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Editions du Jeu de Paume
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CHANTAL AKERMAN
Du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025
Jeu de Paume - Paris
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Le film de Chantal Akerman, Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, a été désigné meilleur film de tous les temps par le magazine Sight and Sound. Avec son style unique et très personnel, la réalisatrice belge a transformé le monde du cinéma et de l'art. Ce livre est un portrait posthume de Chantal Akerman en tant que cinéaste moderne, avec des contributions de personnes qui l'ont admirée et ont travaillé en étroite collaboration avec elle. La cinéaste et artiste Chantal Akerman était l'une des réalisatrices les plus audacieuses de sa génération. Son oeuvre brouille les frontières du temps et de l'espace, du cinéma et de l'art. On peut voir ses films dans les cinémas et les musées du monde entier. Si elle est largement inconnue du grand public, elle est vénérée par les cinéphiles, les artistes visuels et les cinéastes. L'impact de son oeuvre sur le cinéma mondial est apparu clairement lorsque Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles a été nommé meilleur film de tous les temps par le magazine britannique Sight and Sound.En 2024, Bozar-Palais des Beaux-Arts, le Jeu de Paume et CINEMATEK rendent hommage à Chantal Akerman en organisant la première grande exposition sur l'artiste bruxelloise. Le livre qui accompagne l'exposition présente les personnes qui ont été ses plus proches et qui peuvent apporter un éclairage unique, notamment les personnes qui ont travaillé avec elle ou qui ont été inspirées par elle.
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Entre son premier court-métrage, Saute ma ville (1968), et No home movie (2015), Chantal Akerman (1950-2015) a réalisé plus de 40 films. Le retentissement de Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080, Bruxelles, chef-d'oeuvre de près de 4 heures qu'elle tourne à l'âge de 25 ans avec Delphine Seyrig, lui assure une notoriété immédiate. Le rôle que les femmes occupent dans son oeuvre lui vaut d'être identifiée comme une cinéaste féministe, adjectif qu'elle accueillait volontiers mais avec réserve, comme toute espèce d'assignation. Chantal Akerman est également la première cinéaste, dès les années 1990, à investir les lieux de l'art contemporain?: ses installations continuent d'être exposées dans les galeries et musées du monde entier.
Son oeuvre cinématographique se double d'une importante oeuvre écrite, que nous publions dans sa quasi intégralité et dont nous avons confié l'organisation à Cyril Béghin. Cette somme de près de 1600 pages se présente sous la forme de trois volumes réunis dans un coffret?: deux volumes chronologiques (1968-1991 et 1991-2015), consacrés strictement aux textes d'Akerman, et un troisième qui rassemble l'édition critique. Ce parti pris vise à laisser se développer l'écriture de la cinéaste avec ses articulations et son rythme propres, sans intervention extérieure. Les textes des deux «?volumes Akerman?» comprennent des scénarios, des synopsis, des notes d'intention, des textes pour les voix off de ses films, mais également des entretiens, des documents de travail, tous pour l'essentiel inédits. Ils incluent également quatre livres publiés du vivant d'Akerman?: une pièce de théâtre, Hall de nuit (1992), deux récits, Une famille à Bruxelles (1998) et Ma mère rit (2013), et une autobiographie, «?Le frigidaire est vide. On peut le remplir?» (dans Autoportrait en cinéaste, 2004).
oeuvre écrite et parlée, le titre de l'ensemble, donne toute sa place au rôle de la voix et de la parole dans l'écriture d'Akerman. Par leur rythme, leur ponctuation, la liberté de leur syntaxe, leur adresse comme «?à la cantonade?», par le «?ressassement?» qu'elle invoque elle-même comme une manie et un principe constructif, ses textes portent la marque de sa voix (imprimée en cyan dans le livre), et de l'absolue modernité de son oeuvre. Les deux premiers volumes s'accompagnent d'une importante iconographie, composée de photographies de repérage ou de tournage, de documents d'archives, de fac-similés, et de photogrammes de films inédits. Le troisième volume se présente sans image, et dans une mise en page différente.
