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LETIZIA BATTAGLIA
Du 05 décembre 2024 au 18 mai 2025
Jeu de Paume - Tours
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Dans le cadre de la saison dédiée aux expositions historiques et patrimoniales, le Château de Tours présente une grande exposition inédite consacrée à Letizia Battaglia, grande photographe et photojournaliste italienne (1935-2022), célèbre pour ses oeuvres sur la mafia qui sévit en Italie dans les années 1970 et 1980.
Constitué de 4 essais - Walter Guadagnini (Camera), Monica Poggi (Camera), Melissa Harris (Aperture), et Marta Sollima (petite-fille de Letizia Battaglia) -, les quatre sections illustrent son combat contre la Mafia tout autant que son travail sur le corps féminin (qui rejoint d'ailleurs son combat contre la Mafia, la femme représentant pour elle l'espoir d'une société meilleure).
Une exposition coorganisée avec Camera - Centro Italiano per la Fotografia, Turin. -
Letizia battaglia, life love and death in sicily /anglais/italien
- Contrasto
- 24 October 2024
- 9788869659782
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Je m'empare du monde où qu'il soit
Letizia Battaglia, Sabrina Pisu
- Actes Sud
- Peinture
- 22 January 2025
- 9782330199692
Biographie de Letizia Battaglia (1935-2022), photojournaliste italienne, connue pour son travail sur les meurtres de la Cosa Nostra qui se sont intensifiés dans les années 1980-1990. La photographe raconte à son amie journaliste, Sabrina Pisu, sa vie intime, professionnelle et artistique. Elle explique le climat politique et social dans lequel ont été prises ses photographies. Dans la seconde partie de l'ouvrage, L'horreur et la beauté, Sabrina Pisu revient sur le monde du journalisme italien, la mafia et le contexte des années de plomb en Italie.
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Letizia battaglia photography as a life choice
Battaglia Letizia
- Distributed Art Publishers
- 15 June 2019
- 9788831744331
Plus de 300 nouvelles oeuvres de Letizia Battaglia (née en 1935), l'un des photographes les plus célèbres d'Italie, sont rassemblées dans cette nouvelle enquête majeure couvrant l'ensemble de ses 30 ans de carrière. Dans des photographies et des planches contact provenant des archives de Battaglia, le livre propose une synthèse complète du modèle engagé de son travail, illustré par ses représentations emblématiques de manifestations politiques et de meurtres de mafias dans sa ville natale de Palerme en Sicile, prises pendant que Battaglia était employée comme photographe.
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«Cent quatorze noms et prénoms, âges et lieux de naissance. Un seul et même jour de décès. Cent quatorze jeunes hommes tués en un même lieu, et jetés aux oubliettes de l'Histoire. Certes, ils ne furent ni les premiers, ni les derniers, mais c'est l'honneur d'Andrea Camilleri, leur compatriote, d'avoir ramené au jour de la chronique locale, donc de l'Histoire et de la conscience, le sort de ces bagnards siciliens, ces "serfs de peine" comme les qualifiait alors l'administration des Bourbon, qui payèrent ainsi, indirectement, leur tribut aux soulèvements libérateurs de 1848. Au reste, à travers les nouveaux notables, qui ne sont autres que les anciens (nous connaissons ces tours de passe-passe), les représentants de l'Unité italienne se gardèrent bien de sortir les cent quatorze cadavres de leur tombeau d'invisibilité et de silence : ne s'agissait-il pas d'exclus, d'individus mis au ban de la société ? Andrea Camilleri retrace minutieusement les lieux, les raisons, les rôles et les acteurs de cette tragédie insulaire avec, parfois, une bonhomie souriante qui est comme un voile de pudeur jeté sur l'enfer obscène de ceux que broie l'injustice et la stupidité des événements ou des hommes, sur la violence, aussi, de son indignation, car c'est son bourg natal, Porto Empedocle, qui fut le théâtre de ce massacre oublié, renié, et qu'avec respect il reporte au jour.» Louis Bonalumi.
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Ce somptueux roman en forme de requiem pour une photographe défunte est aussi l'occasion d'évoquer le nationalisme corse, la violence des guerres modernes et les liens ambigus qu'entretiennent l'image, la photographie, le réel et la mort.
