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Claude Cahun
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Les photographies de Claude Cahun (1894-1954), aujourd'hui l'objet d'un véritable engouement, sont restées quasiment inconnues jusqu'au début des années 80.
Sa vie, son oeuvre (littéraire et artistique) font de Claude Cahun un être d'exception, en marge par rapport aux ordres dominants (sexuels, sociaux.), à une époque d'exploration avant-gardiste intense et de bouleversement des moeurs - notamment en ce qui concerne l'émancipation des femmes. Parmi toutes les oeuvres de Claude Cahun, qui a commencé à pratiquer la photographie à l'âge de quinze ans, ce sont sans doute ses autoportraits qui ont suscité le plus d'intérêt.
L'artiste se sert de sa propre image pour démonter un à un les clichés associés à l'identité. Claude Cahun s'est réinventée à travers la photographie (comme à travers l'écriture), en posant pour l'objectif avec un sens aigu de la performance, habillée en femme, en homme, cheveux longs ou crâne rasé (chose des plus incongrues pour une femme de l'époque. L'exposition (140 oeuvres environ et divers documents) et l'ouvrage qui l'accompagne proposent plusieurs axes de lecture qui vont de ses autoportraits évoquant une identité subversive jusqu'à ses métaphores érotiques ou ses incursions dans le champ politique.
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Du 3 juillet à l'automne 2015, l'important fonds d'oeuvres et documents autour de Claude Cahun appartenant à la ville de Nantes, conservé par la Bibliothèque municipale et le Musée des Beaux-arts, sera visible à la Médiathèque Jacques Demy : plus de 80 photographies, des oeuvres graphiques, des documents témoignant de son enfance nantaise, de ses relations avec les cercles surréalistes, de sa vie à Jersey (1937-1954).
D'importantes acquisitions réalisées en 2010 et 2013 seront présentées au public pour la première fois. Ce catalogue est coédité par la Bibliothèque municipale de Nantes, le musée des beaux-Arts de Nantes et les éditions MeMo.
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Avancer vers la découverte de soi, énoncer les dispositions secrètes du moi, mettre à nu les mécanismes sentimentaux, expérimenter les ambiguïtés de la différence sexuelle, se débattre avec la tentation de l'absolu, voilà l'entreprise dans laquelle se lance Claude Cahun (1894-1954), dès 1919. Pour se mettre à l'épreuve et donner forme à son « aventure invisible », la nièce du romancier Marcel Schwob braque sur elle les deux instruments qui capteront les images et permettront leur savant montage : l'écriture et l'appareil photographique.
D'emblée, elle sait que l'introspection sous le régime de la confession est une stérile illusion, que la prise directe est impuissante à restituer la singularité de l'expérience. C'est au jeu des incarnations et des métamorphoses que le moi se dévoile et s'invente sans fin : « Sous ce masque, un autre masque. Je n'en finirai pas de soulever tous ces visages », écrit-elle.
Dans Aveux non avenus, livre achevé en 1928, l'artiste se met elle-même en scène, distribue ses propres rôles, provocants ou ironiques, idéalisés ou détestés, personnages mythiques, masculins et féminins, neutres ou inclassables. Cette oeuvre totale mêle aux photomontages, réalisés en collaboration avec sa compagne Suzanne Malherbe (dite Moore), des fragments de journaux intimes et de lettres, des poèmes, de la prose polémique, des considérations spéculatives.
Si Claude Cahun fascine tant depuis que son oeuvre a été redécouverte par François Leperlier au milieu des années 1980, c'est que l'on voit en elle un précurseur. Individualiste et rebelle, elle explore avec une audace inouïe et sans concession l'insaisissable identité et subvertit tous les genres.
Aveux non avenus, son livre majeur et méconnu, dit l'étrangeté radicale et l'irrépressible liberté d'être. -
Nièce de Marcel Schwob, Claude Cahun (1894-1954) aura
été une artiste inclassable, adepte de la subversion
poétique. Dans son oeuvre tant littéraire que photographique,
elle fait valoir avec audace son « androgynie » et sa
volonté de cultiver sa singularité.
