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Zineb Sedira
Zineb Sedira
L'espace d'un instant
du 15 octobre 2019 au 19 janvier 2020
Concorde, Paris
Le Jeu de Paume présente une exposition personnelle de Zineb Sedira : elle couvre une période allant de 1998 à aujourd’hui et montre des formes aussi diverses que la vidéo, le film, l’installation et la photographie. Les œuvres choisies témoignent de l’intérêt de l’artiste pour les histoires orales, leur collecte, leur enregistrement et leur transmission, mais elles révèlent aussi son intérêt profond pour l’histoire postcoloniale et pour les problèmes liés à la destruction écologique globale due à la surproduction et à la circulation universelle des personnes et des biens.
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Zineb Sedira ; l'espace d'un instant / a brief moment
Collectif
- Jeu De Paume
- 12 September 2019
- 9782915704907
Ce catalogue accompagne l'exposition de Zineb Sedira au Jeu de Paume, qui couvre une période allant de 1998 à aujourd'hui et des médiums aussi divers que la vidéo, le film, l'installation et la photographie. Plusieurs des installations présentées reflètent son intérêt pour la collecte, l'enregistrement et la transmission d'histoires. L'évolution de la forme, de la fonction et de l'effet des images dans les sociétés du monde s'inscrit dans son rapport au matériau d'archive.
L'exposition, qui réunit cinq installations multimédia et un certain nombre d'oeuvres photographiques et filmiques, éclaire les différents bouleversements qu'a connus le xxe siècle : l'intense développement de l'industrie automobile (The End of the Road, 2010) et l'essor du fret, correspondant à l'exploitation et à la transformation globale, sous l'égide des pays occidentaux, des ressources primaires et secondaires, conséquence directe de l'impérialisme (Lighthouse in the Sea of Time, 2010 ; Broken Lens, 2011 ; Transmettre en abyme, 2012) ; l'histoire et l'indépendance des pays colonisés du continent africain, en particulier de l'Algérie (Standing Here Wondering Which Way to Go, 2019 ; Laughter in Hell, 2018). Par son implication personnelle et sa présence physique dans ses oeuvres, Sedira établit un rapport direct entre leur nature documentaire et son engagement d'artiste, qu'elle voit comme un engagement du côté de la société et de la démocratie.
Coproduite par le Jeu de Paume et présentée pour la première fois, Standing Here Wondering Which Way to Go (2019) est née d'une réflexion sur la période utopique que furent les années 1960, en particulier sur le rôle qu'eut l'Algérie dans les mouvements de libération africains après son indépendance, en 1962. L'artiste a eu l'idée de cette oeuvre en explorant les archives cinématographiques d'Alger, où elle a découvert de nombreux films militants des années 1960. Dans cette oeuvre, se côtoient des documents d'archives, des séquences de films trouvés, divers objets faisant référence à l'éthos artistique de l'époque ainsi qu'un diorama du salon de Sedira contenant aussi bien ses meubles que ses affaires personnelles, et qui sont ici partagés avec le public.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au Jeu de Paume, Paris, du 15 octobre 2019 au 19 janvier 2020.
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L'apprentissage de la démocratie en Algérie 1988/1992
Myriam Ait-aoudia
- Presses De Sciences Po
- Academique
- 15 October 2015
- 9782724612585
Plus de vingt ans avant le « printemps arabe », le régime du parti unique s'est subitement effondré en Algérie pour laisser place à un système pluripartisan. Comment cette première expérience démocratique de la région s'est-elle organisée ? Et comment a-t-elle échoué trois ans plus tard ?
L'ouvrage reconstitue ce processus, à partir d'un matériau d'une ampleur inégalée : entretiens avec les responsables des principaux partis politiques (FLN, FIS, RCD, FFS), des ministres, des généraux, des fonctionnaires locaux et départementaux ; décryptage de nombreuses archives originales (du FIS et du ministère de l'Intérieur notamment), de la presse et de textes juridiques. Il retrace la mise en place des nouvelles règles du jeu politique, la sélection des acteurs habilités à participer à la compétition électorale, les apprentissages politiques soutenant la construction d'un système partisan pluraliste, les alternances de confiance et de méfiance.
