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Raoul Hausmann
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Je suis une sorciere, kaleidoscope d'une vie dansee
- Centre National De La Danse
- 16 April 2004
- 9782804800048
Quatrième de couverture Dans ce livre, Valeska Gert conduit son lecteur de Berlin, où elle naquit en 1892, à Kampen sur l'île de Sylt, où elle mourut en 1978, en passant par l'effervescence créatrice des années 1920 (où s'invente la nouvelle danse expressive, la danse dite moderne), l'exil aux États-Unis pour fuir le cauchemar brun et le retour en Allemagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Retour décevant, où l'artiste prend la mesure de l'oubli dont elle est la victime et forge le concept de « rémigrant » pour rendre compte de sa solitude grandissante.
Son autobiographie - précise, lucide, alerte - dont la vivacité, paradoxalement, découle d'une sorte d'humour noir, est sous-tendue par une révolte contre l'oubli. Après une période de notoriété aux alentours de 1930 (la danseuse travaille avec Bertolt Brecht, rencontre Sergueï Eisenstein à Moscou, est célébrée par Vsevolod Meyerhold comme danseuse « bio-énergétique »), Valeska Gert se voit éclipsée par Mary Wigman qui passe pour l'unique inspiratrice allemande de la danse moderne. Pourtant, si Valeska Gert travaille sur des procédés de réduction expressive tendant vers l'abstraction, proches de ceux de Mary Wigman, elle n'en ouvre pas moins une autre voie. À l'opposé du pathos ritualisé, elle choisit la danse grotesque ou satirique qui lui ouvre l'accès au monde du cabaret et du théâtre. Durant l'exil américain, le cabaret l'emporte et, de local en local, Valeska Gert nous emmène dans une sorte d'odyssée où les problèmes d'argent, de personnel, d'intendance semblent occulter tout le reste. Dans les caves et les grottes où elle s'enfonce, Valeska Gert dévoile les racines de la société américaine.
Son autobiographie offre de nombreux angles de lecture : esthétique, érotique, social et politique. C'est toute une part frémissante de la culture américano-européenne que nous restitue ce récit sans fard. À la danse grotesque et satirique se mêle une intensification de la vie face à l'angoisse de mort qui confère à cette bacchante des temps modernes une énergie subversive sans cesse renaissante.
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Les grandes villes et la vie de l'esprit ; sociologie des sens
Georg Simmel
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 13 March 2013
- 9782228908870
Quelle est la psychologie de l'habitant des grandes villes ? Son rythme de vie est-il à l'origine de son individualisme ? Comment s'adapte-t-il aux normes de la société ? Et surtout : que ressent-il ? Pourquoi le regard, l'ouïe, l'odorat sont-ils si importants pour comprendre les interactions sociales dans un environnement urbain ?
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Né en Roumanie en 1896, Tristan Tzara s'installe à Zurich au début de la Première Guerre mondiale : c'est en 1916, au Cabaret Voltaire, que voient le jour les premières manifestations de Dada, l'anti-mouvement perturbateur dont l'onde de choc se propage très vite en Europe - et notamment à Paris, où Tzara vient s'établir en 1920.
Il est alors proche de Francis Picabia et du groupe de la jeune revue "Littérature" : Breton, Aragon, Soupault... qui vont "adopter" Dada avant de rompre avec lui pour inventer le surréalisme. La trajectoire de Tzara sera dès lors plus solitaire, rythmée par la parution de ses grands recueils poétiques : De nos oiseaux (1929), L'Homme approximatif (1931), L'Antitête (1933), Midis gagnés (1939), De mémoire d'homme (1950)...
Il meurt à Paris en 1963. Cette édition, qui regroupe pour la première fois en un seul volume l'intégralité de son oeuvre poétique, permet de la redécouvrir dans sa continuité et sa constante invention.