Dans ces seize nouvelles écrites entre 1920 et 1924, toutes
réunies pour la première fois en volume, elle s?empare des
légendes de quelques grandes figures féminines pour en
donner une version étonnante et décapante où s?inversent
les genres : Dalila, Judith, Sapho, Cendrillon, Salomé, Ève,
etc., sont ses héroïnes qui lui prêtent un peu de leur visage.
Ainsi, Claude Cahun compose-t-elle son autoportrait en
kaléidoscope, celui d?une femme insolite, à rebours des
conventions. -
DON'T KISS ME, THE ART OF CLAUDE CAHUN & MARCEL MOORE
CAHUN, CLAUDE , MOORE, MARCEL
- APERTURE
- 1 January 1900
- 9781597110259
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Loeuvre photographique de Claude Cahun (1894 - 1954) s'est imposée ces dernières années comme l'une des plus fortes, des plus singulières de son temps, et comme l'une des références majeures de l'art contemporain. Mais ses écrits, publiés de son vivant dans de belles éditions ou dispersés dans les revues, demeuraient inaccessibles. Il y avait là un paradoxe. Claude Cahun a commencé d'écrire très tôt et les nombreux inédits, retrouvés après sa mort, témoignent qu'elle n'a jamais cessé d'écrire, qu'à ses yeux, l'expérience littéraire et poétique l'emportait sur toute autre.
Journaliste, poète, nouvelliste, essayiste, pamphlétaire, épistolière, mémorialiste, Claude Cahun a multiplié les registres littéraires comme elle a traversé les genres en photographie. Les deux démarches sont indissociables et s'éclairent l'une par l'autre, elles mettent en scène les mêmes motifs : narcissisme, ambivalence de l'identité, androgynie, conscience libertaire tendue entre l'esthétisme individualiste et l'éthique de la sympathie.
Cette édition « monumentale », qui rassemble la totalité des écrits de Claude Cahun, inclut la reproduction, sous forme de fac-similé, des ouvrages illustrés et mis en page par l'auteur et son amie Suzanne Malherbe. Elle met en évidence une trajectoire exceptionnelle qui, à travers les textes poétiques, autobiographiques et critiques, témoigne du passage de l'inspiration symboliste au surréalisme et à l'activisme politique. On soulignera les apports remarquables à l'histoire et à la signification de la Résistance, notamment dans l'île de Jersey où Claude Cahun s'était établie peu avant la dernière guerre.
Ce nouvel ouvrage comprend entre autres des textes inédits dont : Pour José Corti, Ce Qui fait le jeu de personne, Confidences au miroir, Le muet dans la mêlée, lettre à Gaston Ferdière, Lettre à Paul Lévy, As-tu déjà eu affaire aux nazis ? Ne protestez pas contre les mots innocents de la langue française, Tout habitant un pays sans miroirs.... -
INVERTED ODYSSEYS , CLAUDE CAHUN, MAYA DEREN , CINDY SHERMAN
SHELLEY RICE
- MIT PRESS
- 1 January 1900
- 9780262681063
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Les éditions MeMo rééditent Le Coeur de Pic, paru pour la première fois en 1937 chez José Corti. Lise Deharme, poétesse amie de Breton et d'Éluard, a écrit ces 32 poèmes, illustrés par les 20 tableaux photographiques de Claude Cahun, artiste surréaliste. Brèves comptines, assemblages énigmatiques et photomontages s'accordent dans une très grande liberté. La réédition en fac-similé du Coeur de Pic s'est imposée comme seule possible, puisque près de la moitié des tirages ont été perdus.
