourse de Fortunatus - bourse magique qui reste pleine en toutes occasions - son ombre au Diable, s'avise alors de l'importance que celle-ci revêt aux yeux des hommes lesquels prennent maintenant grand soin de l'éviter, depuis qu'il a perdu la sienne. Pressé par Peter Schlemihl, le diable consent à lui rendre son ombre en échange de son âme. Mais le jeune homme refuse, et désireux de se sortir d'une malheureuse affaire, il jette la bourse de Fortunatus. C'est alors que commence pour lui une sorte de voyage expiatoire.
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«L'Ouest. Mot mystérieux. Qu'est-ce que l'Ouest ? [...] Il y a des récits d'Indiens qui parlent d'un pays enchanté, de villes d'or, de femmes qui n'ont qu'un sein. Même les trappeurs qui descendent du nord avec leur chargement de fourrures ont entendu parler sous leur haute latitude de ces pays merveilleux de l'ouest où, disent-ils, les fruits sont d'or et d'argent.»
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Nous nous imaginons vivre dans des démocraties, alors que nous vivons dans des médiarchies. Car, plus que les peuples ou les individus, ce sont les publics formés par les médias qui sont les substrats de nos régimes politiques. Même lorsque nous dénonçons le « pouvoir des médias », nous n'entrevoyons qu'à peine à quel point ceux-ci conditionnent nos perceptions, nos pensées et nos actions, individuelles et collectives.
En reliant des courants de pensée étrangers à nos traditions critiques et universitaires, Yves Citton renouvelle considérablement notre boîte à outils conceptuelle et s'applique tournevis en main à recadrer nos débats. De l'écoféminisme à la sociologie des réseaux, des algorithmes de l'apprentissage profond à l'archéologie des infrastructures, de la démonologie au design d'ingénierie, du médiactivisme au médiartivisme, le parcours proposé élargit notre horizon théorique et notre imaginaire politique en explorant d'autres manières de penser les « médias ».
Nous ne saurions échapper aux conditionnements opérés sur nous, entre nous, à travers nous et en nous par nos médiarchies. Ce livre espère toutefois nous aider à mieux percevoir ces conditionnements, à mieux les concevoir - et à moins les subir.