filter
-
- Tina Modotti
- Bertille Bak
- Julia Margaret Cameron
- Victor Burgin
- Frank Horvat
- Johan van der Keuken
- RENVERSER SES YEUX - AUTOUR DE L'ARTE POVERA
- Jean Painlevé
- Marine Hugonnier
- FESTIVAL FATA MORGANA
- Florence Lazar
- Michael Schmidt
- Peter Hujar
- Zineb Sedira
- Sally Mann
- Marc Pataut
- Luigi Ghirri
- Dorothea Lange
- Ana Mendiata
- Gordon Matta-Clark
- Bouchra Khalili
- Susan Meiselas
- Raoul Hausmann
- Albert Renger-Patzsch
- Ali Kazma
- Ed Van Der Elsken
- Ismael Bahri
- Eli Lotar
- Peter Campus
- Josef Sudek
- Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
- François Kollar
- Helena Almeida
- Philippe Halsman
- Omer Fast
- Germaine Krull
- Valérie Jouve
- Florence Henri
- Taryn Simon
- Garry Winogrand
- Kati Horna
- Oscar Munoz
- Mathieu Pernot
- Natacha Nisic
- Lorna Simpson
- Ahlam Shibli
- Ai Weiwei
- Laure Albin Guillot
- Adrian Paci
- Manuel Alvarez Bravo
- Muntadas
- Eva Besnyo
- Laurent Grasso
- Berenice Abbott
- Diane Arbus
- Claude Cahun
- Santu Mofokeng
- Aernout Mik
- André Kertesz
- William Kentridge
- Bruno Serralongue
- Esther Shalev-Gerz
- Lisette Model
Editions du Jeu de Paume
- Editions du Jeu de Paume à prix réduit
- Tirages limités - Jeu de Paume
TINA BARNEY
Du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025
Jeu de Paume - Paris
-
Exposition :
Jeu de Paume, Paris
28 septembre 2024-19 janvier 2025
Figure de la photographie américaine contemporaine, Tina Barney entreprend, à la fin des années 1970, de photographier ses proches et amis, issus, comme elle, des classes aisées de la côte Est. Par sa pratique des portraits qu'elle développe dans les années 1980, et en fine observatrice des rituels familiaux, elle va s'intéresser particulièrement aux relations entre les générations, à la question de la transmission, mais aussi aux décors et aux codes vestimentaires. Ses portraits en couleurs de la haute bourgeoisie américaine et européenne - souvent de groupe et de grand format, à la croisée des instantanés familiaux et de tableaux photographiques à la composition millimétrée - regorgent de micro-expressions et tensions visuelles, comme autant de gestes révélateurs d'une sorte de dérèglement qui se cacherait sous la surface des images. Pris dans des contextes plus intimes et généralement invisibles pour le monde extérieur, ses grands formats permettent, par les nombreux détails qui s'y trouvent réunis, de composer autant de récits possibles sur le quotidien de ces riches familles, à la manière des soap opera populaires des années 1980.
Cet ouvrage, qui accompagne la première exposition rétrospective en Europe de l'artiste, présente soixante oeuvres - quintessence de son approche du médium - réalisées de la fin des années 1970 à nos jours. Un essai du commissaire de l'exposition et directeur du Jeu de Paume, Quentin Bajac, viendra compléter cet ensemble photographique, ainsi qu'un entretien de Tina Barney avec l'historienne de la photographie et curatrice, Sarah Meister. Ces textes permettront de comprendre, d'après les propos de l'artiste, sa démarche et son approche : son intérêt pour la notion de famille et les rituels, sa pratique du grand format, son art de la composition de groupes et de l'instantané, sa conception de la couleur, son goût pour les expériences visuelles complexes et la relation de ses images à la peinture. -
Long-lost images of family and friends from the late 1970s by the acclaimed portraitist and chronicler of domesticity.