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François Leperlier retrace l?étonnant parcours de Lucy Schwob, nièce de
l?écrivain Marcel Schwob, née à Nantes en 1894, et connue sous le pseudonyme
de Claude Cahun qu?elle adopta en 1917. Après la Première Guerre mondiale,
installée à Paris, dans le quartier de Montparnasse, avec son amie intime Suzanne
Malherbe, elle se lie avec Adrienne Monnier, Sylvia Beach et Chana Orloff. Poète,
essayiste et photographe, elle collabore à plusieurs revues et journaux. En 1919,
elle publie des proses poétiques où domine l?inspiration symboliste : Vues et
Visions. En 1925, dans un recueil de nouvelles Héroïnes, elle remet en question
l?image de la femme. Cinq ans plus tard, elle révèle son androgynie, son
ambivalence, et sa « manie de l?exception » dans l?essai autobiographique
illustré de photomontages, Aveux non avenus. Celui-ci développe une méditation
sur le narcissisme et le dépassement des genres (féminin/masculin ;
homosexualité / hétérosexualité).
Au milieu des années vingt, elle se lie étroitement avec Henri Michaux, puis avec
Robert Desnos et René Crevel. Elle participe à l?aventure du Théâtre ésotérique
(Georgette Leblanc, « Nadja ») et à celle du théâtre du Plateau (Pierre Albert-
Birot). Après avoir adhéré en 1932 à l?Association des Ecrivains et Artistes
révolutionnaires, elle rencontre André Breton et s?associe aux activités surréalistes.
En 1934, dans un essai polémique, elle soutient la poétique surréaliste et prend
violemment à partie Aragon et la politique culturelle du parti communiste. Elle
participe alors à la fondation du regroupement Contre-Attaque, aux côtés de
Bataille, Klossowski, Breton et Péret. Mais elle s?éloignera de l?attitude
« oppositionnelle », trotskiste, pour s?orienter vers des positions libertaires qui
renouent avec l?individualisme rebelle de sa jeunesse. Durant la guerre, à Jersey -
où elle s?est installée en 1938 -, elle va mener des actions de résistance contre
l?occupation nazie. Arrêtée et condamnée à mort, elle échappe de peu à
l?exécution. Elle laissera inachevée son autobiographie Confidences au miroir,
avant de s?éteindre en 1954.
Révélée dans les années 1980, l?oeuvre photographique de Claude Cahun, qui
privilégie la mise en scène (travestissement, jeu de masques, théâtre d?objets), fut
d?emblée reconnue comme l?une des plus singulières et des plus inventives de
l?entre-deux-guerres. Elle anticipe largement sur les recherches contemporaines. La
nouvelle édition de ce livre, remanié et abondamment enrichi, se présente à la fois
comme une biographie d?une femme subversive et une monographie de son oeuvre
littéraire et photographique. -
CLAUDE CAHUN : CONTEXTE, POSTURE, FILIATION. POUR UNE ESTHÉTIQUE DE L'ENTRE-DEUX
OBERHUBER, ANDREA
- PARAGRAPHES
- 19 May 2011
- 9782921447201
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Claude cahun disavowals or cancelled confessions
Claude Cahun
- Tate Gallery
- 21 November 2007
- 9781854376275
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Acephale Tome 1 à Tome 5 ; 1936-1939
Georges Bataille
- Nouvelles Editions Place
- 2 October 1997
- 9782858932160
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«Un jour, enfin, à l'heure où le soleil oblique de six heures éclairait la salle de bains, un oeuf à demi gobé fut envahi par l'eau et, s'étant empli avec un bruit bizarre, fit naufrage sous nos yeux ; cet incident eut pour Simone un sens extrême, elle se tendit et jouit longuement, pour ainsi dire buvant mon oeil entre ses lèvres. Puis, sans quitter cet oeil sucé aussi obstinément qu'un oeil, elle s'assit, attirant ma tête, et pissa sur les oeufs flottants avec une vigueur et une satisfaction criantes.»Un jeune garçon de seize ans tombe éperdument amoureux de la jeune Simone, s'adonnant à des jeux sexuels inventifs, les deux adolescents emportent dans leur débauche une dénommée Marcelle, facilement influençable. À trois désormais, ils vont toujours plus loin dans la frénésie et la transgression, comme envoutés par leurs sens. Une clé psychanalytique éclairera à la fin, offrant une deuxième lecture de ce texte unique.Publié clandestinement en 1928 sous pseudonyme, cette oeuvre dérange autant qu'elle intrigue. Le lecteur est ébloui et aveuglé par une écriture inclassable : ni érotique, ni pornographique, ni même entre les deux. L'Histoire de l'oeil ou qu'est-ce qui sépare l'horreur du sublime ?