La parution d'oeuvre écrite et parlée coïncide avec de nombreux événements consacrés à Chantal Akerman?: une exposition anthologique à BOZAR (Bruxelles) et la rétrospective de ses films organisée par la Cinematek de Belgique à partir de mars 2024?; la reprise, en septembre 2024, de l'exposition à la Galerie nationale du Jeu de Paume, à Paris, qu'accompagneront une rétrospective et l'édition intégrale de ses films par Capricci. Parmi d'autres -
De Saute ma ville en 1968 à No Home Movie en 2015 en passant par Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles, News from Home, Toute une nuit, Golden Eighties, D'Est ou La Captive, Chantal Akerman a construit une oeuvre sans équivalent où innovations formelles et visées sociales s'entremêlent. Naviguant sans cesse entre histoire familiale et histoire collective, Chantal Akerman est autant du côté de l'expérimentation que du récit, du documentaire que de la fiction, de l'image que du texte. En 46 films dont beaucoup de restaurations et d'inédits en vidéo, ce coffret Blu-ray réunit pour la première fois la quasi intégralité de son oeuvre de cinéma et de télévision. Constitué de quatre coffrets décennaux, il sort à l'occasion d'une exposition au Jeu de Paume, de plusieurs publications d'ouvrages et d'une double rétrospective en salles de cinéma.
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Contient :
- Hôtel Monterey (1972)
Film sans récit, Hotel Monterey est constitué de la description fragmentaire et ascensionnelle du lieu, du hall au dernier étage en s'élevant au moyen de l'ascenseur. Plans fixes sur les couloirs, très lents travellings avant et arrière se focalisant sur les portes et les fenêtres...
- Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1976)
Veuve ordonnée et mère d'un adolescent, Jeanne arrondit ses fins de mois en se prostituant à domicile, calant ses rendez-vous entre ses tâches ménagères, selon un emploi du temps immuable, répété jour après jour. Un matin, le réveil sonne une heure plus tôt et dérègle cette mécanique sans vie, libérant d'un coup toute l'angoisse refoulée...
- Je, tu, il, elle (1974)
Je : une jeune femme, seule chez elle, déplace ses meubles, finit par les pousser contre les murs et par s'allonger par terre. Tu :en mangeant du sucre à la petite cuillère, elle écrit des lettres. Les jours passent, les pages s'accumulent. Il : après plusieurs semaines passées à déchirer et à recommencer ces lettres, elle sort le soir et rencontre un camionneur qui lui parle de lui, du désir, de son rapport aux femmes. Elle : en pleine nuit, la jeune fille va chez une amie qui la repousse d'abord, puis partage avec elle son repas et son lit...
- News from Home (1977)
Sur des travellings ou des longs plans fixes de New York (métro, rues, façades), qui racontent en creux son quotidien, la cinéaste lit en anglais les lettres envoyées de Belgique par sa mère, cordon ombilical la rattachant encore à son roman familial. Au seuil l'une de l'autre, la parole et l'image finissent par se confondre...
- Les Rendez-vous d'Anna (1978)
Jeune cinéaste, Anna voyage entre Bruxelles, l'Allemagne et Paris pour montrer ses films. A chaque étape d'un trajet qui semble sans but, elle rencontre plusieurs figures ayant la solitude pour seul dénominateur commun. Autant de stations d'une errance circulaire, dessinant une communauté de déshérence... -
Contient :
- Toute une nuit (1982)
En suivant plus de deux douzaines de personnes différentes dans l'atmosphère presque sans paroles d'une nuit sombre dans la ville de Bruxelles, Akerman examine l'acceptation et le rejet dans le domaine de la romance.
- L'Homme à la valise (épisode 11 de la série "Télévision de chambre", 1984)
- Golden Eighties (1986)
Les employés et les clients d'une galerie commerciale ne vivent que pour l'amour , ils le rêvent, le clament, le chantent et le dansent. Vivez les rencontres, les retrouvailles, les passions et les déceptions d'un choeur de filles malicieuses et d'un groupe de garçons désoeuvrés.
- Letters Home (téléfilm, 1986)
En conservant la mise en scène théâtrale originale, le film présente Delphine Seyrig et sa nièce Coralie Seyrig qui récitent les lettres de Sylvia Plath à sa mère directement au public, comme si nous étions les destinataires de ces missives privées.
