filter
-
- Tina Modotti
- Bertille Bak
- Julia Margaret Cameron
- Victor Burgin
- Frank Horvat
- Johan van der Keuken
- RENVERSER SES YEUX - AUTOUR DE L'ARTE POVERA
- Jean Painlevé
- Marine Hugonnier
- FESTIVAL FATA MORGANA
- Florence Lazar
- Michael Schmidt
- Peter Hujar
- Zineb Sedira
- Sally Mann
- Marc Pataut
- Luigi Ghirri
- Dorothea Lange
- Ana Mendiata
- Gordon Matta-Clark
- Bouchra Khalili
- Susan Meiselas
- Raoul Hausmann
- Albert Renger-Patzsch
- Ali Kazma
- Ed Van Der Elsken
- Ismael Bahri
- Eli Lotar
- Peter Campus
- Josef Sudek
- Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
- François Kollar
- Helena Almeida
- Philippe Halsman
- Omer Fast
- Germaine Krull
- Valérie Jouve
- Florence Henri
- Taryn Simon
- Garry Winogrand
- Kati Horna
- Oscar Munoz
- Mathieu Pernot
- Natacha Nisic
- Lorna Simpson
- Ahlam Shibli
- Ai Weiwei
- Laure Albin Guillot
- Adrian Paci
- Manuel Alvarez Bravo
- Muntadas
- Eva Besnyo
- Laurent Grasso
- Berenice Abbott
- Diane Arbus
- Claude Cahun
- Santu Mofokeng
- Aernout Mik
- André Kertesz
- William Kentridge
- Bruno Serralongue
- Esther Shalev-Gerz
- Lisette Model
- Editions du Jeu de Paume
- Editions du Jeu de Paume à prix réduit
- Tirages limités - Jeu de Paume
JULIETTE AGNEL
Du 14 juin au 10 novembre 2024
Jeu de Paume - Tours
-
-
Aux étoiles le poids de la terre
Juliette Agnel, Emilie Houssa
- Contrejour
- 8 April 2021
- 9791090294424
Aux alentours immédiats du centre ville de Rennes, la photographe Juliette Agnel a été confrontée à une végétation exubérante qu´elle a explorée et réinventée la nuit pendant le confinement. Grâce à des pauses longues les éléments obscurs prirent une nouvelle forme. Son regard sur cette zone entre ville et nature presque sauvage n´est-il pas le même que celui que l´on porte lorsque l´on scrute un visage en prenant le temps de tout observer comme un vaste territoire, avec ses plis, ses rebonds, son intériorité ? La romancière Émilie Houssa s´est glissée dans les photographies de Juliette Agnel, véritables supports de fiction, pour y narrer à travers une nouvelle fantastique la déambulation de son personnage Yves, collectionneur de nuages la nuit à la recherche de son passé. «Yves arpente ces pays imaginaires en cherchant à ancrer les nuages sous les cailloux pour donner aux étoiles le poids de la terre ».
-
«Quand l'homme en est réduit à l'extrême dénuement du besoin, quand il devient celui qui mange les épluchures, l'on s'aperçoit qu'il est réduit à lui-même, et l'homme se découvre comme celui qui n'a besoin de rien d'autre que le besoin pour, niant ce qui le nie, maintenir le rapport humain dans sa primauté. Il faut ajouter que le besoin alors change, qu'il se radicalise au sens propre, qu'il n'est plus qu'un besoin aride, sans jouissance, sans contenu, qu'il est rapport nu à la vie nue et que le pain que l'on mange répond immédiatement à l'exigence du besoin, de même que le besoin est immédiatement le besoin de vivre. Levinas, dans diverses analyses, a montré que le besoin était toujours en même temps jouissance. Mais ce que nous rencontrons maintenant dans l'expérience d'Antelme qui fut celle de l'homme réduit à l'irréductible, c'est le besoin radical, qui ne me rapporte plus à moi-même, à la satisfaction de moi-même, mais à l'existence humaine pure et simple, vécue comme manque au niveau du besoin. Et sans doute s'agit-il encore d'une sorte d'égoïsme, et même du plus terrible égoïsme, mais d'un égoïsme sans ego, où l'homme, acharné à survivre, attaché d'une manière qu'il faut dire abjecte à vivre et à toujours vivre, porte cet attachement comme l'attachement impersonnel à la vie, et porte ce besoin comme le besoin qui n'est plus le sien propre, mais le besoin vide et neutre en quelque sorte, ainsi virtuellement celui de tous. Vivre, dit-il à peu près, c'est alors tout le sacré. » Maurice Blanchot.