Tel un laboratoire du changement démocratique, où s'éprouvèrent toutes les conditions nécessaires à ce passage, l'expérience algérienne n'a résulté ni d'un simple basculement, ni d'une évolution linéaire consécutive à une crise de régime. Mais plutôt d'un processus erratique et imprévisible livrant à chaque étape de nouvelles configurations d'acteurs pris collectivement dans une dynamique que personne ne maîtrisait.
Un livre clé pour comprendre la place singulière de l'Algérie ainsi que sa « stabilité » lors des « révolutions arabes ». Une grille d'analyse pour porter un regard plus averti sur les bouleversements actuels du monde arabe.
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Libre parole rassemble trois essais complémentaires, de style et de circonstance différents : la Conférence Hrant Dink sur la démocratie et la liberté d'expression par temps de violence, donnée en public à Istanbul en janvier 2018, les Thèses élaborées en 2015 sur « Liberté d'expression et blasphème », pour intervenir dans la discussion qu'ont relancé les assassinats de journalistes impliqués dans la publication des « caricatures de Mahomet » par les membres de Daesh, enfin le séminaire donné en 2013 et rédigé l'année suivante sur les parrèsia(s) de Michel Foucault, où se trouve déployée à partir de l'exemple grec sa conception du « courage de la vérité ».
Leur objectif commun est de problématiser les conditions et la fonction de la liberté d'expression en tant que « droit aux droits », fondamental dans une période de régression des formes démocratiques et du politique lui-même, facilitée par les effets sociaux désagrégateurs de la mondialisation capitaliste, et surdéterminée par les effets de terreur et de contre-terreur que suscite une situation de guerre endémique à laquelle aucune région du monde ni aucun pays n'échappe entièrement désormais. Il est aussi de montrer que, si la liberté d'expression institutionnellement garantie, et la « libre parole » qui en forme la condition et lui confère sa vitalité du côté des sujets, constituent indiscutablement un droit subjectif, donc une « propriété » inaliénable des individus et des groupes dont l'autonomie est (théoriquement) reconnue en démocratie, il faut s'élever à la conception d'un bien public de la communication et de l'expression si l'on veut en généraliser l'exercice, en prévenir les usages discriminatoires, et lui conférer par là-même toute sa normativité politique.
Les hypothèses qui sont ainsi combinées entre elles constituent par là-même un hommage aux héros contemporains de la liberté de parole comme responsabilité du citoyen, qui en illustrent la signification et en ont suggéré l'interprétation.
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Les lieux de la culture ; une théorie postcoloniale
Homi k. Bhabha
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot ; Essais
- 20 November 2019
- 9782228924832
Salué aussi bien par Edward Said que par Toni Morrison ou J. M. Coetzee, Homi K. Bhabha est l'un des théoriciens les plus importants et les plus influents du postcolonialisme. S'appuyant sur la littérature, la philosophie, la psychanalyse et l'histoire, il invite notamment à repenser les questions très actuelles d'identité et d'appartenance nationales ; à dépasser, grâce au concept très fécond d'hybridité culturelle, la vision d'un monde dominé par l'opposition entre soi et l'autre ; à saisir comment, par le biais de l'imitation et de l'ambivalence, les colonisés introduisent chez leurs colonisateurs un sentiment d'angoisse qui les affaiblit considérablement ; ou encore, plus largement, à comprendre les liens qui existent entre colonialisme et globalisation. « Aucune discussion sérieuse sur le postcolonialisme n'est concevable sans se référer à Monsieur Bhabha. » (Toni Morrison)
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Suivez le regard d'Ernst Bloch jusqu'à l'horizon et un peu au-delà, où se fomente l'avenir. Les Spuren sont bien des Traces, mais surtout comme jalons plantés dans le gué, le sable ou la neige pour sonder, et flécher le parcours du troupeau humain chassé vers l'Histoire. L'auteur de L'Esprit de l'Utopie (1918) conte des histoires, des faits divers, des légendes (chinoises, hassidiques), anecdotes et souvenirs... Dans cette miniaturisation du tragique, il n'est rien qui ne soit trace d'une absence, celle de l'homme qui n'est pas encore - qui ne se cherche même pas encore. Ce bric-à-brac philosophique (imperméable à quiconque n'est pas fasciné par Munich ou Berlin des années 20), constamment déroutant, violences expressionnistes et chinoiseries allusives, est le plus dense entassement de signes jamais jeté sur la rive de l'Allemagne weimarienne : le tout-est-possible filtre par les fissures de la banalité. À nous d'essayer des recoupements.
