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Marc Pataut, Bibliographie
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Nourri de l'accumulation d'expériences personnelles et collectives, le travail photographique de Marc Pataut (né à Paris en 1952) traite du rapport des individus à eux-mêmes et à la société, faisant apparaître à l'image des visages, des corps, des appartenances, des parcours de vie. S'élaborant chacun sur une longue durée et sur un territoire spécifique, les projets menés par l'artiste sont fondés sur la collaboration. Les formes d'expérimentation qu'il instaure avec les personnes qu'il associe à la conception de ses oeuvres varient selon le contexte dans lequel il intervient.
Son processus de travail demeure ainsi en lien étroit avec un domaine d'activité, avec une situation sociale, avec l'histoire d'un lieu, avec une époque.
Constituée d'une sélection d'une quinzaine d'essais photographiques réalisés entre 1981 et aujourd'hui, cette publication montre l'oeuvre documentaire de Marc Pataut dans la relation politique qu'elle développe au temps, à la société, à l'espace et au territoire.
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Ce livre est issu d'une résidence, initiée par le Centre régional de la photographie Nord-Pas-de-Calais (CRP), à Douchy-les-Mines entre 2008 et 2011. Le texte de Pia Viewing, directrice du CRP, et l'entretien conduit par l'historien Philippe Roussin rendent compte de l'évolution du projet en fonction du territoire, du temps passé, des personnes impliquées. Ces interactions sont au coeur du travail de Marc Pataut. Ainsi, se trouve aussi décrite une démarche poursuivie depuis une trentaine d'années.
Le livre met en rapport le projet de Douchy avec un travail réalisé, il y a dix ans, dans la ville proche de Sallaumines. L'enjeu est à la fois intellectuel, politique et esthétique : dans cette ancienne région industrielle touchée par la précarité, comment représenter aujourd'hui le « peuple » ? Dans son texte, l'anthropologue Véronique Nahoum-Grappe, qui a travaillé avec Marc Pataut à Douchy et à Sallaumines, s'interroge sur la manière de traduire une atmosphère, des manières d'être, sans recourir à des catégories sociologiques préétablies.
Pour Marc Pataut, ces questions ont une acuité particulière. Ses projets s'élaborent souvent dans des lieux marginalisés socialement, avec ceux qui y vivent. Ils constituent autant d'engagements ; non parce qu'ils témoigneraient d'une situation, mais parce qu'ils en participent, sont modifiés par elle. En distinguant le travail de Marc Pataut de la « photographie sociale », l'historien d'art Jean-François Chevrier insiste sur sa valeur expérimentale, particulièrement sensible ici.
Pour la première fois en effet, Marc Pataut s'est intéressé au genre du portrait en travaillant avec trois femmes de Douchy. Il s'est concentré sur leur visage en évacuant tout décor, jusqu'à réaliser des nus avec l'une d'entre elles. Le livre manifeste une relation, indissociablement artistique et humaine, entre le photographe et celles qu'il a photographiées.
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Toujours ou jamais ; travaux photographiques dans l'unité pédopsychiatrique de l'hôpital Esquirol à Limoges
Collectif
- Lienart
- 4 June 2009
- 9782359060089
Premier ouvrage de la collection " Beautés ", Artistes ou lettrés interroge le statut de l'artiste dans un contexte historique inédit : celui de la massification des pratiques artistiques et d'une spéculation sur l'art qui n'a encore jamais eu d'égal. À l'écart du tapage commercial, Marc Devade propose une pratique lettrée de l'art, parfois inspirée de la culture chinoise mais aussi d'une tradition européenne, et oeuvre en privilégiant l'éthique au bruit médiatique.