-
Les oeuvres de l'esprit sont-elles simplement le réceptacle et le véhicule d'un sens qu'on y aurait déposé, et qui se transmettrait tel quel ? Il semble bien que non, et qu'elles aient au contraire, dans la production de significations et d'émotions, un rôle propre à jouer, par leur insertion dans des dispositifs socialement ajustés, mais aussi par leurs qualités propres, y compris et surtout leurs qualités formelles. C'est de cette capacité de faire sens qu'il est ici question, à propos des oeuvres de cinéma. La thèse centrale de cet ouvrage est que les films, s'ils ne «pensent» pas comme les humains, ont cependant, par leur jeu sur les propriétés des images mouvantes, la capacité de produire des sens neufs - et que la tâche première de toute théorie de l'analyse de film est de s'attacher à cette précieuse aptitude à l'invention.
-
Amkoullel, l'enfant peul, maintenant âgé de vingt-deux ans, entame dans ce deuxième volume de Mémoires sa carrière de jeune fonctionnaire de l'administration coloniale en Haute-Volta (Burkina-Faso). Après un long voyage au cours duquel il commence à noter tous les récits oraux dont il deviendra le dépositaire, le jeune homme un peu naïf du début se marie, fonde une famille et devient, à travers mille aventures cocasses, émouvantes ou dramatiques, un homme sage capable de porter sur le monde un regard perspicace, subtil et rigoureux.
Mais c'est la formidable énergie de ce récit qui frappe le plus : par-delà son caractère autobiographique, c'est un tableau fascinant et vivant de l'Afrique coloniale de cette époque qu'il offre. On se délecte des anecdotes rapportées avec une verve et un humour inimitables, on savoure l'extraordinaire galerie de portraits de chefs coloniaux aux surnoms évocateurs. Au fil du récit se dessine une évolution spirituelle qui trouve son accomplissement à la fin de l'ouvrage, en 1933, lorsque l'auteur, de retour au Mali, reçoit de son maître spirituel Tierno Bokar les enseignements d'amour et de tolérance qui, dit-il, vont féconder le reste de sa vie.
-
Ce volume se compose du recueil Ferrements (1960) et d'un ensemble parcourant un demi-siècle de poésie. On y retrouve toute la force de la « parole essentielle » de Césaire : une poésie où le lyrisme vient conjurer l'informe, où l'imaginaire des Antilles, la sensualité des images, la flambée des mots rebelles éclairent les rêves et les angoisses d'un nouveau monde à forger.
-
Ninfa fluida ; essai sur le drapé-désir
Georges Didi-Huberman
- Gallimard
- Art Et Artistes
- 20 November 2015
- 9782070107568
C'est avec les nymphes des tableaux de Botticelli et de Léonard de Vinci qu'Aby Warburg a réinventé notre façon de comprendre le monde des images. Il sera ici question de « mouvements émouvants », de draperies dans le vent, de « poursuites érotiques », de turbulences lucrétiennes et de « survivances de l'Antiquité ». Mais aussi d'une relecture de ces notions historiques fondamentales que sont les « sources », les « influences » ou ce qu'on appelle les « courants » artistiques. Pour comprendre l'art et son histoire, il faudrait donc engager quelque chose comme une véritable dynamique des fluides, qui est aussi la dynamique des jeux entre mémoires et désirs que les images mettent en scène. Et c'est aussi dans notre contemporanéité même que viendra s'observer la dynamique de cette longue durée, quand la figuration des mouvements du désir - tour à tour érotiques et mortifères - devient quelque chose comme le milieu d'immanence des images elles-mêmes.
-
«J'ai retrouvé ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château.Je n'ai aucun souvenir de l'avoir écrit.Je sais que je l'ai fait, que c'est moi qui l'ai écrit, je reconnais mon écriture et le détail de ce que je raconte, je revois l'endroit, la gare d'Orsay, les trajets, mais je ne me vois pas écrivant ce Journal. Quand l'aurais-je écrit, en quelle année, à quelles heures du jour, dans quelles maisons? Je ne sais plus rien. [...]Comment ai-je pu écrire cette chose que je ne sais pas encore nommer et qui m'épouvante quand je la relis. Comment ai-je pu de même abandonner ce texte pendant des années dans cette maison de campagne régulièrement inondée en hiver.La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie. Le mot «écrit» ne conviendrait pas. Je me suis trouvée devant des pages régulièrement pleines d'une petite écriture extraordinairement régulière et calme. Je me suis trouvée devant un désordre phénoménal de la pensée et du sentiment auquel je n'ai pas osé toucher et au regard de quoi la littérature m'a fait honte.»Marguerite Duras.