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Un jeune Algérien raconte à son amante étrangère les péripéties hallucinées de son histoire marquée par la répudiation de sa mère.Ce roman met à nu la société traditionnelle où la sexualité débridée, la superstition et l'hypocrisie forment la trame romanesque - transcendée par une écriture flamboyante - d'une enfance saccagée.
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Teldj a trente ans, ancienne championne olympique, elle enseigne la littérature érotique arabe à l'université, sans cacher pour cela son attirance pour les femmes.
Traumatisée par un viol subi enfant et peu de temps après par l'assassinat de sa mère pendant la décennie noire à la fin du siècle dernier, Teldj assiste lucide et horrifiée à l'émergence de l'obscurantisme et de la sauvagerie islamistes dans tout le Moyen-Orient à la faveur du prétendu printemps arabe.
Elle établit un parallèle entre les émeutes de 1988 qui ont mené l'Algérie à la guerre civile, et les révoltes arabes de 2011, dont l'échec flagrant a remis le pouvoir aux intégristes face à l'incompréhension et à l'impuissance des Occidentaux : un mauvais remake du scénario algérien des années 90.
A travers ce roman puissant et âpre, plein de remous et de fureurs, c'est tout un siècle dévasté par les guerres et malmené par le progrès(1914-2014) que Teldj passe au fil de l'Histoire et de sa falsification ; avec beaucoup d'exaltation et de chagrin, Rachid Boudjedra pousse un cri d'alarme et de révolte.
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Carnets du bal Tome 2 ; l'image déjà là, usages de l'objet trouvé photographique et cinématographique
Collectif
- Images En Manoeuvres
- 15 November 2011
- 9782849952245
L'histoire de la photographie est aussi celle de sa prolifération, de son accession progressive à une quasi ubiquité grâce aux moyens de reproduction technique sur lesquels la presse et la publicité fondèrent leur efficacité. Dès lors il était inévitable que l'image photographique, comme à sa suite l'image en mouvement, devienne un matériau disponible pour d'autres images, d'autres usages. Remploi, collage, montage, readymade, détournement : la photographie, le cinéma et la vidéo ont ainsi donné lieu à de multiples opérations qui mirent l'accent sur leur caractère d'objet, et non plus seulement de médium. Les carnets du bal #2 proposent un tour d'horizon de ces pratiques qui constituent à elles seules une histoire parallèle de l'art et des images à l'ère moderne et contemporaine.
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Après Charlie ; le déni de la représentation
Dominique Château
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 12 September 2016
- 9782356874788
L'image est aujourd'hui consommée comme si elle n'était qu'une sorte de milieu transparent d'une incontestable réalité. On a assassiné les dessinateurs de Charlie Hebdo comme si leurs caricatures n'étaient pas des dessins...
« Je n'ai pas l'impression d'égorger quelqu'un avec un feutre », disait Charb... Le feutre de Charb disparaît ; la caricature disparaît en tant que telle.