Over the course of her 40-year career, acclaimed American photographer Tina Barney has illuminated the inner lives of her subjects, observing the generational repetition of familial traditions and rituals as played out in domestic settings. In the summer of 2020, at the height of Covid and quarantine restrictions, Barney began to sort through her archive, which contained thousands of 35mm negatives taken between 1976 and 1980. Finding these long-forgotten images engendered a rediscovery of some of her most intimate memories as a young artist: «the photographs in this book seem like X-rays of my mind and thoughts through the summers I spent with family and friends on the East Coast and in Sun Valley, Idaho.» Revisiting her work from decades prior, Barney found herself meditating on who and where she was at the time, as well as why and how she approached specific subjects. What was the impetus to capture these moments? The Beginning encompasses Barney's nostalgic exploration of her earliest work in the medium, and further reflects a self-examination of this formative period through a critical lens.
The photographs of Tina Barney (born 1945) are in numerous public collections, including the Museum of Modern Art, New York; the Whitney Museum of American Art; Los Angeles County Museum of Art; the Museum of Fine Arts, Boston; and the Nicola Erni Collection, Zug, Switzerland. Barney's work has been the subject of major recent exhibitions at the New Orleans Museum of Art; Frist Center, Nashville; and the Barbican, London. -
-
Les vexations de l'Art ; Velàsquez et les autres
Svetlana Alpers
- Gallimard
- Nrf Essais
- 21 February 2008
- 9782070774524
Du XVIIe siècle et jusqu'au coeur du XXe, de Vermeer à Matisse et Picasso, nombre de peintres européens ont pris l'atelier pour le monde. C'est dans l'atelier qu'ils firent l'expérience du monde, tel qu'il entre dans la peinture. Le fait est sans précédent, tant dans l'art européen antérieur que dans d'autres traditions picturales comme celles de l'Asie. La singularité des postulats mais aussi des préoccupations et contraintes picturales qu'implique le phénomène de l'atelier n'a pas été spécifiquement reconnue ni définie. Pour une part, l'expérience immédiate de l'artiste dans l'atelier est rarement représentée à l'état pur. De nombreux autres facteurs - les conventions de la représentation réaliste, les relations avec la clientèle et le marché, la nature de l'exposition - entrent dans la fabrication et la vision des tableaux qui sont informés par l'atelier. Qui plus est, bien que la pratique du studio laisse paraître des traits cohérents, le milieu de l'atelier ne s'est pas prêté au genre de thèses discursives qui ont été élaborées, par exemple, sur les constructions picturales de la perspective. Les réalités de l'atelier sont fuyantes, mais elles sont déterminantes et étonnamment vivaces dans la peinture européenne. Elles sont ici cernées par Svetlana Alpers.
-
Une nouvelle approche de l'oeuvre de Velázquez, un questionnement sur sa pratique picturale et sur la nature même de la peinture, à partir de l'analyse des « petits personnages » qui hantent ses tableaux.« Comment, avec quel enracinement dans la tradition, et dans quelle intention picturale Velázquez peint-il les petits personnages qui hantent ses toiles ? Quand on y songe, ces petits personnages sont une étrange compagnie pour les portraits de grand format qui l'ont rendu célèbre. Qu'y a-t-il dans ces détails de propre à Velázquez, de propre au peintre ? « Dieu est dans les détails ». Le mot qui m'a inspiré mon titre est un emprunt à deux grands savants européens : Aby Warburg et, après lui, Ernst Robert Curtius. Tous deux ont insisté sur la nécessité d'établir une multitude de faits particuliers (de détails) - qu'il s'agisse d'images spécifiques (Warburg) ou de phénomènes littéraires (Curtius) - qui, une fois analysés, forment la synthèse qu'est la compréhension. Pour moi, c'est une manière frappante d'attirer l'attention sur mon sujet. Mais elle pose aussi une question. Les détails de Velázquez débouchent-ils sur une synthèse ? Est-ce ainsi qu'opèrent ses détails ? »Conférence prononcée le 19 octobre 2009 au Grand Amphithéâtre de l'Université Lumière Lyon-II, dans le cadre du cycle « L'Amphi des arts » engagé en partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Lyon.
