Editions du Jeu de Paume
Autour de l'arte povera 1960-1975 : photographie, film, vidéo
Du 11 octobre 2022 au 29 janvier 2023
Apparu dans les années 1960 en Italie, l'Arte Povera est une démarche artistique ; davantage une attitude qu'un mouvement. Théorisé par Germano Celant en 1966, l'Arte Povera s'inscrit dans une volonté de défiance à l'égard des industries culturelles, portée par une nouvelle génération d'artistes incarnant des manières inédites d'appréhender l'art et la création. S'opposant à la consommation de masse et réhabilitant la place de l'homme et de la nature dans l'art, l'Arte Povera en renouvelle les thématiques (l'homme, la nature, le corps, le temps), les matériaux (naturels, de récupération, périssables), les techniques (artisanales), les gestes et l'intention. Il s'agit de repenser les critères d'esthétisme, de se défaire des artifices, de revenir à l'immédiateté des émotions et des sensations. À travers la production de livres, d'affiches, de projections et d'impressions sur toile, les artistes italiens de cette époque se sont appropriés le pouvoir narratif de l'image photographique et filmique afin d'explorer de nouveaux possibles de l'art.
Transdisciplinaires, mêlant photographies, films, vidéos, affiches, livres, objets, sculptures et peintures, l'ouvrage, qui l'accompagnera l'exposition, présentera plus de 300 oeuvres de figures majeures de l'Arte Povera, parmi lesquelles Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Luigi Ghirri, Jannis Kounellis, Piero Manzoni, Mario Merz, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto... Conçu comme un livre d'art et non comme un catalogue d'exposition, il donnera à voir l'extraordinaire richesse d'une période où les artistes italiens ont compté parmi les plus importants interprètes de la transformation des langages visuels.
Ce nouveau regard sur une démarche artistique majeure des avant-gardes du xxe siècle proposera également une immersion visuelle dans le contexte politique et culturel de l'époque avec des portfolios dédiés au cinéma, théâtre, soirées littéraires, extraits de presse présentant les grands enjeux socioculturels d'alors.
Cet ouvrage et l'exposition qu'il accompagne portent un regard nouveau sur le mouvement de l'arte povera, rarement associé aux médiums photographiques et filmiques. Ils invitent le regardeur à « renverser ses yeux » à travers une lecture inédite de ce courant artistique en l'inscrivant également dans le contexte social et politique de l'époque en Italie. Fruit de longues recherches dans les ateliers des artistes, et les collections privées et publiques, l'ouvrage donne à voir l'extraordinaire richesse d'une période où les artistes italiens ont compté parmi les plus importants interprètes de la transformation des langages visuels.
Le livre s'articule autour de quatre thématiques : corps, expérience, image et théâtre. Il présente plus de 300 oeuvres de figures majeures de l'arte povera, parmi lesquelles Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Luigi Ghirri, Jannis Kounellis, Piero Manzoni, Mario Merz, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto... Il propose également une immersion visuelle dans le contexte politique et culturel de l'époque avec des portfolios (imprimés sur un papier de couleur) dédiés au cinéma, théâtre, événements politiques, happenings et extraits de presse présentant les grands enjeux socioculturels d'alors.
Plusieurs textes viennent éclairer le corpus visuel à la fin du livre : un essai de Giuliano Sergio sur cette période d'effervescence artistique italienne des années 1960 et 1970 dans un contexte de développement des médias, un texte d'Elena Volpato sur la vidéo d'artiste, suivis d'une chronologie détaillée du mouvement ainsi que des notices biographiques des artistes.
Le titre « Renverser ses yeux » est une référence à l'oeuvre éponyme de Giuseppe Penone, Rovesciare i propri occhi, qui figure dans l'ouvrage et l'exposition.