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Photographie & altérité ; interrogations à partir de Marc Pataut
Gilles Picarel
- L'Harmattan
- Eidos
- 12 May 2016
- 9782343093437
La relation entre photographie et altérité pourrait se caractériser par un empêchement : l'impossibilité faite au médium d'atteindre son objet. C'est à partir des travaux de Marc Pataut, principal acteur depuis les années 1990 d'une photographie reposant sur des processus dialogiques, que la réflexion va être menée. Confrontée à une altérité qui à la fois se donne et se retire, apparaît et se voile, reste la même tout en étant toujours autre, la photographie n'est-elle pas condamnée à manquer irrémédiablement son objet ?
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Cote reve un sphinx accroupi (a)
Collectif
- Ecole Nationale Superieure Des Beaux Arts
- 25 November 2004
- 9782840561712
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Homo sacer Tome 4/2 ; l'usage des corps
Giorgio Agamben
- Seuil
- L'ordre Philosophique
- 3 September 2015
- 9782021153941
L'Usage des corps est le dernier volume du projet Homo Sacer commencé en 1995 et poursuivi durant 20 ans par une série d'ouvrages (État d'exception, Le Règne et la Gloire, De la très haute pauvreté, etc.) qui traitent du pouvoir souverain dans ses relations avec la vie, entendue comme vie politique et comme vie nue.
Dans L'Usage des corps, le lecteur trouvera des réflexions sur quelques concepts - usage, forme-de-vie, désouvrement, pouvoir destituant - qui ont orienté depuis le début la recherche de l'auteur et dont l'analyse approfondie permet de mieux cerner les fondements et les apories de la politique occidentale.
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Leçon ; leçon inaugurale de la chaire de sémiologie littéraire au Collège de France prononcée le 7 janvier 1977
Roland Barthes
- Points
- Points Essais
- 26 February 2015
- 9782757850169
Roland Barthes entre au Collège de France en 1977 pour y occuper une chaire de sémiologie littéraire. Ce texte reproduit la leçon inaugurale qu'il y prononça le 7 janvier. Il y opère une véritable jonction entre les différents volets de son oeuvre. Du pouvoir inscrit dans la langue comme code, à ce qui dans la langue même l'esquive : la littérature. Et du signe comme objet de science autorisée, au texte comme plaisir d'être par le signe imaginairement capturé.
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Engagé dans un projet artistique d'envergure, le photographe Philippe Bazin propose une réflexion sur son travail à la lumière des photographies des autres. Il oriente sa pensée sur la question de la photographie comme document critique et réunit ses analyses d'oeuvres de photographes importants comme Lewis Baltz, Allan Sekula, Martha Rosler ou encore Bruno Serralongue, en les rapprochant de photographes moins connus comme Géraldine Millo ou Mahaut Lavoine.
Les articles rassemblés dans ce court volume sous le titre Pour une photographie documentaire critique témoignent d'une pensée féconde et cohérente prenant en compte les contextes historiques, esthétiques et idéologiques dans lesquels cette photographie se crée aujourd'hui. Chaque écrit ouvre une nouvelle facette d'un même objet d'étude. La conclusion unifie l'ensemble et propose de développer une méthodologie originale que l'auteur qualifie d'« attitude documentaire » inspirée des avant-gardes artistiques et inscrit la démarche d'écriture dans sa profondeur historique et expérimentale.
Ainsi, tout le livre se veut un manifeste prospectif pour une ouverture pragmatique, dans le sens d'une politique des images, sur l'avenir de la photographie documentaire et le monde. Chez Bazin, une distance constante est recherchée, d'avec une forme d'humanisme qui ne serait plus que de l'humanitarisme condescendant, d'avec une pure satisfaction des émotions, au profit d'un travail collaboratif aussi bien lors de la production que de l'exposition, proposant un partage du sensible pouvant réintégrer une « émotion documentaire » (selon l'expression de Christiane Vollaire). Le livre ne recule pas devant ses possibles aspects polémiques et veut créer le débat autour des rapports des images à l'espace public et d'une photographie critique comme contre pouvoir.