-
À peine entré dans l'exposition que le Centre Pompidou consacre à Francis Bacon, Yannick Haenel ne voit plus rien : une migraine ophtalmique l'oblige à passer plusieurs heures allongé sur le lit de camp qu'on a dressé pour lui dans le musée.
En retrouvant ses esprits, Yannick Haenel se met à parcourir l'exposition en proie à des états d'intensité contradictoires, qu'il raconte comme une aventure initiatique. Est-il possible de ressentir intégralement la peinture, de la vivre comme une ivresse passionnée ?
À travers le face-à-face avec plusieurs tableaux comme Oedipe et le sphinx ou le triptyque consacré à la mort de George Dyer (l'amant de Bacon), le livre détaille les impacts de la peinture de Bacon sur celui qui en fait l'expérience : sa violence ouvre alors l'auteur à des séquences de sorcellerie de son enfance africaine qui vont lui donner une clef pour traverser cette épreuve.
Mais au fil de la nuit on accède au coeur d'une odyssée heureuse ; en tournant dans son labyrinthe de sensations extrêmes, Yannick Haenel dévoile un aspect moins connu de la peinture de Bacon : la sensualité de ses couleurs, la fraîcheur sexuelle de son bleu.
L'expérience de jouissance culmine dans une illumination scandée par la dernière chanson de David Bowie lorsque l'auteur, qui a demandé à ce qu'on coupe toutes les lumières à trois heures du matin, évolue dans le musée avec une lampe torche à la main et danse extasié en voyant la peinture sortir du mur, comme à Lascaux. -
«C'est par la misère que j'ai approché la vie.
La toile est liée à un drame fondamental.
La peinture, c'est un oeil, un oeil aveuglé, qui continue de voir, qui voit ce qui l'aveugle.
N'être rien. Simplement rien. C'est une expérience qui fait peur. Il faut tout lâcher.
Pour être vrai, il faut plonger, toucher le fond.
La toile ne vient pas de la tête, mais de la vie. Je ne fais que chercher la vie. Tout ça échappe à la pensée, à la volonté.».
Bram Van Velde.
-
En 1930, alors que, surréaliste dissident, il travaillait à la revue Documents, Michel Leiris fut invité par son collègue l'ethnographe Marcel Griaule à se joindre à l'équipe qu'il formait pour un voyage de près de deux ans à travers l'Afrique noire.Écrivain, Michel Leiris était appelé non seulement à s'initier à la recherche ethnographique, mais à se faire l'historiographe de la mission, et le parti qu'il prit à cet égard fut, au lieu de sacrifier au pittoresque du classique récit de voyage, de tenir scrupuleusement un carnet de route. Mais, tour personnel donné à cette pratique, le carnet de Michel Leiris glissa vite vers le «journal intime», comme s'il était allé de soi que, s'il se borne à des notations extérieures et se tait sur ce qu'il est lui-même, l'observateur fausse le jeu en masquant un élément capital de la situation concrète. Au demeurant, celui pour qui ce voyage représentait une enthousiasmante diversion à une vie littéraire dont il s'accomodait mal n'avait-il aps à rendre compte d'une expérience cruciale : sa confrontation tant avec une science toute neuve pour lui qu'avec ce monde africain qu'il ne connaissait guère que par sa légende ?
-
«Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du
Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné.» -
Si le soleil ne revenait pas : que se passerait-il ? Le vieil Anzévui, prophète de malheur, a sorti de son grimoire la plus funeste des prédictions. À Saint-Martin d'En Haut, où déjà le soleil, l'hiver, n'apparaît guère, on ne le verra plus cette année. Optimistes, pessimistes, rebelles, résignés, tous les villageois se sentent concernés. Car si le soleil ne revient pas, la vie s'arrête.
Quelques jeunes personnes vont agir pour que le soleil revienne. La lumière aura une nouvelle fois triomphé des ténèbres, et le printemps aura terrassé le bonhomme hiver qui ressemble de plus en plus au vieil Anzévui trouvé mort dans son fauteuil... -
Antoine est emmené à l'alpage par Séraphin afin qu'il apprenne le métier. Il s'ennuie et ne pense qu'à Thérèse dont il se languit, ils viennent tout juste de se marier. C'est alors qu'un éboulement va ensevelir le héros de longues semaines. Antoine parviendra-t-il à se nourrir, à boire, à respirer ? À ne pas devenir fou ?