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« L'été s'abat sur la Sicile comme un faucon jaune sur l'étendue jaune des terres couvertes de chaumes. La lumière se multiplie dans une explosion continue, elle semble ouvrir, révéler les formes étranges des monts et rendre très durs, compacts, le ciel, la terre et la mer, mur ininterrompu de métal coloré. Sous le poids infini de cette lumière, hommes et animaux se déplacent en silence, acteurs d'un drame ancien dont le texte ne parvient pas à nos oreilles : mais leurs gestes suspendus dans l'air radieux sont comme des voix changeantes et pétrifiées, comme des troncs de figuiers de Barbarie, des branches tortes d'olivier, des pierres monstrueuses, de noires cavernes sans fond. »
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«Le Christ s'est arrêté à Éboli», disent les paysans de Gabliano, petit village de Lucanie, tellement ils se sentent abandonnés, misérables. L'auteur, antifasciste, a vécu là, en résidence surveillée, de 1935 à 1936. L'histoire de son séjour forcé parmi ces gens frustes et douloureux a été un des grands événements de la littérature italienne.
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Histoire de la mafia ; des origines à nos jours
Salvatore Lupo
- Flammarion
- Champs Histoire
- 16 March 2009
- 9782081224995
La mafia. Ce nom, à lui seul, est un symbole. Celui d'une organisation criminelle tentaculaire et toute-puissante, s'étendant au monde entier, liée aux pouvoirs politiques et aux puissances d'argent au point d'être parfois conçue comme la vérité cachée de l'économie ou de la politique. Derrière la force - et l'imprécision - de ces images, il y a une histoire et des enjeux que Salvatore Lupo s'emploie à reconstruire, en s'appuyant sur une lecture sans faille des sources judiciaires et policières et sur une connaissance profonde des réalités siciliennes. Il met en évidence la continuité historique du phénomène mafieux, depuis ses débuts, dans les «jardins d'oranges» de la province de Palerme, durant les années de l'Unité italienne, jusqu'à nos jours. Chemin faisant, les légendes s'effritent et les clichés s'estompent : l'histoire agitée de la mafia, faite de crimes et d'exactions, de trahisons et de guerres internes, ne se réduit pas à l'accumulation d'aventures folkloriques ; son «irrésistible ascension», ponctuée d'alliances, de compromis, mais aussi de ruptures avec les milieux d'affaires et les forces politiques, recoupe et éclaire à tout moment l'histoire de l'Italie contemporaine.
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"Le lieutenant tombe à son tour.
"Si je meurs, ne me laisse pas ici", murmure l'officier à son ordonnance, le chasseur alpin Calusia. C'est un Bergamasque puissant, au visage innocent et bon, qui balbutie en dialecte quand il est ému, et rougit. "Ne me laisse pas ici, Calusia, ramène-moi chez moi, à Naples. Chez ma mère. Palazzo Pignatelli, Monte di Dio, Naples..."" 1943, Calabre, Italie. Après le renversement de Mussolini et la signature de l'armistice, l'ordonnance Calusia promet à son lieutenant de le ramener chez lui, quoi qu'il en coûte.
Commence un long voyage qui le mènera sur les chemins de la désolation et du chaos. Sans perdre espoir, Calusia poursuivra sa route et découvrira ce que l'humanité a de plus vil, mais aussi de plus noble.
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Ces chers Italiens est un livre d'amour, l'un des plus brillants qu'ait jamais écrit Malaparte. La moitié du livre se compose d'essais parus de son vivant dans le Corriere della Sera. La seconde partie traite aussi bien des Italiens à travers l'histoire, l'art, les moeurs, que des Piémontais, des Milanais, Vénitiens, Génois, etc. C'est un tour complet d'Italie qui nous est offert, entraînant le lecteur avec ce brio, cette audace, ces envolées qui ont fait la renommée de Malaparte. C'est là un livre imprévu, direct, vif et hardi, qui doit toucher non seulement les innombrables lecteurs de Malaparte mais aussi ceux qui s'intéressent à l'Italie.