Dans cet ouvrage, Dominique Chateau nous permet de comprendre le mécanisme symbolique qui fonde le déni de la représentation, et de saisir le contexte politico-culturel où il agit, jusqu'à accompagner et justifi er parfois les actes les plus odieux. Sans néanmoins oublier qu'il accompagne tout autant notre vie quotidienne et, tout particulièrement, la pratique de l'audiovisuel et de l'Internet.
Cette enquête sur le déni de la représentation a croisé la série ininterrompue, jusqu'à ce jour, d'événements tragiques qui, aff ectant non seulement les êtres humains, mais aussi le patrimoine de l'humanité, manifestent diversement l'oubli de la représentation, tout en sachant qu'elle existe, ou que sans elle l'image n'existe pas.
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Les deux textes réédités ici pour la première fois ensemble sont sans doute les écrits les plus célèbres d'Hélène Cixous : publiés en 1975, mais inaccessibles en français depuis plusieurs décennies, Le Rire de la Méduse et Sorties ont fait le tour du monde. Traduits très vite en anglais, ensuite dans des dizaines d'autres langues, ils sont devenus des classiques de la théorie des genres (gender theory), et ont fait de leur auteur l'une des chefs de file du « New French Feminism ». Ces textes qui annoncent une nouvelle approche de la vieille question de la différence sexuelle ont eu une nombreuse descendance, surtout dans leur diaspora extra-francophone, dans tous les champs de recherches qui sont issus du féminisme et de la lutte des femmes des années 1970 : women's studies, gender studies, queer theory. Ils figurent dans un grand nombre d'anthologies, et ils sont incontournables dans les programmes des cursus universitaires touchant aux problématiques théoriques et politiques de la sexualité et de la différence sexuelle.
L'« événement » inouï que représenta et que continue à représenter ce double texte, dans de nouveaux espaces ou dans de nouvelles générations de lecteurs, provient de sa combinaison inédite et merveilleusement réussie de la réflexion philosophique, de l'écriture poétique et du manifeste politique. En France, ce texte parut à un moment où le mouvement « féministe » était en pleine effervescence. Hélène Cixous en faisait déjà partie, autant par ses écrits antérieurs que par son activité politique surtout au sein de l'Université. On sait qu'après avoir fondé en 1968 la structure enseignante de l'Université de Paris-VIII, elle y avait créé en 1974 le premier Doctorat en Études féminines d'Europe. Cependant, Le Rire de la Méduse parlait une autre langue et adoptait des positions bien plus révolutionnaires que les textes féministes qui le précédèrent, l'entourèrent ou même le suivirent. Son inclusion dans un numéro de la revue L'Arc élaboré par Catherine Clément et consacré à Simone de Beauvoir rend un son presque ironique, étant donné la distance qui sépare l'écriture et les positions d'Hélène Cixous de l'auteur objet de cet hommage.
Le Rire de la Méduse prend bien sûr la défense des « femmes » à un moment où, comme Cixous elle-même l'a maintes fois rappelé, il fallait se prononcer haut et fort contre les structures patriarcales qui les opprimaient - bien que, dès le début, le texte nous prévienne contre l'existence d'une « femme générale, une femme type ». Ici, Hélène Cixous déconstruit deux « mythes » qui ont défini la féminité de façon négative tout au long de l'histoire. Le premier est celui qui qualifie la femme de « continent noir », laissant entendre qu'elle doit être pénétrée, colonisée, pour être connue et cartographiée, pour apprivoiser sa différence comme celle de tous les autres sujets hors norme. Freud va jusqu'à affirmer que la femme et sa sexualité sont une « énigme ». Le Rire de la Méduse déclare que « Le «Continent noir» n'est ni noir ni blanc ni inexplorable ». Il s'attaque ensuite au second faux mythe, celui de la femme fatale représentée par la figure mythologique de Méduse : « Il suffit qu'on regarde la méduse en face pour la voir : et elle n'est pas mortelle. Elle est belle et elle rit ».