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HISTOIRE DE L'ART n.78 : collage ? (édition 2016)
Histoire De L'Art
- Somogy
- Histoire De L'art
- 26 April 2017
- 9782757211878
En 1948, le Museum of modern Art de New York organisait la première exposition entièrement dédiée au collage. La commissaire, Margaret Miller, rassemblait une centaine d'oeuvres de Picasso, Braque, Gris, Arp, Haussmann, Heartfield, Ernst, Miró, Lissitzky ou encore Cornell, et révélait ainsi, par-delà les différences de visées (cubiste, constructiviste, dadaïste, surréaliste, etc.) de ces artistes, le recours privilégié à cette même technique. Le processus d'historicisation du collage était alors enclenché.
Moyen d'arrêter le flux des images qui traversent l'esprit et de faire voir l'enchevêtrement des hommes et des choses qui composent une histoire - ou non, tant le collage est le réceptacle d'expériences et de perceptions simultanées sans lien entre elles -, le collage est une ressource visuelle et plastique en perpétuelle réinvention.
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Correspondance avec Tristan Tzara et Francis Picabia (1919-1934)
André Breton
- Gallimard
- Blanche
- 7 December 2017
- 9782070197279
«Voici la correspondance échangée entre les trois principaux meneurs de Dada à Paris. Nous sommes au coeur de l'organisation de la révolution. Par chance, chacun ayant la manie de la conservation, nous avons eu accès à quasiment toutes leurs lettres. Ils utilisent peu le téléphone, et ne se voient qu'au moment du coup d'éclat. Quelles sont leurs motivations? Comment s'impliquent-ils? Comment voient-ils leur coup d'État? Quelle stratégie envisagent-ils? Paradoxalement, on ne lira pas le journal à plusieurs voix d'artistes révolutionnaires, mais plutôt un échange étrangement sentimental, ponctué par des accusations, des séparations suivies, à plus ou moins long terme, de rabibochages. Ces lettres sont rien moins que dadaïstes. Chacun use d'une langue très policée, selon les conventions de l'époque. Comment feront-ils donc pour tuer l'art? Par le spectacle, par l'action publique. Aussi discrètement que possible, l'annotation brosse le panorama sur lequel se détachent ces échanges, évoquant les deux saisons Dada à Paris, le Procès Barrès, la préparation du Congrès de Paris, mise en échec par Tzara, la soirée de L'Oeil cacodylate offerte par Picabia, sa revue insolente, 391; les vacances prises en commun au Tyrol, la rencontre ratée de Freud par Breton à Vienne, puis, plus tard, la mise en accusation de Dali, les défis que la société leur lance. Car, au fond de tous ces débats, c'est toujours de création qu'il s'agit, d'un nouveau langage poétique et pictural. Faudra-t-il s'allier à un parti politique pour faire émerger l'homme nouveau? La psychanalyse ou, plus précisément, l'automatisme verbal, offre-t-il une solution d'avenir? À moins que ce ne soit le spiritisme, l'hypnose? C'est le temps où se préparait le surréalisme, dont le nom n'est jamais prononcé, qui se profile à travers Les Champs magnétiques et tant de réflexions esthétiques. Dada ne fut qu'une bombe, me disait Max Ernst, vous n'allez pas vous amuser à en recueillir les éclats! Eh bien si, justement, car, aussi éphémère fût-il, il donna du grain à moudre à plusieurs générations, jusqu'à ce jour. Et la braise ne s'est toujours pas éteinte.» Henri Béhar.