- Histoires d'Amérique : Food, Family and Philosophy (1989)
Les histoires des immigrants juifs à New York sont racontées avec l'humour qui les caractérise. -
Contient :
- D'Est (1993)
Un regard sur la vie en Europe de l'Est après l'effondrement de l'Union soviétique.
- Chantal Akerman par Chantal Akerman (épisode 27 de la série "Cinéma, de notre temps", 1996)
Sollicitée pour réaliser un épisode de la série télévisée "Cinéma, de notre temps", l'auteure belge se met en scène et propose une sélection d'extraits de son travail.
- Un divan à New York (1996)
Un psychanalyste désabusé échange son appartement newyorkais contre celui d'une danseuse parisienne. Ils ignorent tout l'un de l'autre et ont un caractère diamétralement opposé, mais chacun va devoir s'adapter à sa nouvelle vie...
- Sud (1999)
Voyage dans le sud des Etats-Unis hanté par le meurtre de James Byrd Jr., un musicien Noir lynché par trois jeunes Blancs. Partant de cet horrible fait divers, le film dépeint un Texas nostalgique de son passé esclavagiste. -
Contient :
- La Captive (2000)
Simon vit dans un appartement luxueux parisien avec sa grand-mère, leur domestique et Ariane, qu'il aime éperdument. Celle-ci est sous la surveillance permanente de Simon, il veut tout savoir d'elle, la suit, la fait accompagner dans ses sorties et la soumet à un questionnement incessant. Connaissant le goût d'Ariane pour les femmes, il est persuadé qu'elle entretient une liaison avec la lumineuse Andrée. Ce doute sur cette double vie ne fait qu'exacerber sa douleur, son impuissance et sans doute son désir d'elle.
- De l'autre côté (2002)
Un documentaire sur le sort des Mexicains qui traversent la frontière pour entrer aux États-Unis.
- Demain on déménage (2004)
Une mère revient vivre chez sa fille après la mort de son mari avec piano, bagages et meubles. La fille n'arrive pas à écrire son livre érotique malgré les conseils judicieux de sa mère qui, contrairement à elle, en connaît un rayon dans son domaine. C'est bientôt trop encombré pour elles. Il faut déménager et vendre. C'est alors que la ronde des visiteurs commence, et que l'histoire bascule.
- Là-bas (2006)
Chantal Akerman filme la ville depuis les stores baissés de son appartement à Tel-Aviv, elle s'interroge sur sa judéité et sur Israël.
- La Folie Almayer (2011)
Quelque part en Asie du Sud-Est, au bord d'un fleuve tumultueux, un Européen s'accroche à ses rêves de fortune par amour pour sa fille. Une histoire de passion, de perdition et de folie, adaptée du roman de Joseph Conrad.
- No Home Movie (2015)
Chantal Akerman rend visite à sa mère. Elles évoquent des souvenirs de famille. -
«L'enfant était né vieil enfant et du coup, l'enfant n'était jamais devenu adulte. Il évoluait dans le monde des adultes comme un vieil enfant, et y arrivait mal. Le vieil enfant se disait que si sa mère disparaissait, il n'aurait plus nulle part où revenir. L'enfant à l'adolescence avait fait les quatre cents coups, puis à l'âge adulte n'importe quoi mais savait qu'il pouvait toujours revenir. L'enfant, c'est elle, c'est moi. Et maintenant je suis vieille, je vais avoir soixante ans. Et même plus. Et j'en suis toujours là. Je n'ai pas d'enfant. Un vieil enfant ne fait pas d'enfant. Qu'est-ce qui va me retenir à la vie après.» Dans cet autoportrait écrit à vif, dans la brûlure, l'intensité et l'âpreté du quotidien, Chantal Akerman nous confie la matière même de toute son oeuvre. Les mots sont autant d'images accolées entre elles, scotchées, coupées ; c'est l'écriture comme un montage en cours, le cinéma n'est jamais loin. C'est le même langage que la vie. L'autrice dévoile avec pudeur et douleur la relation avec sa mère, avec sa compagne, avec sa propre folie, qui la guette. Ma mère rit est une magnifique plongée dans les joies, les blessures ; dans le coeur de la réalisatrice.