Le Rire de la Méduse parle à la première personne du pluriel et s'adresse aux « femmes », mais cela ne signifie pas que son discours exclut les « hommes ». En fait, et c'est l'originalité majeure du texte, sous ces dénominations Cixous ne se réfère pas aux deux sexes dans un sens biologique : elle souligne que les différences sexuelles, toujours au pluriel puisqu'elles sont multiples - il ne s'agit surtout pas simplement d'une opposition binaire -, traversent tous les individus, dans un mouvement perpétuel. La libération, autant pour les « hommes » que pour les « femmes », ne peut donc venir que de la déconstruction des structures phallogocentriques. Et cela ne peut se faire que grâce à l'écriture, qui est dite « féminine », c'est-à-dire inappropriable, expatriée, quand « elle se sauve » comme le dit Hélène Cixous, quand elle échappe à ces structures prépondérantes dans la pensée et la culture, que l'auteur s'appelle Jean (Genet) ou Marguerite (Duras). Le Rire de la Méduse nous invite puissamment à lirécrire - selon le beau néologisme créé plus tard par Cixous - « pour se forger l'arme antilogos », libérant ainsi notre pensée de même que notre corps (« Texte, mon corps » est une de ses belles phrases).
Marta Segarra
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De la poubelle au musée, une anthropologie des restes
Octave Debary, Philippe Descola
- Creaphis
- 7 March 2019
- 9782354281380
Cet ouvrage traite de la difficulté à nous séparer des objets et de leur histoire. De la poubelle à l'usine, des marchés de vide-greniers aux puces , du théâtre d'objets au mémorial, du patrimoine au musée et à l'objet comme reste, Octave Debary cherche à interroger le pouvoir de faire autre chose des objets. Il questionne des manières de rendre compte de l'histoire. S'agit-il de dettes ? De devoirs de mémoire ? Ou d'arts du souvenir qui placent au coeur de leur pratique un art de l'oubli ?
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Le monolinguisme de l'autre
Jacques Derrida
- Galilee
- La Philosophie En Effet
- 7 September 2016
- 9782718608402
« Ce livre, à la fois intime, entre soi et soi, et pourtant «hors de soi», c'est une sorte de causerie, le murmure d'une confession animée, mais aussi une apostrophe jouée, la fiction d'un entretien dramatique, un débat politique enfin - dans une langue au sujet de ladite langue.
Cela se passe avec soi comme avec tout autre quand un enfant d'hier essaie ainsi de parler de sa propre voix, et quand à son adresse il diagnostique cette maladie contractée à l'école, en Algérie française, un mal du timbre et du ton, une folie du rythme ou de la prosodie - mais d'abord une sorte d'hyperbolite généralisée.
Le diagnostic se prête de bonne grâce, mais non sans réserve, à ceux qui voudraient y lire une hypothèse généalogique, la petite auto-biographie d'un goût immodéré pour ce qu'on appelle la « déconstruction ». Dont la seule définition jamais risquée, la seule formulation explicite fut un jour, il vaut mieux le rappeler ici, «plus d'une langue».