Malaparte projetait d'écrire deux livres sur ses compatriotes. Il a eu le temps d'achever le premier: Ces maudits Toscans (Maledetti Toscani). La mort est venue le surprendre avant qu'il puisse mettre la dernière main à Ces chers Italiens (Benedetti Italiani).
Né Kurt Erich Suckert en Toscane en 1898, mort à Rome en 1957, celui qui se fit écrivain, journaliste, dramaturge et même cinéaste sous le nom de Curzio Malaparte écrivit deux chef d'oeuvre Kaputt inspiré par son expérience de correspondant de guerre et La peau sur la libération de Naples. Esprit plein de contradictions: « Je suis du côté des vaincus mais je n'en supporte pas la condition » a-t-il écrit, il fut décrié par plus d'un esprit sectaire mais admiré par Kundera. Il revient enfin aujourd'hui à la place qu'il n'aurait jamais dû perdre: l'une des premières parmi les plus grands auteurs italiens du XXe siècle.
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« C'est vraiment joli la Sicile, dit la mère. Ce doit être un rêve que de vivre dans un si beau pays. » Elle le regarde dans les yeux et Boz sent qu'une timide angoisse l'étreint. Peut-être a-t-elle peur de la mer et pense-t-elle déjà avec anxiété à la traversée de Milazzo à Lipari. À moins qu'elle elle ne veuille exprimer ainsi sa reconnaissance, sa joie de voir son fils hors de prison, hors de sa cellule sans air, sans lumière (alors qu'ici il y a toute cette mer, tout ce ciel) ou lui faire comprendre qu'au fond rien n'est plus agréable que de vivre dans un beau pays, que d'être obligé de vivre dans un si beau pays.
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L'Italie et sa mafia, ou l'Italie et ses mafias ? Cosa Nostra, la sicilienne, ne règne plus seule sur la Péninsule. Elle a subi de plein fouet la répression après les féroces attentats des années 1992-1993, qui valurent la vie des juges Falcone et Borsellino. Cosa Nostra est désormais concurrencée par d'autres mafias qui, s'inspirant de son exemple, se sont affirmées dans le Mezzogiorno. Telle la Camorra napolitaine qui a brusquement cessé d'être un conglomérat de délinquants pour devenir « Le Système ». Telle aussi la 'Ndrangheta calabraise, connue autrefois pour ses enlèvements moyenâgeux dans l'Aspromonte et qui assurerait aujourd'hui 80 % du trafic mondial de cocaïne. Marcelle Padovani nous fait entrer dans le nouveau monde des mafias. Et surtout nous fait comprendre que la mafia n'est pas un contre-État mais, dans certaines régions du sud de l'Italie, le seul État véritablement existant.
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Dans le but d'asseoir sa réputation auprès des voyous d'un quartier romain, Tommasino s'adonne à la violence. Devenu un de ces vitelloni, il mène une existence fulgurante. La prison puis la maladie sauront-elles le guider sur le chemin de la rédemption ? Le choix du réalisme, chez Pasolini, est moral et politique : la fugacité de ce destin, la brutalité d'une jeunesse égarée, interrogent le devenir de toute l'Italie d'après-guerre.
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Nouvelles pour une année / Novelle per un anno II Tome 1
Luigi Pirandello
- Folio
- Folio Bilingue
- 26 September 1990
- 9782070383122
"Héritier des conteurs italiens de la Renaissance, mais aussi du vérisme de Verga, et également par tempérament, Pirandello veut surprendre le lecteur, l'arracher à son confort matériel et intellectuel, à son apathie, lui ôter ses idées reçues en le mettant en présence du réel, en transformant ses modes de pensée. Quoi de plus indiqué alors que d'avoir recours à l'intarissable réservoir d'histoires que recèle la Sicile ? Non seulement à cause de leur contenu dramatique, mais aussi de l'occasion qu'elles offrent, par leur caractère peu commun, de démolir l'image conventionnelle qu'on se fait de la nature humaine." Georges Piroué.