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Une famille à Bruxelles
Chantal Akerman
- L'Arche
- Des Ecrits Pour La Parole
- 18 February 2022
- 9782381980300
Par la fenêtre d'un grand appartement presque vide à Bruxelles, apparaît une femme, en peignoir. Elle passe une grande partie de son temps au téléphone, pour parler à sa fille de Ménilmontant qui voyage beaucoup, à son autre fille qui vit aujourd'hui en Amérique, à ses cousines, à sa grande famille dispersée à travers le monde. Elle leur parle sans vraiment leur parler, évitant certains sujets, comme des parents que l'on a perdus dans les camps ou des histoires tragiques que l'on garde pour soi. Par-delà les drames, elle se concentre sur ses souvenirs heureux et des bribes de clarté qui permettent de poursuivre sa vie.
Sous la forme d'un flux de conscience, glissant d'un esprit à un autre, comme une conscience partagée, Une famille à Bruxelles est le portrait d'une femme au travers de ses relations à ses filles et à son mari. Comme prise sur le vif et toujours pressée, sa langue fait s'entrechoquer les souvenirs. Dans ce texte proche de l'autofiction, aucun nom ne vient fixer une quelconque identité. L'intimité et l'amour d'une famille prennent le pas sur les thématiques biographiques. Une famille à Bruxelles est un livre sur le cours inéluctable du temps.
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Moteur ! Elles tournent : Coffret trois titres
Chantal Akerman, Alice Guy, Agnès Varda
- Gallimard
- L'imaginaire
- 5 October 2023
- 9782073038630
La collection « L'Imaginaire » / Gallimard met à l'honneur les réalisatrices dans ce coffret réunissant trois destins hors du commun : Chantal Akerman, Alice Guy et Agnès Varda.
Trois cinéastes pionnières qui se sont battues pour la liberté de créer, et s'affranchir des codes, trois voix qui ont marqué à jamais l'histoire du cinéma. Avec les préfaces de Sabine Lancelin, Inès Tabarin, Céline Sciamma, Nathalie Masduraud, Valérie Urrea, Audrey Diwan et Véronique Le Bris. -
Jeanne Dielman 23, quai du commerce, 1080 bruxelles de chantal akerman - cote films #41
Corinne Maury
- Yellow Now
- 8 October 2020
- 9782873404604
Jeanne, veuve d'une quarantaine d'année, vit avec son fils Sylvain. Elle prépare le repas, range la chambre, se prostitue, se lave, fait la vaisselle. Dans Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles, Chantal Akerman compose un inventaire actif de l'économie domestique, où le scénario gestuel supplante le scénario à histoire. Dans ce huis-clos, qui s'écoule sur une période de trois jours, Chantal Akerman confère au récit la puissance d'une enquête où le quotidien, sans être le principal suspect, est également suspecté. Dans cette histoire sans histoire, traversée par une gestuelle méticuleuse et machinale, rien ne déborde mais tout couve.
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L'oeuvre cinématographique de Chantal Akerman (1950-2015) couvre presque un demi-siècle, depuis Saute ma ville (1968) jusqu'à No Home movie (2015) où elle se met en scène dans un dialogue d'une extraordinaire émotion avec sa propre mère, survivante d'Auschwitz, et dont elle a pu dire, en forme d'énigme, qu'elle était "le seul sujet de ses films". Cinquante ans d'un parcours paradoxal qui est une perpétuelle interrogation de ce que révèle le cinéma de notre regard sur le monde. L'essai de Corinne Rondeau insiste sur la dimension littéraire du "cinéma Akerman", sur son corps à corps avec la littérature et se veut aussi un hommage à un femme qui s'était livrée à une "guerre aux images avec les images", jusqu'à sa disparition tragique en 2015.
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ACTUALITE CRITIQUE : Chantal Akerman : Dieu se reposa, mais pas nous
Jérôme Momcilovic
- Capricci
- Actualite Critique
- 1 February 2018
- 9791023902921
Une fois la caméra sortie de la chambre, qu'a fait l'homme au noeud papillon, raide sur son fauteuil comme un mannequin de cire ? La femme au visage de nacre dans le matin bleu de cobalt à Moscou, prend-elle toujours le bus au petit jour ?