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Le Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (MAMCS) présente la première grande exposition consacrée à Tristan Tzara (1895-1963). Le nom de ce poète, également écrivain d'art et collectionneur, est connu et prononcé dès qu'il est question de Dada. Cependant, son oeuvre immense, et d'une influence majeure pour des générations, reste encore insuffisamment mise en lumière. Cette exposition en propose une lecture chronologique à travers un ensemble de 450 d'oeuvres d'artistes que Tzara a côtoyés, d'une sélection de pièces d'art extra-occidental (Afrique, Océanie, méso-Amérique) et d'art brut et d'une importante sélection documentaire sur Tristan Tzara. Tristan Tzara fut le grand témoin de son temps. Il fut également un acteur de son siècle qu'il marqua de ses éclats de voix, de rire et de plume. L'homme au monocle, décrit comme « un génie sans scrupules » par le poète Huelsenbeck, n'aura eu de cesse de développer un engagement ...
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L'ensemble d'essais "L'Art est en danger" de George Grosz et Wieland Herzfelde a paru aux éditions Malik Verlag à Berlin, en 1925. Il donne son titre à ce volume qui comprend également "La canaille de l'art" de George Grosz et John Heartfield et enfin "Sur le photomontage" du militant et philosophe Günther Anders.
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Francis Picabia : La peinture sans aura
Arnauld Pierre
- Gallimard
- Art Et Artistes
- 30 October 2002
- 9782070758937
L'alternance déroutante des styles et des manières qui caractérise l'art de Francis Picabia (1879-1953) a souvent été mise sur le compte d'un tempérament versatile et d'un goût du changement pour le changement sans grande conséquence. Toute la carrière de Picabia manifeste en fait une grave crise de confiance envers les pouvoirs de la peinture. La prise de conscience de la possible obsolescence de la peinture et de son inutilité met fin chez lui à l'expérience impressionniste et lui fait rechercher les voies salvatrices de l'abstraction. [...] Tour à tour, Picabia aura donc tenu deux postures ambivalentes et contradictoires : celle d'un iconoclaste, destructeur d'aura, et celle d'un farouche défenseur de positions conservatoires perdues d'avance. Mais les deux figures également excessives de l'exaltation et du dénigrement de la peinture ne sont pas autre chose, au fond, que les deux aspects d'un même complexe du peintre au XX? siècle. C'est celui-ci que ce livre explore, au long d'une plongée dans l'oeuvre de Picabia permise par l'exploitation de sources et documents nombreux et inédits.
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«On a dit que Dada débouchait sur le néant. C'est mal voir et comprendre Dada en même temps que Tzara : le mouvement et les oeuvres établissent le chaos. Devant un monde dont l'ordre était inacceptable, il fallait dresser les leçons de l'extrême désordre. Cela se fit, par Tzara, de Zurich à Saint-Julien-le-Pauvre. Ce que Tristan Tzara, venu de Roumanie, avait dans le coeur lors des premières manifestations du cabaret Voltaire, et qu'il conservera jusqu'à la fin sous la tente à oxygène, c'est la volonté d'une écriture capable de ne plus mentir : nous avons déplacé les notions et confondu leurs vêtements avec leurs noms aveugles sont les mots qui ne savent retrouver que leur place dès leur naissance leur rang grammatical dans l'universelle sécurité bien maigre est le feu que nous crûmes voir couver en eux dans nos poumons et terne est la lueur prédestinée de ce qu'ils disent... ces vers qui sont dans L'Homme approximatif soulignent à merveille ce long effort, cette ascèse, ce renfermement de deux années, bref, la vocation, la destination et la signification de ce poème ininterrompu. Il est juste de marquer que ce chef-d'oeuvre - si l'on veut à toute force mettre des étiquettes périssables sur des événements qui ne le sont pas - est chef-d'oeuvre, manifestement, du surréalisme. Cette affirmation juste est cependant une constatation fort banale. Je m'explique : dans ce tournant qui va de Dada au surréalisme, il n'y a pas, chez Tristan Tzara, rupture ou déchirement. Les mille anecdotes de la petite histoire littéraire (et qui ont leur importance) auraient tendance à nous cacher l'essentiel, qui est que Tzara, obéissant à cette logique supérieure qui n'est plus la logique commune, à cette raison autre qui n'est plus captive des infortunes du rationalisme étroit, poursuit - beaucoup plus solitaire que les documents ne le donnent à penser -, sa propre route. Il vient, hier, de tordre le cou à l'écriture, de la briser comme une canne en cent éclats sur son genou. Il a démontré les impostures du langage, les ridicules du poème, les vanités de l'apparat critique. Voilà qui est fait. La page est enfin blanche, et tellement qu'elle n'est plus une feuille de papier, mais une feuille d'arbre, un arbre, une main, une femme, un oiseau, la nuit. On écrit avec tout sur tout, voici la leçon. C'est alors, et dans ce temps, que Tzara se met à L'Homme approximatif, inventant l'écriture dans une autre langue que celle dont nous sommes couverts...» Hubert Juin.
