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TINA MODOTTI
L'œil de la révolution
Du 13 février au 26 mai 2024
Jeu de Paume - Paris
107 produits trouvés
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Façonné par son activisme militant et son mode de vie nomade qui la mène de son Italie natale à la Russie, le parcours incandescent de Tina Modotti (1896-1942) suscite la fascination. Essentiellement produite entre 1923 et 1930, son oeuvre frappe par son caractère fulgurant, de la photographie d'art de ses débuts à une approche plus personnelle tournée vers la dénonciation des conditions de vie des défavorisés. C'est au sein du Mexique postrévolutionnaire que se forgent tant sa conscience politique que le style particulier, à la fois sensible et critique, avec lequel elle saisit sur le vif les mouvements sociaux et les inégalités sans jamais négliger la qualité de la photographie. Ses images fortes, parfois teintées de propagande, de la précarité des travailleurs, des symboles de l'émancipation de la classe ouvrière, de la misère des zones urbaines, ainsi que des femmes et de leur rôle au sein de la communauté, en font l'instigatrice du photojournalisme dans le pays. Croisant l'analyse du travail de Tina Modotti avec les mouvements historiques qu'elle a traversés et l'étude de la diffusion de ses tirages dans les revues illustrées de l'époque, cet ouvrage entend rompre avec le récit romancé que certaines biographies ont véhiculé à son sujet pour révéler le regard précurseur dont est dotée cette citoyenne du monde engagée dans les luttes de son temps.
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Le travail de Tina Modotti s'étend sur moins d'une décennie, mais pendant cette période, elle a créé des images particulièrement puissantes et lyriques qui combinent une technique magistrale avec une profonde préoccupation pour les droits des marginalisés. Organisé par thème, ce vaste aperçu de sa vie et de son oeuvre offre de nombreuses reproductions de ses portraits, natures mortes, images architecturales et photographies documentaires. Le riche matériel biographique offre un contexte important et éclairant sur son expérience dans l'industrie du théâtre et du cinéma muet, sa relation avec Edward Weston et ses amitiés avec Diego Rivera et Frida Kahlo, sa radicalisation politique et son activisme autour des droits des travailleurs et des indigènes du Mexique.
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Tina Modotti (Udine, 1896 - Mexico, 1942) - actrice, photographe, muse d'artistes tels qu'Edward Weston et Diego Rivera, activiste politique, pamphlétaire - a vécu en protagoniste les événements les plus signifi catifs de la première moitié du XXe siècle : à savoir la vivacité culturelle de la Renaissance mexicaine, la révolution cubaine, la période héroïque de l'Internationale communiste, au cours de laquelle son crédo politique se traduisit par des actions audacieuses, voire périlleuses et hors-normes.
Cet ouvrage dresse un portrait vivant et articulé d'une femme extraordinaire, à travers près de cent photographies où la recherche d'une absolue perfection formelle se conjugue à la capacité d'adhérer avec ténacité et passion aux pulsations de la vie.
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Album de 63 photographies.
La photo a été pour Tina Modotti sa véritable pratique politique et sa seule parole subjective, sa parole écrite. De photographiée - aux USA par Weston, et amoureusement -, elle est devenue photographiante - au Mexique, de la révolution en marche. D'actrice - à Hollywood, dans d'absurdes films de l'époque -, elle est devenue actante - de la lumière mexicaine à la chambre noire de son appartement. Avec son lourd appareil à photos, véritable machine de guerre où se transformait son discours silencieux, elle a fixé son amour et sa conscience des autres, hommes et femmes du peuple mexicain dont elle a appris et reconnu la lutte et la dignité prolétaires. Ouvriers, campesinos, femmes, enfants, végétal, minéral... Le vivant et ce qui dure... L'espace du travail et ses signes inscrits et captés dans ces corps : mains d'ouvriers et de paysans, mains de la blanchisseuse, densité du regard des enfants, sourires des femmes, et dignité de leur port de tête, comme dans l'éclatante « femme au drapeau »...
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TINA MODOTTI LA RENAISSANCE MEXICAINE
MODOTTI, TINA , STOURDZE, SAM
- JEAN MICHEL PLACE
- 4 October 2012
- 9788285935569
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Photographer and revolutionary
Tina Modotti, Margaret Hooks
- La Fabrica
- 28 February 2017
- 9788416248834
The life and work of Italian-born photographer Tina Modotti is magnificently portrayed in this generously illustrated volume by expert Margaret Hooks.