De Saute ma ville, tourné à dix-huit ans en 1968, à No Home Movie en 2015, l'année de sa mort, en passant par Jeanne Dielman, News from Home ou D'Est , Chantal Akerman nous a fait habiter des lieux et rencontrer des personnages qui n'ont pas fini de nous hanter. Ce livre est un hommage à l'intensité sans égale de son cinéma.
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CHANTAL AKERMAN, BANDE(S) A PART (THEATRES AU CINEMA N°25°
AKERMAN, CHANTAL
- MAGIC CINEMA
- 29 March 2014
- 9782912561275
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Décadrages n.46-47 : Chantal Akerman
Decadrages
- Federation Historique Du Sud-Ouest
- Decadrages
- 9 June 2022
- 9782970096399
Nous proposons ici un e´tat des lieux actuel de la critique et de la recherche sur l'oeuvre de Chantal Akerman, en privile´giant les e´tudes anglo-saxonnes qui nous paraissent les plus de´terminantes dans la compre´hension et l'ana- lyse de son travail. Longtemps, la re´ception critique en France de la cine´aste a e´te´ oriente´e par d'importantes publications de textes et d'entretiens de Chantal Akerman, dans le cadre de re´trospectives de son oeuvre, ses propos orientant la lecture de ses films. Certes, il y a aussi eu, en France, des e´tudes universitaires de qualite´. Mais nous constatons que dans l'espace anglo-saxon le travail de Chantal Akerman a fait l'objet de plusieurs mono- graphies et nume´ros de revues, dont l'approche est souvent plus historicise´e et politise´e. En effet, Chantal Akerman constitue l'une des figures de proue du cine´ma fe´ministe dans le contexte de la re´ception anglo-ame´ricaine de ses films, au moins depuis les anne´es 1980. Mais elle a aussi joue´ un ro^le important par son engagement vis-a`-vis de diffe´rents conflits territoriaux: en l'occurrence, la situation des pays de l'Est apre`s la chute de l'URSS, les conflits israe´lo-palestiniens, la frontie`re ame´ricano-mexicaine ou encore plus ge´ne´ralement la question raciale. C'est cette dimension historico-politique qui a tout particulie`rement retenu notre attention. Celle-ci nous parai^t parti- culie`rement pertinente aujourd'hui, depuis le de´po^t re´cent des archives de Chantal Akerman a` la Cine´mathe`que royale de Belgique - Cinematek. Le travail a` venir sur les archives, qui ont de´ja` e´te´ utilise´es de fac¸on ponctuelle par divers auteurs, permettra indiscutablement de reconside´rer la dimension historique et politique des films, des installations et plus ge´ne´ralement du parcours artistique de Chantal Akerman.
Ces questions historiques et ge´opolitiques se manifestent avant tout dans son travail par un traitement singulier du texte et de l'image: l'espace-temps filmique devient le lieu d'expression privile´gie´ du politique, comme on peut le constater aussi bien au sujet de l'intimite´ et du corps propre dans Je tu il elle (1975), que dans les espaces publics et prive´es d'immobilite´ et d'attente mis en scene dans D'Est (1993), par exemple. Par ailleurs, le travail de Chantal Akerman se caracte´rise par sa diversite´ d'e´cri- ture, celle-ci recourant a` des genres filmiques deja constitue´s - tels que la come´die, le drame, le portrait et l'autoportrait - tout en empruntant la voie du documentaire, de la te´le´vision, du cine´ma expe´rimental et de l'installation. Cette diversite´ de registres d'e´criture prend son sens par rapport a` un de´cou- page chronologique, entre les de´buts nord-ame´ricains de Chantal Akerman, marque´s par le cine´ma expe´rimental et la danse oriente´e par l'action, et sesalle´es-venues entre la France, la Belgique et les E´tats-Unis. La plupart des contributions a` ce dossier portent sur ses films; mais la cine´aste a e´galement re´alise´ de nombreuses installations, le plus souvent issues de ses films, et e´crit diffe´rents romans et autofictions.