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A l'occasion des 60 ans de sa mort, Belfond réédite enfin l'unique roman de Francis Picabia : Caravansérail. Texte de référence épuisé depuis des années, Caravansérail est un roman autobiographique, mais aussi un document majeur où l'artiste règle ses comptes avec les principaux acteurs de dada, du surréalisme et du monde de l'art en général.
Publié à titre posthume chez Belfond en 1974, Caravansérail était épuisé depuis les années 1980. Ce projet artistique, intellectuel et patrimonial apporte sur les années 1920 un éclairage historique jubilatoire et unique. Ancien professeur à l'Université d'Ottawa, auteur d'essais sur la peinture et la photographie, Luc-Henri Mercié en a établi l'édition au début des années 1970.
Unique roman de Francis Picabia, Caravansérail a été écrit en 1924, l'année où paraissait le premier Manifeste du surréalisme. À la rigueur dogmatique de Breton, Picabia oppose son incorrigible désinvolture, choisissant en toutes circonstances la liberté et la vie, qu'il traverse à cent cinquante à l'heure dans une Mercer d'importation. " Je suis vivant " : tel est le sésame et l'ultime réponse de ce roman où il exprime l'essentiel de ses idées.
Texte autobiographique à clés et à tiroirs, Caravansérail se présente comme une série de tableaux évoquant avec causticité l'esprit d'une époque prise dans le tourbillon des avant-gardes. On y retrouve Duchamp, Picasso, Breton, Eluard, Desnos, Vitrac, Aragon, Ernst, Cendrars, Cocteau, et d'autres encore, chacun suscitant des salves bien senties. Face au surréalisme en passe de triompher, le baroud d'honneur du dadaïsme.
Édition établie par Luc-Henri Mercié. -
C'est vers 1930 qu'apparaît dans l'oeuvre de Max Ernst une figure dominante, énigmatique, qui prend la forme d'un oiseau et n'est pas sans présenter quelques traits de son créateur. Loplop est susceptible de toutes les métamorphoses:passant du règne animal à celui des objets, tantôt coq ou serpent, il se mue souvent en chevalet de peintre pour donner à voir les collages les plus divers et les plus inattendus.L'auteur analyse la naissance et les mutations de Loplop comme points de convergence de questions nécessaires et obsédantes pour l'artiste. L'enjeu n'est pas des moindres:il s'agit de définir non seulement la place du surréalisme dans l'art du XX? siècle, mais aussi la signification de l'art même.
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L'oeuvre photographique de Raoul Hausmann est restée longtemps méconnue.
De cet artiste-clé du XXe siècle, la postérité a d'abord retenu le rôle majeur au sein de Dada Berlin, les assemblages, les photomontages, les poèmes phonétiques, quand les vicissitudes de l'Histoire ont effacé cette autre facette, à tous égards prééminente, de son travail.