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Recueil de 25 nouvelles et chroniques inédites, Le Feu dans la mer a été publié en Italie en 2010. Il couvre la période allant de 1947, celle des débuts de l'écrivain (Sciascia publie son premier livre en 1950), à 1975. Le feu dans la mer compose un portrait à facettes de la Sicile et de ses habitants, de l'épopée garibaldienne au vingtième siècle, plein d'intelligence ironique, d'humour et de justesse critique.
Ces textes narratifs et ces chroniques portent sur divers aspects de la Sicile : sur le monde rural, que Sciascia connaît bien (comme « L'ouvrier agricole sur la lune », « La paye du samedi », « L'admonition »), sur la ville de Palerme, où il emménage à la fin des années 1960 (« Une histoire vraie »), ou sur des thèmes historiques comme l'unification italienne au XIXe siècle (« Le silence ») et la guerre d'Espagne, telle que vécue par des Siciliens (« La peur »), ou encore la libération de la Sicile par les Américains en 1943 (« Les Allemands en Sicile »).
Ils reconduisent le lecteur à la source de l'inspiration de Sciascia, de son art de conteur. C'est son premier monde : son village, la campagne de la région d'Agrigente, la soufrière, les problèmes du développement économique, le crime organisé (la mafia rurale, propre à cette partie occidentale de la Sicile). Ce sont ses thèmes majeurs : la peur et la pitié (« La paye du samedi », « Le soldat Seis »), la douleur (« Carnezzeria »), la folie (« Le legs »), la femme, l'amour et l'honneur (« L'escroquerie », « Une comédie sicilienne »), le pouvoir (« L'admonition »). On y trouve aussi la première tentative de Sciascia de raconter l'histoire de Racalmuto, son bourg de naissance, au sud-ouest de la Sicile. -
«Bien qu'on ne possédât aucun indice, il n'y avait personne dans le pays qui n'eût déjà, pour son propre compte, secrètement, résolu le mystère ; ou qui n'estimât au moins en détenir une clef. » Été 1964, dans un village de Sicile. Le pharmacien Manno reçoit une lettre anonyme contenant des menaces de mort, adressées en représailles d'une faute qu'il aurait commise. Il se laisse convaincre par son entourage qu'il s'agit d'une mauvaise plaisanterie. Peu après, au cours d'une partie de chasse, Manno est abattu avec son ami, le docteur Roscio. Alors que l'enquête s'enlise, le timide professeur Laurana, ami des victimes, se décide à rechercher lui-même le coupable. Tiré au cordeau, À chacun son dû livre un point de vue implacable, qui n'a rien perdu de sa pertinence, sur la société sicilienne et ses impasses.
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«La mafia est une association criminelle ayant pour fin l'enrichissement de ses membres, qui se pose en intermédiaire parasite, et s'impose, par la violence, entre la société et le travail, la production et la consommation, le citoyen et l'État... J'ai cherché à comprendre ce qui faisait que quelqu'un était mafioso» : tel est, selon l'écrivain sicilien Leonardo Sciascia, le sens du Jour de la chouette. Ce roman, qui inaugure dans son oeuvre une série de récits jouant des codes du roman policier pour dénoncer les tabous les plus sensibles, offre une immersion dans le milieu de la mafia qui gangrène la société sicilienne. Il s'est imposé, dès sa sortie en 1961, comme une référence incontournable sur le sujet, et demeure aujourd'hui le plus populaire de tous les livres de Sciascia.
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« J'appartiens à une génération malheureuse, à cheval entre les temps anciens et les nouveaux, et qui se trouve mal à l'aise dans les deux. » En 1860, une aristocratie décadente sourde aux bouleversements du monde règne encore sur la Sicile. Don Fabrizio, prince de Salina, voit se défaire la rigueur de l'ordre ancien et assiste à la ruine de sa classe. Le débarquement des troupes de Garibaldi amorce en effet le renversement d'un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince, lucide et désenchanté se résigne à accepter l'union de son neveu avec la fille d'un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina.