-
Le sujet dans le tableau : essais d'iconographie analytique
Daniel Arasse
- Flammarion
- Champs Art
- 22 September 2021
- 9782080247001
À la Renaissance, la question de l'intimité du rapport entre les oeuvres et leurs auteurs ou commanditaires se pose de manière décisive : l'expression individuelle de l'artiste devient en effet, à cette époque, un facteur reconnu et apprécié dans la genèse et la forme des oeuvres d'art. Le Sujet dans le tableau propose sept études de cas où un emploi analytique de l'iconographie permet de distinguer comment, en s'appropriant le sujet (manifeste) de son oeuvre par le trouble qu'il introduit dans son énoncé, l'artiste ou le commanditaire y marque sa présence comme celle du sujet (latent) de son énonciation. Qu'en a-t-il été de Michel-Ange et de son Moïse ? de Titien dans son Allégorie de la Prudence ? ou encore du prince Frédéric de Montefeltro dans le désordre du Studiolo d'Urbino ? Cette édition richement illustrée permet d'apprécier en détail les traces les plus ténues de la personnalité de quelques génies artistiques de la Renaissance.
-
Histoire de la vie privee, tome 5 - de la premiere guerre mondiale a nos jours
Philippe Ariès
- Points
- 27 October 1999
- 9782020376464
-
Une ethnologie de soi ; le temps sans âge
Marc Augé
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 6 March 2014
- 9782021106060
« Quel âge avez-vous ? » La question de l'âge est une expérience humaine essentielle, le lieu de rencontre, entre soi et les autres, commun à toutes les cultures, un lieu complexe et contradictoire dans lequel chacun d'entre nous pourrait, s'il en avait la patience et le courage, prendre la mesure des demi-mensonges et des demi-vérités dont sa vie est encombrée. Chacun est ainsi amené un jour ou l'autre à s'interroger sur son âge, d'un point de vue ou d'un autre, et à devenir ainsi l'ethnologue de sa propre vie.
Partant de l'expérience vécue d'un anthropologue habitué à ne pas dissocier le regard qu'il porte sur les autres de celui qu'il porte sur lui, ce livre n'est pas un journal, encore moins une confession. Marc Augé expose dans cet essai la conclusion d'une longue et involontaire enquête, qui confirmera l'intuition de ceux qui s'en doutaient déjà, mais en surprendra d'autres parce qu'elle prend à rebours les lieux communs de la sagesse populaire (« Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait... ») : la vieillesse n'existe pas.
L'anthropologue parle ici de l'âge plus que de la vieillesse. Il faut, selon lui, savoir « faire son âge » (ne pas le refuser) et le « défaire » (ne pas s'aliéner aux représentations qui lui sont associées).
-
-
La chambre claire ; notes sur la photographie
Roland Barthes
- Gallimard
- 21 February 1980
- 9782070205417
Frontispice de Daniel Boudinet
-
« Un ouvrage imposant dont beaucoup ont sans doute rêvé et qui vient réparer un manque ».
Proustonomics De son vivant, Roland Barthes a peu publié sur Proust - bien que ce fût, de son propre aveu, sans doute l'auteur le plus important de son univers et celui qu'il aura le plus lu. Ce volume regroupe l'ensemble des textes que Barthes a consacrés à l'auteur de La Recherche du temps perdu, accompagnés par les photographies du monde proustien par Nadar, la transcription de trois émissions radiophoniques mémorables et une sélection de fiches. Il en ressort une vision magnifiquement moderniste d'un écrivain lui-même extraordinairement moderne. -
Regard neuf sur un monde neuf.
-
-
Les dessins de Glen Baxter font entrer l'absurde dans la vie quotidienne. On y voit par exemple des cowboys discuter imperturbablement de narratologie, ou encore découvrir avec stupéfaction l'art contemporain. L'humour à la fois incongru et enchanteur naît d'un sens très sûr du décalage, entre les personnages et les situations, entre les images et les textes pince-sans-rire qui les légendent. Un régal.