Le pre´sent dossier est articule´ en trois parties. La premie`re partie, qui ouvre et ferme le dossier, est constitue´e de te´moignages de proches de Chantal Akerman. Le cine´aste Boris Lehman propose une introduction visuelle, suivie de deux textes personnels, dont un poe`me consacre´ a` l'amitie´ qu'il a entretenue avec Chantal Akerman. En clo^ture de dossier, nous tradui- sons deux textes de Babette Mangolte, cine´aste expe´rimental new-yorkaise et ope´ratrice des premiers films de Chantal Akerman. Elle revient sur ses collaborations avec Chantal Akerman a` New York, marque´es au sceau du cine´ma expe´rimental - elle e´voque notamment La re´gion centrale (1971) de Michael Snow, qui parcourt et e´puise la diversite´ des points de vue sur un espace donne´; ce sera la` le point de de´part de La chambre (1972) d'Akerman.
La deuxie`me partie est constitue´e d'articles scientifiques ainsi que d'un entretien avec Claire Atherton portant sur les films de Chantal Akerman. L'e´tude de Marion Schmid porte sur le ro^le d'actrice de Chantal Akerman, qui se met elle-me^me en sce`ne dans une diversite´ de registres qui oscille entre la performance et l'autoportrait. Mathias Lavin souligne l'importance de la nourriture et de ses pratiques, voire de ses rituels, qui structurent le quotidien et traversent l'ensemble de sa filmographie, de la nutrition a` la destruction. Ivone Margulies met en e´vidence l'e´conomie du ressassement dans certains films de Chantal Akerman, insistant tout particulie`rement sur les figures de la fatigue et de l'e´puisement. Catherine Fowler, a` partir d'une e´tude rigoureuse de La captive, de´veloppe une re´flexion sur l'ambigui¨te´ du regard et du de´sir, en termes de sexualite´. Franc¸ois Bovier et Serge Margel reviennent sur la se´rie documentaire de Chantal Akerman, interrogeant les notions de frontie`res et d'alte´rite´. Suit un entretien avec Claire Atherton, sur son travail de montage, en particulier sur cette se´rie documentaire.
La troisie`me partie comporte un article et e´galement un entretien avec Claire Atherton sur les installations que Chantal Akerman a de´veloppe´es a` partir de ses films. Giuliana Bruno propose une analyse syste´matique de l'ensemble des installations de Chantal Akerman, les confrontant aux films dont elles sont issues. Enfin, Claire Atherton, dans un entretien, revient sur sa collaboration avec Chantal Akerman par rapport a` ses installations, e´voquant les enjeux d'une reconfiguration du cine´ma par d'autres moyens. Elle pre´cise e´galement les modalite´s selon lesquelles elle reconstitue les installations de Chantal Akerman, d'un lieu d'exposition a` un autre.
La rubrique suisse s'ouvre sur l'analyse de deux expositions qui ont e´te´ pre´- sente´es dans le cadre de festivals qui ont eu lieu a` Vevey et Nyon, en 2020. Ste´phanie Serra revient sur Sentiments, signes, passions, a` propos du livre d'image, la dernie`re exposition en date de Jean-Luc Godard. Le projet, mis en espace dans le cha^teau de Nyon par Fabrice Aragno, proche collabora- teur de Godard, en e´te´ 2020, re´pond a` une invitation du Festival Visions du Re´el. Cette exposition est l'aboutissement d'un questionnement initie´ de`s la fin des anne´es 1960 sur la possibilite´ de penser l'exposition d'un film. Elle participe donc a` l'exercice qui e´tait encore ine´dit pour Jean-Luc Godard du de´ploiement dans l'espace d'un seul film: ici, Le livre d'image. Dans son compte rendu, Serra de´taille le de´ploiement des se´quences diffracte´es, re´pe´te´es et multiplie´es de ce film expose´. Elle insiste sur la de´liaison entre sons et images, proce´de´ bien connu de Godard, qui est au centre des dispositifs et qui est rendue possible par la multiplication des e´crans et des haut-parleurs. Selon Serra, l'exposition ouvre la possibilite´ d'une relecture du film, c'est-a`-dire celle de re´ouvrir les pages du film au hasard, comme si celui-ci e´tait un livre imprime´ a` feuilleter.