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«On vivait bien dans les maisons de garde-barrière, me dis-je. Toute cette campagne pour courir, sans avoir à la cultiver, sans paysans, avec seulement quelques brebis et avec les hommes du soufre qui passaient, la nuit, au retour des soufrières, lorsque nous étions déjà au lit. On vivait bien, me dis-je et je demandai : Nous avions aussi des poulets n'est-ce pas ? » Silvestro s'embarque sur un coup de tête pour un voyage en Sicile. Il doit rejoindre sa mère, restée dans le village endormi de son enfance. Quinze ans ont passé, le narrateur redécouvre alors l'identité et l'histoire d'une région, sa culture, tandis qu'une foule d'émotions enfouies affluent à la surface. Souvenirs d'enfance et retrouvailles avec le passé nourrissent ce texte surprenant et émouvant sur la relation mère-fils. «Classique moderne» de la littérature, roman pionnier du modernisme, ce «livre-Guernica», ainsi que l'avait défini Italo Calvino, résonne également comme une grande fable antifasciste.
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Les hommes et la poussière regroupe l'intégralité des nouvelles d'Elio Vittorini des années 1930 et 1940 - toutes inédites en langue française - écrites au moment où Vittorini est au plus fort de son activité et de son rayonnement, et publie ses oeuvres les plus importantes. Ce livre nous font découvrir un autre Vittorini, non plus le romancier mais l'auteur de nouvelles brèves et énigmatiques, à l'écriture essentielle et d'une musicalité rare.
Ce volume commence au début des années trente, où l'on voit Vittorini expérimenter diverses directions, dans un style plutôt classique et légèrement influencé par le surréalisme, dévoilant son intérêt particulier pour l'enfance, et nous amène jusqu'à la recherche d'un langage beaucoup plus « moderniste ». Son aboutissement est le petit recueil de « nouvelles » mis en avant dans la première partie du livre. Ces récits, écrits en concomitance ou immédiatement après Conversation en Sicile, témoignent de la même mise au point d'un langage symbolique et prophétique capable d'évoquer chez le lecteur la présence d'une communauté humaine manquante et désirée. Ce geste consistait à « dire sans déclarer », et Vittorini l'avait du reste lui-même imaginé pour soustraire ses textes à la censure. Mais dans ces nouvelles du début des années quarante, naissent aussi les motifs du désert qui figure la solitude humaine engendrée par le fascisme sous toutes ses formes, de la radio qui relie les hommes aux « villes du monde », ou encore de la « bête » qui signifie la peur et son envers - le désir d'action, de transformation. On y voit se forger les images d'une « autobiographie en temps de guerre » et la trame d'une catastrophe amoureuse. Mais le symbole politique qui traverse les années quarante est celui de la ville, qui rassemble chez Vittorini les motifs d'un mythe moderne et d'une recherche d'universalité. Les « villes du monde » (expression qui donnera son titre au futur grand roman inachevé de Vittorini) sont au début des années quarante cet espace utopique que quelques personnages rêvent de loin, pour devenir dans l'après-guerre l'emblème d'un espace politique à construire. Bien que Vittorini n'abandonne pas tout symbolisme, c'est une autre écriture que l'on voit ici, qui nous rappelle aussi qu'il fut l'un des initiateurs du néoréalisme italien. En filigrane, c'est aussi une histoire politique de l'Italie du 20e siècle et de ses intellectuels, dont Vittorini est un exemple à la fois exceptionnel et exemplaire, qui apparaît dans ce volume.
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Les images de la Sicile du grand photographe italien Franco Zecchin qui fit partie de l´agence Magnum sont enfin réunies dans ce superbe album et traversent les années 1970/1990 pour nous projeter ailleurs, vers d´autres contextes, européens et méditerranéens témoignant de ces connexions et de leurs conséquences. Franco a couvert les crimes de la mafia, fléau alors toléré par les autorités publiques et supporté des populations civiles. "Au début, je n´ai pas choisi de travailler sur la mafia. J´aimais beaucoup Palerme, son climat. Mais faire du journalisme dans cette ville impliquait de s´occuper de la mafia. Ce que j´ai fait, au noir, pour le quotidien d´opposition de gauche L´Aurora. J´ai appartenu à la première association anti-mafia de Palerme. La topographie de la ville était très marquée par les assassinats : on ne se donnait pas rendez-vous entre telle et telle rue mais là où Falcone s´est fait tuer."