-
Les héros de Saül Bellow sont des êtres vaincus par la vie, à la recherche d'une vérité et, sous leurs dehors médiocres, profondément attachants. Il y a du Roquentin, le héros de La Nausée, dans ces petits-bourgeois américains si peu conformes à l'idée que l'on se fait de leurs compatriotes, et si proches de leurs frères d'Europe. C'est ce que l'on découvre dans ces nouvelles.
-
L'invisible photographique : pour une histoire intime de la photographie
Muriel Berthou crestey
- Lettre Volee
- 21 August 2019
- 9782873175344
Depuis les origines de la photographie jusqu'à ses développements actuels, cet essai propose une redécouverte complète de l'histoire de ce médium à partir de la clé de lecture paradoxale de l'invisible. Concrètement, la photographie est un outil de représentation qui induit un choix primordial : que voit-on dans le cadre de l'image ? Qu'est-ce qui est montré ou volontairement éliminé de la scène, voire censuré ? Les photographes suggèrent le hors-champ. Ils se rendent parfois invisibles pour capter la vérité d'une situation. Ils défient les limites de la perception humaine en se faisant nyctalopes, en montrant l'envers du décor ou en dénonçant les zones volontairement dissimulées par les pouvoirs politiques. Ils nous font voir l'absence, redonnent vie à des images. Ils capturent les sentiments. À partir d'études de cas précis, il s'agit de déployer toute une typologie des formes d'invisibilité allant du non-vu qui s'applique plutôt à la technique jusqu'à l'anti-visible, lié à l'anthropologie visuelle.
-
Inventer la couleur
Francois Saint Pierre, Nathalie Boulouch
- Manuella
- 10 September 2021
- 9782490505333
Ce n'est qu'en 1976, plus d'un siècle après son invention par Louis Ducos du Hauron, que la photographie en couleur accède officiellement au statut d'oeuvre d'art avec l'exposition de William Eggleston au MoMA. Cette consécration intervient alors qu'autour de lui, à New York, Ernst Haas ou Saul Leiter utilisent la couleur déjà depuis plusieurs décennies.
En Europe, où règne aussi l'exclusivité artistique du noir et blanc, l'Italien Luigi Ghirri, dans les années 1970, et le Français John Batho, dès 1963, s'engagent dans la couleur. « Je voulais savoir, déclare ce dernier, ce que la photographie pouvait avoir à dire au sujet de la couleur. »
-
Le monde de Richard Brautigan est peuplé d'antihéros maladroits, d'oncles menteurs, d'après-midi de pêche à la truite, de méditations au bord de la rivière Long Tom, de parties de chasse en Oregon qui virent au tragique ou d'adolescents qui menacent de devenir de « dangereux criminels » s'ils n'obtiennent pas une nouvelle télévision... C'est l'Amérique du drame privé, de la catastrophe ordinaire racontée à travers ces récits très personnels et teintés d'humour.
La Vengeance de la pelouse est aussi une plongée dans la période californienne de la vie de l'auteur, sans doute la figure la plus étrange et excentrique de la Beat Generation : on y aperçoit son sourire malicieux, sa mélancolie rieuse, son regard à la fois tendre et moqueur sur son époque.
-
La civilisation de la Renaissance en Italie
Jacob Burckhardt
- Nouveau Monde
- Chronos
- 22 June 2017
- 9782369425502
« La civilisation de la Renaissance en Italie est moins une histoire qu'un portrait : celui de la mentalité d'un peuple et de l'esprit d'un temps, l'une et l'autre indissociablement liés dans une civilisation que l'on ne peut appréhender que par l'histoire culturelle. [...] Du xive au xvie siècle, l'Italie est le lieu d'émergence de l'individu moderne, qui devient le sujet de son histoire. Il déchire le voile médiéval, tissu de foi et de préjugés, d'ignorance et d'illusions, qui l'empêchait de voir le monde tel qu'il est. L'ensemble du livre de Burckhardt s'enroule autour de cette idée centrale. » Patrick Boucheron Synthèse foisonnante, qui fit date, La civilisation de la Renaissance en Italie fixa pour plus d'un siècle la thèse d'une transition des temps obscurs du Moyen Âge aux lumières de l'humanisme, amorcée dans les États de la péninsule. Moraliste dans ses portraits de princes et de papes, commentateur des textes de Dante et de Pétrarque, historien de l'art et du corps lorsqu'il aborde la mode féminine, Burckhardt a érigé en objets d'histoire des éléments culturels et psychologiques ignorés de ses contemporains. Il demeure un classique indispensable pour comprendre la formation des périodes historiques.