Au passage, une discussion serrée entrelace d'autres thèmes : le phantasme de la «langue maternelle», l'homo-hégémonie comme «politique de la langue», le colonialisme de l'école et de la culture, la poétique de la traduction, l'interdit quant à ce que parler veut dire, l'histoire ancienne, récente et unique des Juifs-Français-d'Algérie, les prémisses et les lendemains de la guerre du même nom, les écarts, dans la langue de l'hôte, entre les sépharades et les ashkénazes, la «littérature française» quand elle devient pour un adolescent l'exemple, sans doute, mais aussi le modèle impossible, l'infigurable langue de l'autre. »
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Le concept de trace est si général que je ne lui vois pas de limite, en vérité. Pour dire les choses très vite, il y a très longtemps, j'avais essayé d'élaborer un concept de trace qui fût justement sans limite, c'est-à-dire bien au-delà de ce qu'on appelle l'écriture ou l'inscription sur un support connu. Pour moi, il y a trace dès qu'il y a expérience, c'està- dire renvoi à de l'autre, différance, renvoi à autre chose, etc. Donc partout où il y a de l'expérience, il y a de la trace, et il n'y a pas d'expérience sans trace. Donc tout est trace, non seulement ce que j'écris sur le papier ou ce que j'enregistre dans une machine, mais quand je fais ça, tel geste, il y a de la trace. Il y a du sillage, de la rétention, de la protention et donc du rapport à de l'autre, à l'autre, ou à un autre moment, un autre lieu, du renvoi à l'autre, il y a de la trace. Le concept de trace, je le dis d'un mot parce que ça demanderait de longs développements, n'a pas de limite, il est coextensif à l'expérience du vivant en général. Non seulement du vivant humain, mais du vivant en général. Les animaux tracent, tout vivant trace. Sur ce fond général et sans limite, ce qu'on appelle l'archive, si ce mot doit avoir un sens dé limitable, strict, suppose naturellement de la trace, il n'y a pas d'archive sans trace, mais toute trace n'est pas une archive dans la mesure où l'archive suppose non seulement une trace, mais que la trace soit appropriée, contrôlée, organisée, politiquement sous contrôle. Il n'y a pas d'archives sans un pouvoir de capitalisation ou de monopole, de quasi-monopole, de rassemblement de traces statutaires et reconnues comme traces. Autrement dit, il n'y a pas d'archives sans pouvoir politique.
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Penser à ne pas voir ; écrits sur les arts du visible 1979-2004
Jacques Derrida
- La Difference
- Les Essais
- 24 October 2013
- 9782729120535
Penser ne pas voir runit les principaux textes consacrs par Jacques Derrida la question des arts depuis la parution, en 1978, de La Vrit en peinture. travers ces interventions de facture diverse (tudes, confrences, entretiens) s'chelonnant sur vingt-cinq ans et portant autant sur le dessin et la peinture, la photographie, ...
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Dans les montagnes apparemment paisibles de la région de Tlemcen, l'incendie fait des ravages, dans les gourbis agricoles et dans le coeur des hommes. En vacances dans sa famille, le petit Omar, effaré, assiste à cet embrasement. Les fellahs s'insurgent, se révoltent et décrètent la grève pour protester contre leur condition misérable. Pour les colons, ils deviennent des « incendiaires » tout désignés. Les arrestations commencent...
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De l'Algérie à la France, la vie de Mohammed Dib, poète, romancier et conteur, fut plus qu'un exil : un parcours littéraire hors pair qui a marqué plusieurs générations de romanciers et de lecteurs tant par sa haute exigence que par sa totale liberté.
Dans Laëzza, l'auteur évoque aussi bien la passion résolument moderne d'un jeune homme pour un top-model que, en émouvant contrepoint, ses souvenirs d'enfance à Tlemcen sous forme d'Autoportrait. De l'irréel au plus concret de la mémoire, c'est à un voyage éblouissant qu'il nous convie dans ces quatre textes, puisant à la source de sa terre natale pour exprimer son rapport intime à l'Autre et ainsi mieux se révéler.
Le dernier livre d'un immense écrivain à la présence lumineuse toujours intacte.
Mohammed Dib est né à Tlemcen, dans l'Ouest algérien. Instituteur, puis comptable et journaliste pour l'organe du Parti communiste Liberté, il est expulsé d'Algérie en 1959. Il s'installe en France et commence sa carrière littéraire. Il est le premier écrivain maghrébin à recevoir, en 1994, le Grand Prix de la Francophonie de l'Académie française. Dib est celui dont Aragon disait : « Cet homme d'un pays qui n'a rien à voir avec les arbres de ma fenêtre, les fleuves de mes quais, les pierres de nos cathédrales, parle avec les mots de Villon et Péguy. » Il meurt en 2003 à La Celle-Saint-Cloud.
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L'algérie, trois ans après l'accession du pays à l'indépendance.