Inspiré de faits réels, Derborence est un roman de montagne. Une montagne brutale et belle; une montagne révélatrice de la fragilité et de la grandeur tragique de la condition humaine. Une montagne dont Ramuz cherchait à restituer la solitude et le silence. -
élégies de Duino ; sonnets à Orphée
Rainer Maria Rilke
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 25 October 1994
- 9782070327874
«Un regard sur l'accueil fait aux Élégies dans les années 20 s'impose. On constate avec étonnement que les interprétations divergent d'une manière extrême : les uns, tous ceux qui sont proches de Rilke, admirent la continuité, autrement dit, la victoire de Rilke sur le "temps funeste" de la grande guerre. C'est comme si les Élégies avaient guéri la plaie créée par la catastrophe historique. D'autres s'offusqueront du fait que le monument rilkéen ne porte aucune trace de la déchirure du monde occidental. D'autres encore, notamment la génération perdue de la guerre, allaient considérer, en dépit des faits, les Élégies comme l'expression majeure de cette crise aiguë de l'histoire. C'est ainsi que la Sixième Élégie (L'élégie du héros), pourtant rédigée dans sa majeure partie dès 1912/1913 (à Duino, Ronda et Paris), enfanta l'image d'un Rilke "héroïque" cristallisant les expériences de la guerre. "La tessiture primitive de l'âme" (Urtext der Seele), la grande scène des archétypes, le théâtre intérieur de Rilke se heurtèrent donc bien aux discours idéologiques de l'époque dont parlait Musil. Rilke "apolitique" et "atemporel" ? Même si une interprétation de l'oeuvre comme miroir de son temps peut paraître inadaptée, il faut néanmoins tenir compte du fait que les Élégies et les Sonnets posent la question de l'être humain à l'époque du nihilisme. Les difficultés du texte viennent essentiellement du fait que tous les systèmes d'orientation traditionnels et identifiables ont disparu du texte. "Étrange de voir ainsi que tout ce qui se rattachait, librement vole de ci de là, dans l'espace sans lien" (Première Élégie). Tout ce qui est dit du positionnement des morts peut être mis en relation avec la situation de l'homme après l'annonce par Nietzsche de la mort de Dieu. Il s'agit d'une tentative extrême de trouver la place de l'homme - son temps et son lieu ("emplacement, site, gîte, sol, domicile", Dixième Élégie). Les Élégies sont l'une des grandes manifestations de l'expérience de la "solitude" (Nietzsche) et de l'absence d'un "chez-soi transcendantal" (Lukacs, La théorie du roman).» Gerald Stieg.
-
Ce coffret propose de donner un aperçu de Jean Rouch à partir de trois films inédits et d'images prélevées dans son oeuvre filmique, de quelques photogrammes scannés à partir de cette pellicule 16 mm que Jean Rouch affectionnait : trente-six images à peine, pour une oeuvre filmique imposante et polymorphe aux quelques cent quatre-vingt titres, entre films achevés et, pour près de la moitié, inachevés.
-
Jean Rouch - Cocorico ! Monsieur Poulet
- Éditions Montparnasse
- Le Geste Cinématographique
- 31 January 2007
- 3346030016480
Ce coffret contient :
- Dans une 2 CV bringuebalante, Lam, surnommé M. Poulet, s'en va en brousse chercher les poulets qu'il vendra à Niamey. Assisté de Tallou et Damouré, il espère faire des affaires juteuses. Mais les imprévus s'accumulent, les poulets sont introuvables, le fleuve Niger difficile à traverser. Et une diablesse ne cesse de jeter des sorts...
- Epopée fluviale au cours de laquelle les pêcheurs Sorko chassent au harpon les hippopotames du fleuve Niger. Une compétition magique entre l'animal et l'homme...
- Document ethnologique et bouleversant témoignage sur les funérailles d'un jeune noyé en pays dogon, falaise de Bandiagara au Mali... -
A la recherche de solutions pour lutter contre la sécheresse, Lam, Damouré et Tallou partent en Hollande, le pays de l'eau et des moulins. Ils ramènent dans leurs bagages un ingénieur néerlandais et le moulin démontable dont il est l'inventeur.