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Madame Edwarda ; le mort ; histoire de l'oeil
Georges Bataille
- 10/18
- Domaine Français
- 14 May 2002
- 9782264035790
Penser ce qui excède la possibilité de penser, gagner le point où le coeur manque, les moments où l'horreur et la joie coïncident dans leur plénitude, où l'être nous est donné dans un dépassement intolérable de l'être qui le rend semblable à dieu, semblable à rien.
Tel est le sens de ce livre insensé. les trois récits rassemblés ici sont l'expression la plus concise de la terrible exigence d'un homme qui avait voué sa vie et son écriture à l'expérience des limites.
à travers le blasphème et l'indécence, c'est bien la voix la plus pure que nous entendons et le cri que profère cette bouche tordue est un alléluia perdu dans le silence sans fin.
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Scott Fitzgerald, mais aussi Gertrude Stein, James Joyce, Ezra Pound, Ernest Hemingway, Natalie Sarney, André Gide, Valery Larbaud, Léon-Paul Fargue, Paul Valéry, Sergueï Eisenstein, George Gershwin, Erik Satie... Écrivains anglo-saxons, auteurs français avides de découvrir la littérature d'avant-garde, cinéastes, musiciens... Dans Shakespeare and Company, Sylvia Beach (1887-1962) brosse une galerie de portraits éclectiques, drôles et tendres. Déjà célèbres ou encore inconnues, toutes ces personnalités fréquentèrent la librairie qu'elle tenait rue de l'Odéon. Mêlant faits marquants de l'histoire littéraire et anecdotes personnelles, conversations érudites et bons petits plats, celle qui fut l'intime d'Adrienne Monnier et l'éditrice d'Ulysse livre une chronique atypique de la vie artistique foisonnante de l'entre-deux-guerres.
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Petite anatomie de l'image ancienne edition
Hans Bellmer
- Éditions Allia
- Petite Collection
- 29 October 2002
- 9782844851048
L'essentiel à retenir du monstrueux dictionnaire des analogies-antagonismes qu'est le dictionnaire de l'image, c'est que tel détail, telle jambe, n'est perceptible, accessible à la mémoire et disponible, bref, n'est réel, que si le désir ne le prend pas fatalement pour une jambe.
L'objet identique à lui-même reste sans réalité.
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Au commencement était le mythe, limpide comme les eaux dans lesquelles se baignaient Hermaphrodite et Cénis. Le premier, bel adolescent, fut violé par la nymphe Salmacis ; dans sa détresse, il obtint des dieux, dit Ovide, «que tout homme, après s'être baigné dans ces ondes, n'ait, quand il en sortira, que la moitié de son sexe» ; la deuxième, la plus belle des vierges de Thessalie, fut violée par Neptune, le dieu des eaux, qui exauça son voeu qu'après un tel outrage elle n'en subît plus aucun et lui accorda de n'être plus une femme, mais un guerrier que nulle flèche ne pourrait atteindre.L'insaisissable entre-deux, tel est ce qu'ont en partage ces deux métamorphoses : celle qui aboutit à la fusion mortifère des deux sexes et celle où le changement de sexe procure l'avènement d'un phallus immortel, à condition de ne jamais perpétuer que le même. À l'origine, un viol, une intolérable effraction pour un corps qui se voudrait sans faille et pourrait se combler lui-même. Tout corps étranger est alors menace, tout désir déjà corps étranger. À l'arrivée, deux fantasmes différents, voire opposés, dont le mythe de la bisexualité tente l'impossible conciliation : un fantasme, tout positif, visant à assurer la pleine possession d'un phallus - paternel et maternel - dont l'excellence ne saurait être qu'imparfaitement incarnée, signifiée, dans l'un et l'autre sexe ; un fantasme, négatif, visant à se garantir contre toute séparation-castration-mort, qui conduit à un effacement toujours plus accentué du sujet désirant. Glorieuse métamorphose ou mortelle «amorphose» ?