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Comment parler de la société ; artistes, écrivains, chercheurs et représentations sociales
Becker Howard Saul
- La Decouverte
- 18 June 2009
- 9782707156778
S'appuyant sur sa longue expérience d'enseignement et de recherches, le sociologue Howard S. Becker traite des différentes représentations de la société. Il met au jour et questionne les conditions de production et de réception de ces représentations, qu'il s'agisse de graphiques, de tableaux de statistiques, de cartes routières, de modèles mathématiques, de photographies, de pièces de théâtre, d'enquêtes sociologiques ou de romans. En une série d'études passionnantes, l'auteur se demande et nous demande, non sans humour, comment parler de la société.
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Faces ; une histoire du visage
Hans Belting
- GALLIMARD
- Bibliotheque Des Histoires
- 23 February 2017
- 9782070143689
L'homme n'est nulle part aussi présent que dans son visage. C'est pourquoi l'humanité s'est toujours efforcée d'en décrypter le mystère et de le fixer en image. La grande histoire du visage qu'entreprend ici Hans Belting, la première du genre, est un voyage à travers l'histoire de la civilisation européenne.
Cette histoire montre la course éperdue des images, leurs tentatives sans cesse renouvelées pour capturer le visage animé et leur échec permanent à le saisir comme Moi humain. Lorsque l'homme paraît sur un tableau, c'est toujours le visage qui en occupe le centre. En même temps, ce visage, dans son caractère vivant, se dérobe à toutes les tentatives de le fixer en image.
La vie pousse sans cesse à forger des images nouvelles, mais elle se soustrait à toute norme de représentation. L'art européen du portrait des Temps modernes n'a, pour l'essentiel, réussi qu'à engendrer des masques. Et même quand le cinéma projette le visage à l'écran dans une intimité sans pareille, il ne peut remplir la tâche qu'il s'est assignée de porter enfin l'être humain à l'image dans sa réalité.
Tout travail sur le visage est un travail sur l'image, et par conséquent sur le masque. Telle est la tension dont ce livre explore le secret. Dans les masques de théâtre, les mimiques des acteurs, dans la peinture de portrait, la photographie, dans les films, dans l'art contemporain, Hans Belting exhume les diverses recherches qui ont visé, en vain, à se rendre maître du visage.
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Les formes de l'environnement ; manifeste pour une esthétique politique
Nathalie Blanc
- Metispresses
- Champcontrechamp
- 5 April 2016
- 9782940406319
Malgré la diversité des approches, la façon dont les politiques publiques abordent l'environnement reste largement empreinte d'une volonté de maîtrise, mettant l'accent sur des dimensions gestionnaires. Face à cette instrumentalisation, le présent ouvrage se propose d'interroger l'expression de « forme environnementale » afin de refonder la réflexion portée sur nos environnements par une approche qui associe esthétique et politique.