-
«Lorsqu'en 1909 Victor Segalen a l'idée de Stèles, il cherche délibérément en Chine non pas des idées, non pas des sujets, mais des formes qui sont peu connues, variées et hautaines. Il va ainsi se servir de ce qu'il trouve pour traduire ce qu'il sent, et ce qu'il trouve, c'est la forme de la Stèle. Forme:dans tous les sens du mot, la masse dressée et ce qu'elle porte. Un rectangle allongé qui s'élève dans la campagne, dans un temple, à l'entrée d'une ville, sur le bord d'un chemin -, et un dict lapidaire, une épigraphe tracée au burin dans la pierre, qui vante les victoires d'un général ou la beauté d'une favorite. Ce sont ces deux définitions de la forme de la stèle que Segalen utilisera. Elles sont à lui:elles sont en Chine, au milieu du monde. [...] Voilà pourquoi la Chine n'est finalement ici qu'un alibi, qu'un prête-nom:l'exil le plus total, donc, qui se puisse concevoir. Et les Stèles elles-mêmes... À son ami Henry Manceron, Segalen écrit précisément:Un pas de plus et la 'Stèle' se dépouillerait entièrement pour moi de son origine chinoise pour représenter strictement:un genre littéraire nouveau, - comme le roman, jadis, issu ou non d'une certaine Princesse de Clèves, ou de plus haut, en est venu à Salammbô, puis à tout, puis à rien du tout. Il est possible que plus tard, dans très longtemps, je donne un nouveau recueil de 'stèles' et qu'elles n'aient de la Chine même pas le papier. Et les Stèles elles-mêmes sont la forme rigoureuse que s'est taillée Segalen dans son habit de Chine, simplement pour dire. L'habit de Chine demeure, coloré, apparent, mais ce qui compte en filigrane du poème et ce qui nous occupe ici, c'est moins l'habit que le patron. Et le patron, la découpe, c'est la langue même de Segalen, neuve s'il en est.» Pierre-Jean Remy.
-
«Je me soûlais au vin de palme depuis l'âge de dix ans. Je n'avais rien eu d'autre à faire dans la vie que de boire du vin de palme.» C'est ainsi que le narrateur, qui se nomme lui-même «Père-Des-Dieux-Qui-Peut-Tout-Faire-En-Ce-Monde», se présente. Les 560 000 palmiers de sa plantation lui fournissaient suffisamment de vin de palme pour en boire quotidiennement plus de deux cents calebasses. Mais un jour son «malafoutier», l'homme qui lui préparait son vin de palme, tombe du haut d'un arbre et se tue. Voilà un bien grand malheur ; impossible de trouver un «malafoutier» aussi expert que le défunt, et la soif se fait sentir. Le narrateur décide donc d'aller chercher son «malafoutier» dans la Ville-des-Morts, et ce sont ses aventures dans la Brousse et le Monde des Êtres Étrangers et Terribles, qui constituent le sujet de ce récit écrit directement en anglais par Amos Tutuola, Yoruba de l'ancienne Nigeria britannique. Raymond Queneau s'est efforcé de rendre le caractère d'«art brut» de ce conte et les «contradictions» d'un des tout premiers romans africains.
-
Voyage au centre de la terre
Jules Verne
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche Classiques
- 7 November 1972
- 9782253012542
Dans la petite maison du vieux quartier de Hambourg où Axel, jeune homme assez timoré, travaille avec son oncle, l'irascible professeur Lidenbrock, géologue et minéralogiste, dont il aime la pupille, la charmante Graüben, l'ordre des choses est soudain bouleversé.
Dans un vieux manuscrit, Lidenbrock trouve un cryptogramme. Arne Saknussemm, célèbre savant islandais du xvie siècle, y révèle que par la cheminée du cratère du Sneffels, volcan éteint d'Islande, il a pénétré jusqu'au centre de la Terre !
Lidenbrock s'enflamme aussitôt et part avec Axel pour l'Islande où, accompagnés du guide Hans, aussi flegmatique que son maître est bouillant, ils s'engouffrent dans les mystérieuses profondeurs du volcan...
En décrivant les prodigieuses aventures qui s'ensuivront, Jules Verne a peut-être atteint le sommet de son talent. La vigueur du récit, la parfaite maîtrise d'un art accordé à la
puissance de l'imagination placent cet ouvrage au tout premier plan dans l'oeuvre exceptionnelle du romancier.
Illustrations de l'édition originale Hetzel. -
Boréal ; une année en pays esquimau
Paul-Emile Victor
- Points
- Points Aventure
- 25 April 2013
- 9782757833995
En 1934, embarqué sur le Pourquoi-Pas ? du commandant Charcot, le jeune explorateur Paul-Émile Victor découvre le Groenland et les Esquimaux d'Ammassalik. Quatorze mois durant, il partage leur quotidien. Dans ce carnet de route, il décrit la vie et les coutumes de ce peuple et raconte avec émotion les moments passés avec eux : la rencontre avec l'ours, la chasse au narval, les récits des magiciens, son histoire d'amour avec Doumidia, la belle eskimo, et, tout simplement, la joie de vivre.