À partir de 1927, en Allemagne, Hausmann devient un photographe prolixe, avant que sa pratique ne décline après son départ d'Ibiza en 1936. Entre ces deux dates, il aura débattu du rôle de la photographie, publié des textes théoriques, quand ses compagnons d'aventure avaient pour nom August Sander et Lázló Moholy-Nagy, lequel ne craignait pas de déclarer : « Tout ce que je sais, je l'ai appris de Raoul. » Hausmann photographe étonne. Lui dont on connaît la veine acerbe et mordante de l'époque Dada vise ici la pacification, la réconciliation, une forme de résistance au temps par la sérénité. À partir de 1926, l'atmosphère de Berlin lui semblant de plus en plus oppressante, il prolonge sans cesse ses séjours dans de petits villages sur la mer du Nord et sur la Baltique. Là, il photographie le sable, l'écume, les tourbières, des corps nus, les courbes des dunes, le blé, les brins d'herbe, l'anodin qui s'impose dans un éblouissement.
Son attention se porte aussi sur de modestes artefacts solitaires - râpes à fromage, chaises cannées, corbeilles en osier - tous objets troués qu'il transforme en flux, voire en tourbillon de lumière. Hausmann nomme ces expérimentations « mélanographies ». Elles restituent le saisissement né de l'apparition de l'image, écrit-il, comme « la dynamique d'un processus vivant ».
Après l'incendie du Reichtsag en 1933, Hausmann, qui sera qualifié d'artiste « dégénéré » par les nazis, quitte précipitamment l'Allemagne pour Ibiza.
Sa pratique photographique évolue. Fasciné par la pureté des maisons paysannes en forme de cubes blancs, il réalise l'inventaire photographique de ces « architectures sans architecte ». La photographie vient alors soutenir une étude anthropologique de l'habitat vernaculaire, engagée contre les théories racialistes agitant les milieux architecturaux dans les années 1930.
Lui-même intégré à la communauté insulaire, évoluant presque hors du temps, comme dans un « état de rêve » , Hausmann réalise encore des portraits saisissants des habitants, tout en continuant son travail sur les formes du végétal. Le déclenchement de la guerre d'Espagne et l'abandon presque immédiat du petit territoire d'Ibiza aux franquistes marquent le début d'un exil autrement pénible qui ne lui permettra plus de se consacrer de façon aussi assidue à la photographie.
Accompagné de textes de l'historienne d'art Cécile Bargues, auteur de Après Dada. Raoul Hausmann (Madraga, 2015), ce livre est le premier entièrement consacré à son oeuvre photographique. Il accompagne l'exposition présentée au Point du Jour à l'automne prochain, puis au Jeu de Paume début 2018.
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Hausmann : « Dada est plus de Dada » Raoul Hausmann, artiste central de Dada Berlin, ne fut pas seulement l'auteur des photomontages cinglants que l'on sait, l'agitateur culturel sans pareil que l'on commence à connaître ; il fut encore l'auteur du livre démesuré Hyle (la « matière », en grec), un penseur de l'architecture à l'érudition baroque, un anthropologue et un photographe de la culture populaire espagnole, un historien de l'art unique en son genre. Cet homme indépendant, vivant et dissident, estima, tout du long, que Dada se continuait en lui. Son trajet demeuré mystérieux au travers du siècle écoulé en fait une manière de clandestin primordial dont l'oeuvre fut, un peu vite, emportée dans le remous des temps. Il fallait restituer le parcours jugé si souvent inextricable de celui qui déclara de bonne heure, et une fois pour toutes, que « Dada est plus de Dada ».
Exilé à Ibiza Persécuté, chassé de l'Allemagne nazie où il fut dès 1933 classé parmi les artistes dits « dégénérés », Raoul Hausmann quitta précipitamment le pays au lendemain de l'incendie du Reichstag. Le hasard le conduisit à Ibiza, où il resta, contre toute attente, trois ans. Là, commença le roman d'un exil oublié : celui de « l'odeur noire de la croix gammée », flottant au-dessus des villages soudain peuplés d'émigrés allemands, celui, surtout, d'un artiste parti seul, plus loin dans les terre à la rencontre de son paradis solaire.