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«J'ai pris, du premier au dernier jour, Nadja pour un génie libre, quelque chose comme un de ces esprits de l'air que certaines pratiques de magie permettent momentanément de s'attacher, mais qu'il ne saurait être question de se soumettre. J'ai vu ses yeux de fougère s'ouvrir le matin sur un monde où les battements d'ailes de l'espoir immense se distinguent à peine des autres bruits qui sont ceux de la terreur et, sur ce monde, je n'avais vu encore que des yeux se fermer.»
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«Je crois à la résolution future de ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, de surréalité, si l'on peut ainsi dire. C'est à sa conquête que je vais, certain de n'y pas parvenir mais trop insoucieux de ma mort pour ne pas supputer un peu les joies d'une telle possession.» Des projets et des promesses du premier Manifeste du surréalisme (1924) aux prises de position, politiques et polémiques, affirmées dans le Second Manifeste du surréalisme (1930), se dessine ici une théorie de l'expérience esthétique qui a bouleversé tous les domaines de la création au XX? siècle.
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En 1928, paraissait sous la signature d'André Breton, théoricien incontesté du mouvement surréaliste, Le surréalisme et la peinture, ouvrage dont la portée ne fut pas moindre que celle du premier Manifeste de 1924. Augmenté de Genèse et perspective artistiques du surréalisme, l'ouvrage reparut dans une édition nouvelle à New York en 1945. Cette édition, qui date de 1965, rassemble, à la suite des deux grands textes initiaux, l'intégralité des essais historiques et critiques consacrés par André Breton à l'expression plastique. Cette somme systématique, constituée d'une cinquantaine d'articles, dont beaucoup comptent parmi ses plus fulgurants écrits, recouvre toute la chronologie des peintres et sculpteurs surréalistes et abonde en aperçus décisifs sur l'histoire de l'art contemporain.
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« Je vous souhaite d'être follement aimée. » Un des textes fondamentaux du surréalisme. Un des ouvrages de Breton dans lequel s'offre le plus ouvertement la gamme entière de ses « charmes ». Le hasard et le désir, la vie et le rêve, le monde et l'homme entretiennent ici une mystérieuse correspondance de tous les instants.
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Trouble dans le genre ; le féminisme et la subversion de l'identité
Judith Butler
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 2 November 2006
- 9782707150189
Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux États-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d'une identité stable. Ce livre désormais classique est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d'une contre-culture, mais bousculer l'hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s'agit pas d'inversion, mais de subversion.
Judith Butler localise les failles qui témoignent, à la marge, du dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. En même temps, elle questionne les injonctions normatives qui constituent les sujets sexuels. Jamais nous ne parvenons à nous conformer tout à fait aux normes : entre genre et sexualité, il y a toujours du jeu. Le pouvoir ne se contente pas de réprimer ; il ouvre en retour, dans ce jeu performatif, la possibilité d'inventer de nouvelles formations du sujet.
La philosophe relit Foucault, Freud, Lacan et Lévi-Strauss, mais aussi Beauvoir, Irigaray, Kristeva et Wittig, afin de penser, avec et contre eux, sexe, genre et sexualité - nos désirs et nos plaisirs. Pour jeter le trouble dans la pensée, Judith Butler donne à voir le trouble qui est déjà dans nos vies -
« Je parle de pierres qui ont toujours couché dehors ou qui dorment dans leur gîte et la nuit des filons. Elles n'intéressent ni l'archéologue ni l'artiste ni le diamantaire. Personne n'en fit des palais, des statues, des bijoux; ou des digues, des remparts, des tombeaux. Elles ne sont ni utiles ni renommées. Leurs facettes ne brillent sur aucun anneau, sur aucun diadème. Elles ne publient pas, gravés en caractères ineffaçables, des listes de victoires, des lois d'Empire. Ni bornes ni stèles, pourtant exposées aux intempéries, mais sans honneur ni révérence, elles n'attestent qu'elles. » Roger Caillois.