Jacob Burckhardt (1818-1897), historien de l'art, philosophe et historiographe suisse, consacra une grande partie de son oeuvre à l'étude de l'Italie antique et moderne. Professeur à Bâle, il exerça une grande influence sur Nietzsche. La civilisation de la Renaissance en Italie est son livre majeur. -
L'ordinaire, le banal, la vie quotidienne sont à l'ordre du jour, de nombreux essais leur sont consacrés, analysant, par exemple les témoins de cet ordinaire des jours que sont journaux intimes comme aussi bien mémoires ou confessions.
Cependant, ces objets scripturaux et quasi privés sont passés, avec l'arrivée des nouvelles technologies, au statut d'objets iconiques et publics : la mode des webcams, celle des journaux intimes collectifs (sur Internet) en témoignent.
Dans quelle mesure " l'exposition de soi " en est-elle alors bouleversée ? Comment ce changement de statut s'opère-t-il et que signifie-t-il aujourd'hui ? Telles sont les questions que ce court essai se propose d'explorer.
-
L'ouvrage est un essai d'histoire sur le photographe allemand August Sander (1876-1964) à travers son oeuvre et à travers sa vie. Essai d'histoire de l'art, d'histoire technique et aussi d'histoire sociale. C'est bien d'un artiste de son temps et dans son temps, un artiste d'Allemagne mais à l'envergure universelle dont Daniel Challe entreprend le « portrait dans le portrait » : il regarde les Hommes du XXe siècle à travers le regard du photographe. Ce corpus d'images peut être sans cesse réinterprété, réinterrogé, analysé et remonté.
August Sander, artiste exceptionnel et à la trajectoire exceptionnelle, a construit une grande oeuvre malheureusement tronquée par la disparition de milliers de négatifs en 1944. Reconnu de son temps, comme lors de cette exposition très importante de 1927 à la Kunstverein de Cologne, il affirme alors, comme la ligne de conduite de toute son entreprise, ce qui sera sa formule la plus célèbre : « Voir, observer, penser. » Il y a dans le « système Sander » une intention encyclopédique à travers une typologie et une topographie (il reste ancré dans sa région de Cologne qu'il arpente avec méthode), une grande leçon de modestie, d'objectivité (que Daniel Challe décrit à travers l'évolution d'une sensibilité artistique conduisant l'artiste des premières approches pictorialistes à la Nouvelle Objectivité), une conduite jamais coupée de son époque et des influences artistiques et politiques. Musiciens, écrivains, architectes et acteurs posent pour le photographe qui commence à travailler au grand projet artistique de sa vie. Ce regard « objectiviste » sur la réalité sociale de son époque - à partir d'un inventaire à teneur sociologique des types humains, des différentes classes et catégories socioprofessionnelles - est réuni dans son livre de 1929 Antlitz der Zeit (Visages d'une époque) très bien accueilli à sa sortie.
De la même façon et avec la même rigueur technique August Sander observe le paysage qui l'environne dans l'Allemagne de son temps. Sa recherche porte sur les liens existant ou pouvant exister entre les humains et l'environnement de différentes régions de son pays. L'arrivée des nazis marque un très violent et douloureux tournant dans la vie et l'oeuvre du photographe et de sa famille : l'un de ses fils est emprisonné et meurt en 1944 ; la même année une grande partie de ses négatifs est détruite dans un incendie. Malgré cette brisure irréparable il continue son travail qui atteint une nouvelle reconnaissance internationale en Allemagne et aux États-Unis.