It is a detailed study of an extraordinary life, from her early years in Italy to her time as a Hollywood actress, her first steps as a photographer with Edward Weston, her stay in Mexico with Diego Rivera and her twenty years as an active communist in Mexico, Spain and Moscow, during which she risked her life to carry funds to political prisoners in Romania and endured deadly bombings in Madrid and Barcelona.
Modotti's famous portraits of celebrities and common people, her journalistic photography depicting poverty and political turmoil and her abstract compositions of flowers and objects are all included in this superb book.
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Tina Modotti, photographe italienne de renommée internationale, est cependant peu connue du grand public, tout comme l'était Frida Kahlo il y a une vingtaine d'années. Toutes deux ont pourtant vécu dans les mêmes cercles artistiques et politiques du Mexique, côtoyant les mêmes personnes, dont Diego Rivera. Dans « Tinísima », l'écrivaine mexicaine Elena Poniatowska retrace la vie de Tina Modotti, depuis son enfance en Italie, son émigration aux Etats-Unis, son installation au Mexique, ses années de militantisme en Europe au service du parti communiste, jusqu'à sa mort survenue à Mexico en 1942. Délibérément situé à la croisée des genres, entre chronique du Mexique post-révolutionnaire et biographie politique, l'ouvrage évoque la décennie 1920-1930, période cruciale pour le pays dans une phase de reconstruction qu'accompagne une intense activité culturelle et artistique. E. Poniatowska reconstruit cette époque sans jamais sombrer dans le manichéisme. La forme romancée permet au plus grand nombre d'accéder à une meilleure connaissance et compréhension de ces deux décennies fondamentales tant pour le Mexique que pour l'Europe (1930-1940). Cette biographie sans complaisance est à l'heure actuelle l'ouvrage de référence pour qui veut connaître la vie de Tina Modotti.
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FRIDA KAHLO & TINA MODOTTI
MULVEY, LAURA , WOLLEN, PETER
- MODELMARK ART COUNCI
- 9 February 2023
- 2000000073996
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Tina Modotti fut une photographe et une actrice italienne qui consacra sa vie à l'art et à la révolution. Malgré ou peut-être à cause de la brièveté de sa carrière, Tina reste l'incarnation d'une indomptable vitalité latine qui s'affirme à travers l'épreuve de l'exil et de la création artistique. Le trait d'Angel de la Calle n'est pas sans rappeler Spiegelmann et cette oeuvre monumentale sur Tina Modotti a été l'objet de plusieurs nominations en Espagne et a reçu un prix au Brésil.
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Tina Modotti : les années mexicaines, 1923-1930
Marie-claude Chauveau, Marie Ciosi
- Contrejour
- 20 May 2021
- 9791090294431
Le premier roman graphique sur Tina Modotti, la grande photographe du siècle dernier, artiste, révolutionnaire, figure emblématique de la femme libre, amante et modèle du photographe américain Edward Weston.
Ce bel ouvrage est une nouvelle proposition artistique concentrée sur « Les années mexicaines » : le récit des circonstances et événements de cette période (1923-1930) où se sont forgés les axes forts de sa vie.
Elle a 27 ans lorsqu'elle arrive au Mexique accompagnée d'Edward Weston, photographe déjà célèbre, qui lui enseigne son art car elle veut devenir photographe. Mexico, en pleine période post-révolutionnaire, connaît alors un formidable bouillonnement culturel célébrant la culture populaire portée par les peintres muralistes comme Diego Rivera. Artistes et intellectuels venus du monde entier se retrouvent au coeur de ce mouvement marqué aussi par une aspiration à la liberté des moeurs. Côté professionnel, Tina acquiert très vite une renommée, participe à des expositions, ses photographies sont publiées dans les magazines. Elle approfondit son approche réaliste avec sa touche personnelle plus humaniste et symbolique avec un parti pris militant et en s'éloignant du formalisme pur cher à Weston. Leurs idées divergent et il rentre aux états-Unis. Mais en quoi ce livre se différencie-t-il des autres biographies ?