Éblouis par les maisons paysannes en forme de cubes blancs, Hausmann en publia les plans et les images dans L'Architecture d'aujourd'hui, des études dans A.C. et la Revue anthropologique.
Résistant farouche à la fiction raciste d'une essence « méditerranéenne », ou « nordique », de l'architecture populaire et a fortiori moderne, il écrivit, en creux, l'histoire des peurs et des passions de la discipline dans les années 1930. Plus, Hausmann partit de ces constructions parfaitement achevées d'un monde finissant pour mettre à mal ce que l'on nomme ordinairement le « primitivisme » en le déplaçant ici et maintenant. Sa volonté de formuler une « nouvelle histoire de l'art » faisant la part belle aux objets et réalisations populaires le conduisit à interroger la notion de spontanéité, et jusqu'aux conditions de l'existence en société patriarcale. Le livre le replace en dialogue avec ses contemporains, Jean Arp, Tristan Tzara, Carl Einstein, Otto Gross, Leo Frobenius, ou encore Walter Benjamin qui se trouvait à Ibiza au même moment que lui.
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La première traduction française complète du " roman dada " légendaire de Raoul Hausmann, " livre de rêves " partiellement autobiographique avec lequel le Dadasophe réhabilite, en même temps qu'il le renouvelle radicalement, le genre romanesque.
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Le point de vue le plus important - parce que dada était plus que dada - est qu'à l'origine il y avait des motifs multiples et complexes, des critiques et des révoltes sociologiques et artistiques.
Ces impondérables restaient cachés à la plupart des gens pendant son activité, et c'est à présent seulement qu'on peut y voir à peu près clair ; en cela, dada ressemble à tous les autres événements. Mais, en son temps, tout était dada et dada était tout. Les bourgeois le croyaient babillage ou plaisanterie saugrenue, mais ils devaient bientôt découvrir qu'ils s'étaient trompés. Nous avons su remplir les journaux de fausses nouvelles sur dada et ses méfaits.
Ce qu'était Dada réellement, on l'apprendra dans les pages qui suivent.
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"Contradiction remarquable, les Allemands sont ignobles par idéalisme ! Dans cette mesure, ils ont encore un immense avenir." Publié en 1921 et jamais encore traduit en français, Hourra ! Hourra ! Hourra ! est emblématique du dadaïsme allemand, qui toujours mêla à sa révolte artistique des revendications politiques et sociales. Ces douze satires constituent l'une des charges les plus violentes - et les plus drôles - jamais lancées contre l'esprit allemand, le militarisme, l'étroitesse d'esprit, le contentement de soi qui y règnent.
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Paru en 1970, Sensorialité excentrique est le dernier livre publié par Hausmann de son vivant, alors que, installé à Limoges depuis la guerre il commence, après une longue période d'oubli à recevoir les témoignages d'admiration des jeunes générations (des situationnistes aux poètes sonores). Si l'ouvrage est bref, il n'en est pas moins d'une ambition immense : il ne s'agit pas moins que
d'ébaucher une nouvelle conscience psychologique et sociale en faisant table rase de deux mille ans d'histoire. C'est à l'homo sapiens en tant que tel que s'attaque Hausmann, qui n'a rien perdu de la radicalité de ses années dada. C'est lui en effet qui, à ses yeux a inventé la dictature capitaliste et restreint nos connaissances à un niveau purement matérialiste, empêchant l'évolution
d'un type humain doté de capacités cérébrales et sensorielles plus universelles. L'homme nouveau sera muni d'une « sensorialité excentrique », une sorte de sixième sens, d'une énergie mentale transcendant les limites du corps et de l'esprit. En ce sens, Sensorialité excentrique est à la fois une utopie et une critique impitoyable et foncièrement pessimiste de la civilisation dite moderne et du mythe du progrès.