Daniel Challe analyse cette trajectoire avec sous tous ses aspects y compris les moins connus et présente avec la même clarté les contextes d'émergence des portraits, des paysages et des études botaniques en rendant ainsi justice à l'esprit de la démarche du photographe. Il met ainsi en valeur l'universalité du langage photographique. L'auteur convoque toutes sortes de sources et d'éléments comme des extraits des conférences radiophoniques sur la photographie que Sander a donné régulièrement dans les années 1930 mais aussi des auteurs, des historiens, des spécialistes de l'Allemagne contemporaine de Sander et des penseurs de la photographie (comme Simone Veil, Chris Harman, Philippe Artières, Olivier Lugon ou encore John Berger et Roland Barthes).
Daniel Challe engage aussi sa propre réflexion sur son temps, soucieux de monter en quoi la « cosmogonie » Sander a laissé une empreinte durable non seulement dans l'histoire de l'art photographique mais aussi dans les pratiques artistiques contemporaines. Cet art documentaire, à mettre en relation avec celui des photographes français (comme Eugène Atget) ou américains (comme Walker Evans), continue d'exercer une influence considérable sur les jeunes générations de photographes.
L'approche de Daniel Challe est originale en ce sens qu'il est lui-même photographe et que sa réflexion personnelle est motivée par un retour sensible sur sa propre pratique, sans pour autant développer la moindre référence à son propre travail ni à son métier d'enseignant.
Il dit lui-même, en justifiant son désir d'écriture : Le livre de Sander est donc non seulement un document d'histoire, mais aussi une utopie. Utopie d'une autre Europe : celle dont nous sommes nombreux à rêver mais que nous ne voyons pas advenir. [...] Un photographe, un pays, c'est un beau programme pour écrire l'histoire, pour raconter ce qui me touche dans cette oeuvre photographique plus que dans aucune autre. J'ai essayé de me tenir modestement à ce fil. -
Philosophie de la maison : l'espace domestique et le bonheur
Emanuele Coccia
- Rivages
- Bibliotheque Rivages
- 13 October 2021
- 9782743654429
Partant de l'expérience de ses trente déménagements, dans un style de conteur très personnel, croisant les disciplines et analysant des sujets apparemment ordinaires comme la cuisine, les armoires, les lits, les couloirs et jusqu'aux salles de bains, sans négliger la parentalité, le sexe et le soin, Coccia aborde de manière passionnante un sujet ancestral et très moderne, qui nous concerne tous.
-
À vingt ans, Édouard Vuillard rejoint Pierre Bonnard, Maurice Denis, Paul Sérusier dans le mouvement nabi, dont il applique les principes avec un radicalisme révolutionnaire.
Très vite, il déploie son art dans les directions les plus variées: au synthétisme brutal des premiers temps succèdent les huis clos intimistes, les grands panneaux, les paysages, les décors, affiches et programmes pour le théâtre d'avant-garde et de boulevard.
À la violence des aplats et des points de couleur des années 1890 répondent en un écho inversé les portraits de commande des années 1930, de facture plus classique. Guy Cogeval nous guide avec brio dans cette oeuvre aussi exubérante dans sa variété que son créateur fut discret, attentif durant toute sa vie à enregistrer le tremblement du temps, la lumière d'un square en hiver, à fabriquer du souvenir.
-
Du miroir au selfie ; un essai sur la photographie
Michele Begny-Crimail
- L'Art Dit
- 5 April 2017
- 9782919221332
Quels sont le statut et la fonction de l'image ? Quel rapport au monde et aux autres induit-elle selon les époques et les supports ? Michèle Bégny-Crimail propose un voyage dans le temps, du miroir au selfie en passant par les daguerréotypes et les premières images animées. Une analyse sur l'évolution de l'image et de notre image, des miroirs jusqu'aux selfies.
Commandes par Dilicom, ou directement Objet de curiosité, de convoitise et de luxe à la renaissance, le miroir a enflammé tous les regards et les esprits de son époque. L'engouement pour l'image qu'il a provoqué est réactivé de nos jours par la prolifération des supports électroniques d'images qui sont les nouveaux miroirs du monde. L' oeil sans cesse en alerte est prêt à saisir l'instant, surtout avec les selfies, pour en extraire un moment d'éternité.