Ce livre accompagne l'exposition conjointement présentée au Jeu de Paume et au BAL à partir du mois d'octobre 2022 suivie de la Triennale de Milan en 2023, sous le commissariat de Quentin Bajac, directeur du Jeu de Paume, Diane Dufour, directrice du BAL, et Giuliano Sergio, commissaire indépendant, avec la complicité de Lorenza Bravetta, commissaire associée et conservatrice à la Triennale de Milan.
It was in 1967 that Italian art critic Germano Celant coined the term Arte Povera (poor art) to describe the work of a generation of young Italian artists. Emerging alongside such international movements as Land Art, Minimalism and Conceptual Art, Arte Povera used simple, "poor" gestures and materials - twigs, metals, glass, fabric, stone, even live animals - to turn away from traditional "high" art.
They explored the relation between art and life as it is made manifest in natural processes or cultural dynamics. First exhibiting together in Italy in the late 1960s, artists Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Mario Merz, Marisa Merz, Giulio Paolini, Pino Pascali, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto, Emilio Prini and Gilberto Zorio went on to become internationally renowned.
Bridging the natural and the artificial, the urban and the rural, Mediterranean life and Western modernity, Arte Povera's impact still resounds.
Dans la culture occidentale, principe, création et commandement sont des notions étroitement liées. L'«archè» (l'origine) est toujours déjà le commandement, et le commencement toujours le principe qui gouverne et commande. C'est vrai aussi bien dans la théologie que dans la tradition philosophique et politique, où principe et création, commandement et volonté forment ensemble un dispositif stratégique au fondement de notre société. Les cinq textes rassemblés ici cherchent à désamorcer ce dispositif au moyen d'une enquête archéologique des concepts d'oeuvre, de création, de commandement et de volonté. (Inédit)
L'art et la terreur, l'origine du bon goût et ses rapports à la perversion, l'entrée de l'art au Musée et dans les collections, la séparation entre artistes et spectateurs, génie et goût, l'apparition du jugement critique,- autant de questions à partir desquelles Giorgio Agamben analyse la naissance de l'esthétique moderne.
Cette publication documente une installation in situ de Giovanni Anselmo à l'espace Carlo Scarpa de la Fondazione Querini Stampalia, produite dans le cadre de la Biennale de Venise. Ce projet interactif prend la forme de plusieurs chemins auxquels sont associés un moment et une signification particulières.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme, Fondazione Querini Stampalia, 56e Exposition internationale d'arts visuels - La Biennale di Venezia, du 10 mai au 24 novembre 2017.
Deuxième livre, après L'Entre-terre aux éditions La Barque, Karine Marcelle Arneodo (poète et traductrice du japonais) nous revient avec que j'appellerais comme. Livre de poèmes cette fois accompagné de dessins pour l'occasion de Pier Paolo Calzolari.
Cette fois, le conditionnel du titre esquisse d'entrée la possibilité d'un personnage en attente d'un nom, à moins qu'il ne s'agisse d'un titre en attente donné au recueil. « C'est tout bonnement qu'il fallait que tu vives », peut-on y lire. D'un classicisme apparent, le livre se déplie le long d'une échelle où des prénoms-pronoms justement surgissent (Mireille, Kôrvin... à côté de « il », « elle », « je », « tu »), avec un début et une fin qui se répondent. Comme si les noms des deux auteurs se trouvaient être ceux-là même qui se trouvaient au coeur de ce jeu d'appels et d'appellations. La langue y est au plus juste, d'une musicalité étonnante, d'une épure sensible recouvrée.
La Horde d'or est un ouvrage de grande ampleur qui relève à la fois du livre d'histoire, de la compilation de documents, du témoignage à la première personne. Il associe analyse, documentation et écriture. Il fait partie de ces ouvrages "trans-genres" (pour reprendre une terminologie en usage dans d'autres domaines), qui apporte une information de première main et de première importance sur un moment crucial de l'histoire politique italienne, mais également européenne. Outre les deux rédacteurs principaux, l'un écrivain, l'autre libraire (décédé en 1998), de nombreux auteurs italiens ont participé à l'ouvrage, signant des contributions souvent importantes. On peut citer : Paolo Virno, Umberto Eco, Antonio Negri, Raniero Panzieri, Sergio Bologna, Oreste Scalzone, ou même ... Giorgio Amendola.