C'est d'abord un récit à deux voix, où deux femmes inspirées par la vie de Tina Modotti racontent cette période emblématique. Marie-Claude Chauveau avec un texte incluant le récit des événements mais surtout des carnets intimes et de nombreux dialogues imaginés, des citations de lettres réelles ou d'articles de journaux évoquent le foisonnement culturel de l'époque concernée. Marie Ciosi ne se contente pas d'illustrer les scènes du récit. Ses illustrations approfondissent et nous en disent plus sur l'ambiance survoltée de cette histoire et de la culture indienne. En noir et blanc ou en couleur. Crayons, peinture, encres, tout concourt à rendre la richesse des images, qu'il s'agisse de dessiner des photographies signées Tina Modotti ou Edward Weston, les fresques des muralistes ou des scènes inspirées de la vie mexicaine.
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Moi, Tina Modotti, heureuse parce que libre
Gérard de Cortanze
- Libretto
- Essais Documents
- 1 February 2024
- 9782369148838
Emigrée à San Francisco à l'âge de 17 ans, Tina Modotti y devient très vite une actrice de théâtre et une vedette du cinéma muet. Éprise d'Edward Weston, le célèbre photographe américain, elle part vivre à Mexico où elle intègre les milieux intellectuels d'avant-garde. Devenue à son tour photographe, elle voit son nouvel amant, le révolutionnaire cubain Julio Antonio Mella, assassiné sous ses yeux, ce qui décide de son engagement dans la lutte politique. Commence alors pour elle une vie d'errance : Berlin, Moscou, Paris, l'Espagne en guerre...Photographe de génie, femme à la beauté ravageuse, celle que d'aucuns surnommèrent la « Mata Hari du Komintern » construit un des destins les plus exceptionnels de son siècle.
Mais qui était-elle vraiment ? Après la princesse Belgiojoso, Frida Kahlo, Violette Morris, Gérard de Cortanze, prix Renaudot pour Assam, se penche, dans ce livre plein de bruit et de fureur, sur le parcours libre et intense d'une femme perpétuellement partagée entre l'art et la vie. -
La jeune Tina nait en 1896 près de Venise, dans une famille très pauvre, qui se trouve contrainte d'émigrer aux états-Unis pour survivre. Tina fascine tôt par sa beauté et sa forte personnalité : engagée à son arrivée comme ouvrière dans le textile, elle devient mannequin puis actrice, mais préfère la vie de bohème de San Francisco où elle rencontre le célèbre photographe Edward Weston. Le couple part s'installer au Mexique : ils parcourent le pays, photographiant les paysans et la vie quotidienne, fréquentent le milieu artistique de Mexico - Diego Rivera, Frida Kahlo. Profondément touchée par la misère du peuple mexicain, Tina s'engage auprès des communistes et fait ainsi la connaissance de Julio Antonio Mella, le fondateur du parti communiste cubain, dont elle tombe follement amoureuse. Mais, seulement quelques mois après, il est assassiné en pleine rue. Trainée dans la boue pour sa vie « dissolue », Tina est bientôt emprisonnée, puis expulsée du pays.
Une vie d'errance commence alors, Berlin, puis Moscou. Tina se radicalise. En adhérant à la pensée soviétique, elle entre littéralement en religion : plus d'amis, plus de photos, plus d'art, une vie de clandestinité. À la fin de la guerre, lorsqu'elle souhaite rentrer, les États-Unis la refoulent vers le Mexique où elle passera les deux dernières années de sa vie, fuyant tous ses anciens amis. L'ancienne égérie des artistes à l'allure de vieille dame n'a que 48 ans lorsqu'elle meurt d'une crise cardiaque à l'arrière d'un taxi. à moins qu'elle n'ait été assassinée ?
Avec l'exactitude de la biographe et le souffle de la romancière, Bernadette Costa-Prades nous entraîne dans le bouillonnant Mexique post révolutionnaire et l'Europe tourmentée des années 30, pour nous faire découvrir une femme libre et fascinante.
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Josef et Anni Albers ont effectué leur premier voyage au Mexique en 1935, attirés par un pays très différent des États-Unis, intéressés par les traces des anciennes civilisations précolombiennes, mayas et les aztèques, autant que par les témoignages de la vie quotidienne d'une population très pauvre mais pleine de vitalité. Vêtu de couleurs sombres et coiffé d'un grand chapeau noir, Josef Albers était un photographe non professionnel au regard d'architecte, comme en témoignent son grand sens de la composition et une recherche géométrique appliquée jusqu'aux découvertes archéologiques millénaires.