Nathalie Dietschy commente «l'ensemble» An American Landscape, pre´sente´ par l'artiste franc¸ais Alain Bublex qui, dans un dispositif de pro- jection complexe, a redessine´ nume´riquement chaque plan du film Rambo (Ted Kotcheff, 1982) tout en gommant les personnages. Ne conservant que les arrie`re-plans de l'oeuvre adapte´e, Bublex propose un dessin anime´ pre- nant pour cadre l'espace nord-ame´ricain, offrant ainsi une re´flexion sur le concept de paysage. Tout en pre´cisant les aspects techniques de l'installa- tion de Bublex ainsi que les re´fe´rences de l'artiste, Dietschy prend soin de comparer An American Landscape a` d'autres pratiques artistiques qui inter- viennent sur une oeuvre existante pour la moduler et la modifier.
Ade`le Morerod e´voque dans son texte l'activite´ « And you...? », mise en place dans le cadre des Jeux olympiques de la jeunesse, qui se sont tenus a` Lausanne au mois de janvier 2020. Ladite activite´ proposait aux jeunes athle`tes pre´sents a` la manifestation sportive de visionner des extraits de films en lien avec le sujet de la maltraitance dans le milieu du sport; puis elle offrait a` ces jeunes la possibilite´ d'aborder cette question avec des pro- fessionnels. Dans son compte rendu, Morerod contextualise le projet « And you...? » sous l'angle de la me´diation, qui est particulie`rement en vogue en Suisse romande, tant dans le domaine pratique de la vie professionnelle que dans celui de la recherche.
La rubrique suisse se clo^t sur la recension par Roland Cosandey du nume´ro 65 de la revue zurichoise cinema. Das Schweizer Filmjahrbuch, qui re´unit onze contributions sous la the´matique du « Scandale » (« Skandal »). Cosandey examine d'abord les multiples variations des statuts et des membres du comite´ de re´daction de la revue, dont l'histoire a commence´ en 1955. Pour lui, cinema donnerait matie`re a` une riche e´tude historiographique. Quand il e´voque plus spe´cifiquement le nume´ro 65 de cinema, l'auteur critique no- tamment le trop large e´ventail se´mantique du titre «scandale», qui permet d'inte´grer des textes traitant autant de la question de ce qui choque, de ce qui provoque, que de la censure. -
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Anna Akhmatova publie son premier recueil en 1912 et s'impose très tôt comme une virtuose de la petite forme lyrique. Classée comme «acméiste» ou «intimiste», elle est plus authentiquement quelqu'un qui cultive un style simple, rigoureux, d'un classicisme qui l'apparente à Pouchkine, même si chez elle toute idée d'imitation est exclue. Après la révolution d'Octobre, elle refuse d'émigrer, quoique suspecte aux autorités nouvelles qui vont, peu à peu, l'interdire de publication. En 1940, cette interdiction est momentanément levée et Anna Akhmatova publie plusieurs poèmes sur la guerre, mais non les textes qui lui tiennent le plus à coeur, comme Requiem ou les suites de poèmes brefs qui évoquent les arrestations massives et le goulag. À nouveau condamnée au silence dès la fin de la guerre, elle continue de composer pour elle-même des textes plus amples comme les «Élégies du Nord», et toujours des suites de textes brefs. Elle n'obtiendra jamais l'autorisation de donner au public un «septième livre» qui réunirait ses écrits récents et prendrait la suite des six recueils publiés dans sa jeunesse. Cette anthologie aborde l'oeuvre dans son entier. Elle puise dans les premiers livres, donne in extenso Requiem et le Poème sans héros, puis reprend à son compte un plan ébauché par la poétesse pour son fantomatique «Septième livre». C'est tout le parcours d'Anna Akhmatova qui est ici restitué, c'est un demi-siècle de combat solitaire, acharné, douloureux, mais au final sans faiblesse, qui se révèle page à page. Une poésie fragile et souveraine qui, confrontée aux risques les plus grands, ne renonce jamais, et célèbre avec une rare intensité les pouvoirs d'une parole irréductible.
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À travers les yeux de Motl, l'enfant de la famille, Sholem-Aleikhem raconte l'arrivée en Amérique d'une famille d'émigrants juifs venus des confins de l'Europe de l'Est, de l'Ukraine d'aujourd'hui.