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Considérations objectives sur le rôle du dadaïsme : matériau de la peinture sculpture architecture
Raoul Hausmann
- L'Echoppe
- 1 October 1994
- 9782840680390
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Dadas, lettristes, situationnistes ; une histoire du dépassement de l'art
Anabelle Teneze, François Letailleur
- Dilecta
- 8 February 2017
- 9782373720075
L'exposition au musée de Rochechouart et le livre mettront en évidence les rapports entre un dadaïste (Raoul Hausmann) les mouvements lettristes d'Isidore Isou et Gabriel Pomerand, et les situationnistes de Guy Debord, autour d'une même quête, « le dépassement de l'art ». À travers notamment un riche corpus issu du fonds Raoul Hausmann, on verra comment leur travail sur la lettre, la poésie sonore, le collage, le détournement, en arts plastiques comme dans le cinéma, fut majeur et anticipa, dans le contexte pré-68, nombre de pratiques qui sont poursuivies dans l'art contemporain jusqu'à aujourd'hui.
Avec 700 oeuvres et un ensemble d'archives considérable (poèmes, textes théoriques, correspondances, carnets ou encore négatifs photographiques), le fonds Hausmann du musée départemental d'art contemporain de Rochechouart permet de rendre compte de l'oeuvre ambitieuse de Raoul Hausmann et de l'arrière-plan historique et intellectuel qui l'a nourrie.
Né à Vienne en 1886, Raoul Hausmann s'installe à Berlin en 1900. Ses premières oeuvres sont influencées par l'expressionnisme, le cubisme et le cubo-futurisme qu'il découvre à la galerie Der Sturm. En 1918, Hausmann fait partie des fondateurs du mouvement Dada Berlin, deux ans après la création de Dada à Zürich en réaction à la première guerre mondiale et à l'échec de la culture et des beaux-arts traditionnels. Il abandonne alors la peinture pour des moyens de créations nouveaux, le collage, le photomontage et la poésie sonore. Hausmann et sa compagne d'alors, l'artiste Hannah Höch, sont parmi les principaux animateurs du mouvement Dada Berlin.
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Raoul Hausmann et les avant-gardes
Collectif
- Les Presses Du Reel
- L'ecart Absolu
- 30 January 2015
- 9782840666530
Comment la production multiple de Raoul Hausmann, figure centrale de Dada, a contribué à façonner l'art de la modernité.
Dadasophe, anarchiste, photomonteur, constructeur, poète, danseur, photographe, écrivain, Raoul Hausmann est d'abord connu comme une figure centrale de Dada. Ses contributions artistiques résonnent néanmoins dans de nombreux développements et concepts d'avant-garde à travers le XXe siècle (Lettrisme, Nouveau Réalisme, Fluxus, Situationnisme...).
Cet ouvrage vise à explorer comment la production multiple de Hausmann a contribué à façonner l'art de la modernité, ainsi qu'à repérer ses traces dans les diverses théories et pratiques depuis les années soixante. Le récent inventaire des archives conservées au musée départemental d'Art contemporain de Rochechouart offre l'occasion d'apporter une lumière nouvelle sur la complexité de la personnalité d'Hausmann, la faculté de son approche à dépasser les frontières traditionnelles et l'étendue de ses contacts. Naviguant entre l'art et la vie, l'art et la science, le rationnel et l'expressif, Hausmann se réinvente constamment mais il réinvente aussi l'histoire et notre façon de regarder le passé. Cette publication considère le vaste champ des pratiques « dadasophiques » d'Hausmann - invention constructiviste, poésie sonore et visuelle, écriture, photographie, photomontage, performance, danse, conscience cinématique, théorisation historiographique - et leurs ramifications chez d'autres artistes.
Publié suite au colloque international éponyme organisé par l'INHA, Paris, en novembre 2008.
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Raoul Hausmann, architecte, Ibiza 1933-1936
Collectif
- Aam - Archives D'Architecture Moderne
- 1 January 1998
- 9782871430735