Jean-marie, jeune coopérant français, part vers les hauts plateaux, accompagnant la secte des " mendiants de dieu " : il y mettra à profit ses talents de sourcier. mais les hommes du village accueillent les nouveaux venus avec une certaine réserve. une deuxième expédition se prépare : en pure perte ? c'est pourtant le sort du nouvel etat, le devenir d'un peuple ayant conquis sa liberté de haute lutte, qui se joue ici.
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Ce roman corrosif sur la société algérienne d'aujourd'hui est le dernier livre publié par tahar djaout, écrivain et journaliste assassiné à alger en juin 1993 : il était devenu, par son talent et son courage tranquille, le symbole de la résistance au fanatisme.
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Une poignée d'os : telle est la quête de chaque famille. Au sortir de la guerre d'Algérie, un adolescent quitte lui aussi sa montagne et part à la recherche des restes de son frère, tombé au combat. Mais il s'interroge. Pourquoi déterrer les morts et les déranger, afin de les ramener dans leur communauté ? Quel intérêt y a-t-il à enterrer dans son village un frère qui rêvait d'en partir ?
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Convoquer les morts, ces « chers disparus », et restituer leurs derniers instants, l'horreur de leur mort, la douleur de leurs proches, comme un cérémonial dans un pays en proie à la guerre, où l'écrivain est offert en victime propitiatoire, tel est le propos de ce récit qui répond autant à une exigence de mémoire immédiate qu'à un désir de lire autrement l'histoire de l'Algérie. Qu'il s'agisse d'écrivains célèbres - Albert Camus, Jean Amrouche, Frantz Fanon, Jean Sénac, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Tahar Djaout - ou moins connus, Le Blanc de l'Algérie recrée, à travers leur mort, certains épisodes de la guerre d'Indépendance passés sous silence, éclairant ainsi l'amont de la crise actuelle comme guerre fratricide. Avec ce récit tour à tour élégiaque et dépouillé, Assia Djebar poursuit la quête exigeante, à la fois littéraire, autobiographique et historique qui, de L'Amour, la fantasia àVaste est la prison, traverse son oeuvre romanesque et en fait l'un des écrivains du Maghreb les plus connus dans le monde entier.
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Une jeune Algérienne revient à Oran pour la mort de sa tante et revit les circonstances du meurtre de sa mère, en 1962 ; une Normande catholique, mère de huit enfants franco-algériens, est enterrée en grande pompe au cimetière musulman du village de son époux ; une institutrice signe son arrêt de mort en racontant à ses élèves l'histoire de la femme découpée en morceaux...
Entre folie meurtrière et résistance farouche, des femmes tentent de survivre dans le quotidien ensanglanté de l'Algérie de ces dernières décennies. Au fil des sept textes de ce recueil, c'est la respiration heurtée d'un pays en proie à la violence que fait entendre Assia Djebar, dans une oeuvre tragique où esthétique et réalité n'ont nulle complaisance l'une envers l'autre.
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En 1832, dans Alger récemment conquise, Delacroix s'introduit quelques heures dans un harem. Il en rapporte un chef-d'oeuvre, Femmes d'Alger dans leur appartement, qui demeure un « regard volé ». Un siècle et demi plus tard, vingt ans après la guerre d'indépendance dans laquelle les Algériennes jouèrent un rôle que nul ne peut leur contester, comment vivent-elles au quotidien, quelle marge de liberté ont-elles pu conquérir ?
Dans ce recueil de nouvelles publié pour la première fois en 1980 et ici augmenté d'une longue nouvelle inédite, La Nuit du récit de Fatima, Assia Djebar raconte : le vécu, la difficulté d'être, la révolte et la soumission, la rigueur de la Loi qui survit à tous les bouleversements et l'éternelle condition des femmes.
« Langage de l'ombre », souvent prémonitoire en regard de l'histoire immédiate, Femmes d'Alger dans leur appartement est devenu un classique dans de nombreux pays où il a reçu un accueil exceptionnel.