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Il semble désuet de parler de communauté. Notion vague qui renvoie nostalgiquement à un passé lointain où des groupes restreints constituaient l'essentiel du fait social. Et les temps modernes témoignent ou paraissent témoigner non seulement de la perte définitive de l'idée de communauté, mais de l'oubli de ce qui s'est perdu avec cette perte et cependant de ce qui s'est maintenu dans cette perte même. Ce qui s'est maintenu et qu'il est nécessaire de redécouvrir, c'est une exigence ancienne et nouvelle qui concerne l'avenir. Qu'un écrivain, aussi important et, il faut le dire, aussi méconnu que Georges Bataille, ait été fasciné par cette recherche où se jouait, avec son propre sort, le destin de la communauté, du communisme et de la communication, voilà ce qu'on a en général négligé et que Maurice Blanchot, à partir d'un essai de Jean-Luc Nancy, s'est efforcé de retrouver, puis de mettre en lumière en montrant (en essayant de montrer) les voies qui nous ont été ouvertes par l'échec de plusieurs tentatives qu'il a suscitées et qui n'étaient pas destinées à réussir (Contre-attaque, Acéphale, le Collège socratique). Mais de quelle communauté s'agit-il ? Qu'est-ce qui se cache ou se dérobe sous ce nom de communauté ? Et comment un événement aussi singulier que celui de Mai 68 et aussi apparemment banal que la manifestation de Charonne peuvent-ils nous aider à poser cette question et à concevoir certaines réponses possibles ? Enfin, comment un récit, tel que celui que Marguerite Duras a intitulé La Maladie de la mort et qui semble, du moins à une lecture superficielle, le plus éloigné des enjeux dont nous apprenons ici à reconnaître l'importance, peut-il à son tour nous ouvrir des perspectives nouvelles, dans la mesure où il nous met en présence de la plus inavouable des communautés, par le biais d'une écriture surprenante où la communication littéraire s'expose en même temps qu'elle s'abolit ? Voilà quelques-unes des interrogations, parmi d'autres, que nous impose la lecture de ce livre. Car c'est finalement notre temps lui-même qui est interrogé dans son avenir menacé, avenir énigmatique où vacille la possibilité d'un futur. La Communauté inavouable est paru en 1984. La Maladie de la mort, de Marguerite Duras, est également disponible en numérique.
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« Même si la souffrance sociale la plus visible se rencontre chez les plus démunis, il y a aussi des souffrances moins visibles à tous les niveaux du monde social. [.] On peut appartenir à un univers prestigieux, mais n'y occuper qu'une position obscure. Être ce musicien perdu dans l'orchestre qu'évoque la pièce de Patrick Süskind La Contrebasse. L'infériorité relative de ceux qui sont inférieurs parmi les supérieurs, derniers parmi les premiers, est ce qui définit les misères de position, irréductibles aux misères de condition, mais tout aussi réelles, et profondes. » Pierre Bourdieu Sous la direction de Pierre Bourdieu, une équipe de chercheurs s'est consacrée pendant trois ans à comprendre les conditions d'apparition des formes contemporaines de la misère sociale. La cité, l'école, la famille, le monde des travailleurs sociaux, le monde ouvrier, le sous-prolétariat, l'univers des employés, celui des paysans et des artisans, etc. : autant d'espaces où se nouent des conflits générateurs d'une souffrance dont la vérité est dite, ici, par ceux qui la vivent.
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Un art documentaire ; enjeux esthétiques, politiques et éthiques
Aline Caillet
- Presse Universitaire de Rennes
- Aesthetica
- 7 September 2017
- 9782753555181
Longtemps restreint au seul champ cinématographique (et, dans une moindre mesure, photographique), le terme documentaire connaît depuis une quinzaine d'années au moins un usage multiple et proliférant, pouvant s'appliquer à des médiums aussi divers que la littérature, la bande-dessinée, le théâtre ou la danse. Parallèlement, les arts visuels se sont emparés de l'objet et de la forme document, y voyant l'un des lieux possibles de renégociation de leur rapport à l'Histoire, à la politique, et tout simplement au réel.
Qu'est-ce qui de l'art se trouve transformé, déplacé et mis en tension par cette promotion et cet élargissement du modèle documentaire ? En quoi l'art y demeure-t-il distinct du journalisme, du reportage ou de l'enquête historique ou sociologique ? Dans quelle mesure les procédures artistiques, selon la liberté et l'inquiétude qui les caractérisent, viennent-elles bouleverser notre rapport ordinaire à la référence, à l'information et à la construction de la vérité ?
C'est ce champ de réflexion que cet ouvrage entend ouvrir à travers l'hypothèse d'un art documentaire, compris comme un lieu où des problématiques communes, des stratégies et des manières de faire entrent en écho et s'éclairent réciproquement. Il rassemble des contributions d'auteurs français et étrangers, universitaires comme artistes, et vise à décloisonner la réflexion sur le documentaire à travers une multiplicité d'approches disciplinaires. -
Cette somme rassemble un choix de textes partis et inédits, fruit de trente années de recherche sur l'art du dix-neuvième siècle à nos jours.