Ce corpus de photographies, qui n'avait jamais fait l'objet d'une publication dédiée, jette une lumière nouvelle sur l'un des plus grands innovateurs de l'art et de la culture du XXe siècle. L'ouvrage comprend également une introduction de Brenda Danilowitz, conservatrice et directrice de la Fondation Josef et Anni Albers, ainsi qu'un essai de Luca Galofaro, architecte et commissaire d'exposition (CAMPO, Rome). -
Marin à terre ; l'amante ; l'aube de la giroflée
Rafael Alberti
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 15 March 2012
- 9782070441518
Quiconque, à dix-huit ans, n'a pas connu l'irrépressible nécessité de secouer son destin, vivra dans la norme, comme s'il n'était que sa propre doublure.
Il y a toujours une prise de risque initiale, absolue, pour accéder à soi. Ainsi Rafael Alberti, en 1920, au sortir de l'adolescence, s'engage-t-il tout entier : " Je voulais seulement être poète. Et je le voulais avec fureur. " De ce pari, chimérique entre tous, il ne reviendra plus. " Mon terrible, mon féroce et angoissant combat pour être poète avait commencé, " notera-t-il dans son autobiographie, insistant sur cet acharnement à se réaliser poète, mais n'accordant aucune attention au credo de la prédestination poétique.
La publication des trois recueils composés pendant cette période décisive permet d'affirmer que chez Alberti la volonté n'a pas brimé la grâce. Eclate au contraire dans ces pages un étourdissant plaisir de jouer avec les mots, avec les images ; et passe l'insouciante liberté de qui se tient à l'écoute de son chant originel. Même la sombre nostalgie qui semble l'inspiratrice première de Marin à terre doit faire place à la fougue de la création, à ce trop-plein de sève qui soudain s'émerveille aux rythmes de ses mélodies.
Chaque poème, en lisière du réel et des songes, dessine sa ligne de fuite, son désir, ses secrets. Le poète perçoit, avec une évidente jubilation, l'émergence de sa voix. Déjà virtuose, il célèbre, par delà l'univers maritime de son enfance au Puerto de Santa-Maria, l'immense territoire poétique qui affleure au fond de ses yeux. Et, pour l'heure, il ne célèbre que cela. " Ici nul ne vend rien de rien ", proclame-t-il.
Pas de message, pas de mots d'ordre : une fête de sonorités, de couleurs, un élan vigoureux pareil à la course du soleil en été, un bain radieux de poésie pure.
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Initié très tôt aux arts plastiques par son père et son grand-père, Álvarez Bravo interrompt ses études à l'âge de treize ans, époque où il reçoit en cadeau son premier appareil photographique. Il exerce différents métiers, en ne cessant d'approfondir sa technique photographique avec du matériel rudimentaire et en s'initiant aux courants et tendances artistiques de son temps. Dès 1927, il ouvre une modeste galerie dans son appartement de México où il expose notamment Frida Kahlo et Diego Rivera. Il est très vite remarqué par la critique internationale et se lie d'amitié avec de nombreux photographes dont Edward Weston, Paul Strand, Henri Cartier-Bresson. Car Manuel Álvarez Bravo incarne, à plus d'un titre, une forme exceptionnelle de cosmopolitisme artistique : son oeuvre, bien que tout à fait personnelle, se nourrit parallèlement des grands courants et mouvements artistiques européens dont il suit attentivement les réflexions et avancées. Sa célèbre photographie La bonne renommée endormie fut d'ailleurs initialement choisie par André Breton pour illustrer la couverture de la revue surréaliste Minotaure. Partisan de la modernité, il passe d'une recherche à l'autre quand il lui semble avoir épuisé les voies d'une exploration.
Formaliste, moderniste, réaliste, documentaire, sa photographie évolue en permanence, tandis que se construit une forme unique de poétique visuelle qui signe la puissance indémodable de son oeuvre.
À bien des égards, une grande part de cette oeuvre se lit comme l'exact miroir d'un pays et, plus encore, d'une civilisation. Du Mexique, il a tout exploré, tout montré, tout interprété sans jamais céder au pittoresque : des sites mythiques de la civilisation maya aux fresques muralistes, en passant par les drames de la révolution zapatiste (cf. L'ouvrier assassiné), il a passionnément interrogé l'essence, la texture, la subtile alchimie d'un pays et d'une nation dont il dresse le portrait philosophique définitif. Manuel Álvarez Bravo incarne sans doute à lui seul la complexité envoûtante d'un Mexique qui n'a cessé de fasciner intellectuels et artistes depuis de nombreuses décennies.