Grâce à sa joie de vivre et à sa soif de découvertes, Motl tient le tragique à distance. Il narre, avec l'innocence de son regard enfantin, la situation ô combien tragique d'émigrants arrivant en Amérique : une traversée en troisième classe sur un paquebot, l'arrivée à Ellis Island où s'entassent les foules de candidats à l'immigration soumis aux interrogatoires, la découverte de New York et de ses immigrés qui vivent dans la misère, les débuts de l'intégration.
Des situations dramatiques dont la tristesse est tenue à distance grâce à l'humour. -
Anthologie de la poésie yiddish : Le miroir d'un peuple
Collectif
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 22 November 2000
- 9782070415595
Cette poésie est l'impressionnant témoignage d'une vocation, d'une histoire, d'un destin collectifs. Les tragédies qu'elle a vécues l'ont terriblement éprouvée, sans la détruire. Elle demeure, pour des millions d'hommes, un patrimoine, pratiquement inconnu en français, que le poète Charles Dobzynski nous révèle après des années de recherche et de travail. Les quatre-vingt-douze poètes qu'il a traduits et réunis, dans l'ordre chronologique, forment le panorama représentatif d'une prodigieuse aventure littéraire dont les «foyers» se situent simultanément en Europe, en Amérique et en Israël. L'unité acquise de la langue - dans laquelle se sont fondus de multiples apports - relie la floraison des écoles, des styles, des tempéraments. La vitalité de cette poésie ne laissera pas de surprendre : lyrique, épique ou narrative, tantôt d'inspiration sociale ou philosophique, tantôt s'attachant à l'expérimentation, elle s'épanouit par des mutations et découvertes successives, passe du populisme aux inventions des Inzikhistes, aux élans frénétiques des expressionnistes. Le sens de l'humour et le sens du tragique, le mysticisme et le réalisme, l'ironie et la tendresse, expriment tour à tour la sensibilité profonde d'un peuple qui nous a légué ce trésor du chant comme un miroir de son âme.
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La cuisine du cahier bleu
Jacqueline Aubenas, Aude Samama
- Impressions Nouvelles
- 20 November 2012
- 9782874491542
Le cahier bleu, c'est le cahier dans lequel Jacqueline Aubenas, jeune mariée, a consigné les recettes transmises par sa mère. Épaissi par les années, il a cristallisé au fil des ans les souvenirs de famille, images d'une époque révolue, d'odeurs, de saveurs et de gestes chargés de mémoire. Charnelle et évocatrice, l'écriture de Jacqueline Aubenas ouvre l'appétit et donne envie de cultiver son jardin et de se mettre aux fourneaux. Le livre compile, en plus de ces souvenirs domestiques, quelques recettes simples et traditionnelles, dont le « coup de main » a été patiné par plusieurs générations de femmes. Mais La cuisine du cahier bleu parle aussi, mine de rien, du pouvoir tout en finesse qu'exercent les femmes sur la matière et sur le monde.
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Le Neutre est le fil rouge de l'oeuvre de Roland Barthes, qu'on trouve dès Le Degré zéro de l'écriture et jusqu'à La chambre claire, aussi bien dans les livres, les articles et les entretiens, comme une préoccupation ou une aspiration éthique. Il apparaît pour la première fois au grand jour, explicité comme tel, dans ce cours du Collège de France donné en 1978.
Autrefois publiées sous la forme des notes préparatoires, les treize séances paraissent ici sur la base d'une transcription des enregistrements. On retrouve ainsi l'une des dimensions décisives de la parole de Barthes telle qu'elle se déployait dans son enseignement : la germination du discours, ses dérives, ses boucles, ses excroissances, et le charme incomparable de la phrase.
C'est dire l'importance de ce cours, où le Neutre trouve une formulation ample, détaillée, ouvertement placée sous le signe du fantasme, du projet, ou de la projection.
« On a défini comme relevant du Neutre toute inflexion qui esquive ou déjoue la structure paradigmatique, oppositionnelle, du sens, et vise par conséquent à la suspension des données conflictuelles du discours. [...] On a essayé de faire entendre que le Neutre ne correspondait pas forcément à l'image plate, foncièrement dépréciée qu'en a la Doxa, mais pouvait constituer une valeur forte, active. » -
«Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la "réalité féminine" s'est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l'Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu'il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s'évader de la sphère qui leur a été jusqu'à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain.» Simone de Beauvoir.