Elle propose un récit foisonnant, vivant, lacunaire, érudit. L'art moderne a renouvelé les modes de perception, les définitions et les hiérarchies, le vocabulaire et la syntaxe des formes ; depuis l'invention de la photographie, premier procédé d'enregistrement, il n'a cessé de se réinventer, entre oeuvre et activité. Jean-François Chevrier écarte les périodisations convenues (modernisme, postmodernisme) et les labels.
Il fait apparaître des mécanismes de création, des réseaux de figures et des territoires qui participent de l'histoire autant que de la poésie. II retrace des situations spécifiques dans lesquelles une pensée et un geste ont fait surgir une forme, ici et maintenant, au-delà d'une conception étroite de l'actuel. Une phrase de Mallarmé pourrait servir d'épigraphe aux sept livres : " Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain.
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Revue communications n.71 : le parti pris du document
Revue Communications
- Seuil
- Revue Communications
- 26 September 2001
- 9782020478687
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Il s'agit de correspondances publiées, depuis 1958 pour la plupart, à propos de faits ou d'articles concernant la guerre d'Algérie.
"Alors qu'auparavant, écrit Charlotte Delbo qui a composé ce recueil, l'indignation explosait en manifestations et en actions collectives..., elle n'a plus aujourd'hui le moyen de s'exprimer... Il n'y a plus de vie politique... Privé d'autres moyens d'agir on écrit des lettres." A propos de La Question, du Manifeste des 121, de Francis Jeanson, de Georges Arnaud... entre autres sujets. Parmi les textes rassemblés dans Les Belles Lettres certains n'avaient jamais été publiés dans leur intégralité.
Quelques-uns auraient mérité une diffusion plus large que celle qui leur fut accordée. Ainsi, par exemple, la lettre adressée par dom Robert Gillet, bénédictin, à Laurent Schwartz après ses démêlés avec le ministre des Armées : "J'ai toujours pensé que Dieu avait de l'imagination et de l'humour. Il est certainement très content de vous..." D'autres messages - comme les derniers mots des exécutés de Montluc ou de la Santé - sont tragiques et graves, peu connus eux non plus [...].
Ces Belles Lettres, pour la plupart, valent d'être lues et relues. AJ, Le Monde, 9-10 avril 1961.
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Charlotte Delbo ; la vie retrouvée
Ghislaine Dunant
- Points
- Points Essais
- 7 September 2017
- 9782757866115
« Je rencontrais une écriture qui crevait la surface protectrice de la vie pour toucher l'âme, le corps qui souffre ce qu'un être humain ne doit pas souffrir. Les mots peuvent dire ce qu'il est à peine supportable de voir, et de concevoir. Et ils peuvent ramener l'amour qu'elle avait eu pour toutes celles, ceux qu'elle avait vu souffrir. La lucidité, la capacité de dire et d'écrire était là. Une langue pouvait rendre ce qui avait eu lieu. Le trou que faisait dans notre humanité la catastrophe d'Auschwitz, Charlotte Delbo me donnait le moyen de le raccommoder avec une oeuvre qui en faisait le récit. Elle avait cherché la beauté de la langue dans le terrible des mots ciselés en arêtes coupantes. Elle les disait avec la douceur qui prend quand l'au-delà de la douleur est atteint.