À son propos, le grand écrivain Carlos Fuentes a écrit : «Le génie d'Álvarez Bravo consiste précisément à donner un instant de repos à l'écoulement du monde, pour que ce soit nous, les spectateurs, qui lui restituions son mouvement.»
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«Le pays des Tarahumaras est plein de signes, de formes, d'effigies naturelles qui ne semblent point nés du hasard, comme si les dieux, qu'on sent partout ici, avaient voulu signifier leurs pouvoirs dans ces étranges signatures où c'est la figure de l'homme qui est de toutes parts pourchassée. [...] Que la Nature, par un caprice étrange, montre tout à coup un corps d'homme qu'on torture sur un rocher, on peut penser d'abord que ce n'est qu'un caprice et que ce caprice ne signifie rien. Mais quand, pendant des jours et des jours de cheval, le même charme intelligent se répète, et que la Nature obstinément manifeste la même idée ; quand les mêmes forment pathétiques reviennent ; quand des têtes de dieux connus apparaissent sur les rochers, et qu'un thème de mort se dégage dont c'est l'homme qui fait obstinément les frais, - et à la forme écartelée de l'homme répondent celles devenues moins obscures, plus dégagées d'une pétrifiante matière, des dieux qui l'ont depuis toujours torturé ; - quand tout un pays sur la pierre développe une philosophie parallèle à celle des hommes ; quand on sait que les premiers hommes utilisèrent un langage de signes et qu'on retrouve formidablement agrandie cette langue sur les rochers, certes, on ne peut plus penser que ce soit là un caprice, et que ce caprice ne signifie rien.» (Extrait de La montagne des signes.)
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Antonin Artaud aurait voulu que lui soit épargnée la dérision de voir les textes qu'il écrivait au Mexique connus en espagnol avant de l'être dans leur langue originale. C'est pourtant ce qui arriva pour la plupart d'entre eux. Aussi les Messages révolutionnaires furent-ils, à leur parution, une révélation.On y découvre un Antonin Artaud beaucoup plus inséré dans son époque qu'on a voulu le dire et participant comme jamais il ne l'a fait en France à la vie politique et sociale d'un pays qui lui paraît être un creuset de l'Histoire. Sa réflexion sur le marxisme, entamée depuis son passage dans le surréalisme, il la poursuit ici, à vif, en se passionnant pour la révolution mexicaine qu'il souhaiterait plus pro-indienne qu'elle ne l'est. Et, par le «contact avec la Terre Rouge», il cherche à retrouver les secrets de l'antique culture solaire. Grâce à cela, sans doute, les Messages révolutionnaires, écrits en 1936, vibrent toujours d'échos contemporains.
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Art et production de Boris Arvatov est aujourd'hui considéré comme un classique dans l'histoire des avant-gardes des débuts de la Révolution russe. Publié à Moscou en 1926, il constitue une intervention cruciale au sein des débats qui ont traversé l'école constructiviste : le statut de l'art après la révolution, ses liens avec les techniques industrielles de reproduction, avec celui de la critique de la vie quotidienne, ou encore avec la question de l'entrée de l'art dans l'usine. Ce texte inédit en français est un document exceptionnel pour qui souhaite approfondir un moment clé de la modernité esthétique du XXe siècle.
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Max Aub publie Crimes exemplaires au Mexique en 1956, et depuis, ce petit brûlot est devenu un classique de l'humour noir, considéré par ses aficionados comme un livre culte.
L'auteur passe en revue cent trente assassinats commis en toute bonne foi. Des crimes motivés par la nécessité : " Je l'ai tué parce qu'ils m'ont donné vingt pesos pour que je le fasse " ; l'exaspération : " Je voulais un fils, Monsieur ! À la quatrième fille je l'ai tuée " ; l'amour : " - Plutôt mourir ! me dit-elle. Et dire que ce que je voulais par-dessus tout c'était lui faire plaisir "...
Cynisme, férocité et drôlerie se mêlent dans ce florilège de confessions fantaisistes et affûtées... comme des lames de couteau.
" Humour de styliste, qui aiguise les pointes et envenime le dard, à la manière de Swift ou celle de Borges...
Un éclat de diamant. " PIERRE LEPAPE, LE MONDE