Elle l'écrivait des années plus tard, ouvrait les images restées, interrogeait avec liberté les souvenirs. Elle découvrait la vie retrouvée. »
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Capitalisme et schizophrénie Tome 1 ; l'anti-Oedipe
Gilles Deleuze
- Éditions de Minuit
- Critique
- 1 March 1972
- 9782707300676
Qu'est-ce que l'inconscient ? Ce n'est pas un théâtre, mais une usine, un lieu et un agent de production. Machines désirantes : l'inconscient n'est ni figuratif ni structural, mais machinique. - Qu'est-ce que le délire ? C'est l'investissement inconscient d'un champ social historique. On délire les races, les continents, les cultures. La schizo-analyse est à la fois l'analyse des machines désirantes et des investissements sociaux qu'elles opèrent. - Qu'est-ce qu'oedipe ? L'histoire d'une longue -erreur -, qui bloque les forces productives de l'inconscient, les fait jouer sur un théâtre d'ombres où se perd la puissance révolutionnaire du désir, les emprisonne dans le système de la famille.
Le " familialisme " fut le rêve de la psychiatrie ; la psychanalyse l'accomplit, et les formes modernes de la psychanalyse et de la psychiatrie n'arrivent pas à s'en débarrasser. Tout un détournement de l'inconscient, qui nous empêche à la fois de comprendre et de libérer le processus de la schizophrénie.
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Capitalisme et schizophrénie Tome 2 ; mille plateaux
Gilles Deleuze, Félix Guattari
- Éditions de Minuit
- Critique
- 1 October 1980
- 9782707303073
L'espace lisse, ou nomos : sa différence avec l'espace strié.
- ce qui remplit l'espace lisse : le corps, sa différence avec l'organisme.
- ce qui se distribue dans cet espace : rhizome, meutes et multiplicités. - ce qui se passe : les devenirs et les intensités. - les coordonnées tracées : territoires, terre et déterritorialisations, cosmos.
- les signes correspondants, le langage et la musique (les ritournelles). - agencement des espaces-temps : machine de guerre et appareil d'etat.
Chaque thème est censé constituer un " plateau ", c'est-à-dire une région continue d'intensités.
Le raccordement des régions se fait à la fois de proche en proche et à distance, suivant les lignes de rhizome, qui concernent les éléments de l'art, de la science et de la politique.
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Les OEuvres de Fernand Deligny (1913-1996) reconstituent en 1856 pages de textes, images, fac-similés, les étapes d'une trajectoire qui conduisit cet éducateur sans diplôme de la lutte contre l'institution « Sauvegarde de l'enfance » à une approche expérimentale de l'autisme. L'ouvrage rassemble l'essentiel de son oeuvre, éditée et inédite : de Pavillon 3, ses premières nouvelles (1944), aux textes sur l'image des années 1980 et à l'évocation de sa dernière et monumentale tentative autobiographique, L'Enfant de citadelle.
L'écriture fut pour Deligny une activité constante, existentielle, le laboratoire permanent de sa pratique d'éducateur. Ses premiers livres sont des pamphlets contre l'« encastrement » institutionnel et contre l'approche psychopédagogique qui anime la politique rééducative de l'après-guerre et dans laquelle il voit très tôt s'annoncer la « société de contrôle ». À partir de la fin des années 1960, il engage une réflexion anthropologique contre la « domestication symbolique » et pour une définition de l'humain a-subjectif, spécifique, dépris de lui-même. Il accueille des enfants autistes dans les Cévennes et invente un dispositif : un réseau d'aires de séjour, des éducateurs comme lui non professionnels, un « coutumier » ritualisé à l'extrême, inspiré de l'agir et de l'immuable autistiques. Il invente une cartographie, les fameuses « lignes d'erre », se saisit du cinéma pour remettre en cause le point de vue hégémonique de « l'hommeque- nous-sommes ».
Le volume - chronologique - s'accompagne d'une édition critique détaillée : les textes et films en images sont précédés d'introductions (Sandra Alvarez de Toledo) qui les replacent dans leur contexte historique et dans la biographie intellectuelle de Deligny ;
Chacune des cinq parties de l'ouvrage se conclut par un texte (Michel Chauvière, Annick Ohayon, Anne Querrien, Bertrand Ogilvie, Jean-François Chevrier) qui dégage les lignes de force de sa pensée au cours de ses tentatives successives.