À ce jour, c'est encore l'unique ouvrage disponible sur l'ensemble des conflits sociaux en Italie entre 1968 et 1977. Le seul livre qui traverse l'ensemble des composantes de ce mouvement souvent ignoré, parfois mythifié. Sans doute, la formule « années de plomb » a-t-elle joué un rôle important dans cet effacement, puisqu'elle prétend encore en résumer la teneur et l'avenir. Elle marque surtout un manque d'histoire sur le « long mai» italien, et c'est à ce manque d'histoire que Primo Moroni et Nanni Balestrini ont voulu explicitement répondre, et à quoi s'est attelé un collectif d'auteurs, afin de raconter à nouveau, et livrer un panorama à la fois large et précis de ce qu'ils ont appelé, la « grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle» de l'Italie entre 1968 et 1977.
Outre des analyses et des contributions de témoins et de lecteurs de cette « grande vague », le livre réunit un ensemble de documents considérables, soigneusement choisis et dont un grand nombre serait tombé dans l'oubli sans le soin particulier d'archiviste qui caractérisa Primo Moroni, à l'initiative de l'ouvrage, dont la librairie ouverte à Milan en 1971 devint vite un repère incontournable pour l'ensemble de la gauche italienne. À ce titre, on trouve dans La Horde d'or aussi bien des chansons que des tracts, des récits et des témoignages, des analyses, des communiqués, des appels ou des articles, tous publiés à l'époque et relatifs aux événements qui ébranlèrent la société italienne.
Italie, années 1970. Des manifestations en ouvertures de squats, de radios pirates en cocktails Molotov, de débats sur la lutte armée en répression policière, Les Invisibles tracent le portrait de ces jeunes gens qui se jetèrent corps et âme dans la révolution. Représentant éminant de la Neovanguardia italienne, le milanais Nanni Balestrini est notamment l'auteur de La Violence illustrée, L'Éditeur, Nous voulons tout, Sandokan.
Chaosmogonie est la preuve qu'il n'y a pas deux Balestrini - d'un côté, le poète d'avant-garde ; de l'autre, le militant de l'autonomie, co-fondateur de Potere Operaio (Pouvoir Ouvrier) en 1967.
Tous les poèmes de ce recueil sont "montés", c'est-à-dire que les phrases ou fragments sont repris, déplacés, répétés, et que ce sont justement ces reprises (de Bacon, de Cage, de Godard, entre autres), ces déplacements et ces répétitions qui opèrent et analysent politiquement le monde.
Dans Chaosmogonie, Balestrini ré-invente ce qu'on pourrait appeler une poésie théorique confessionnelle, une poésie où l'intime est entièrement externalisé et prend sa force d'opposition dans l'art toujours libre et violent du montage.
Première étude exclusivement consacrée aux oeuvres vidéo de Gianfranco Baruchello, des années 1960 à nos jours. Le coeur de l'ouvrage offre un catalogue complet des films de l'artiste, présentant, pour chacun, un synopsis, un historique des projections et une sélection d'images. La publication comprend également des documents de Baruchello, une anthologie de ses textes, ainsi que des essais de spécialistes et une bibliographie.
Publié suite à l'exposition « Gianfranco Baruchello: Cold Cinema. Film, video e opere 1960-1999 », La Triennale di Milano, du 09 décembre 2014 au 22 février 2015.
Entre novembre 2012 et juillet 2013, deux chercheurs, l'un français et l'autre italien, Thierry Roche (anthropologue) et Marco Bertozzi (réalisateur et historien du cinéma), échangent des courriers sur la question du cinéma documentaire italien des années 1945-1970. Plus de dix mille films ont été réalisés durant cette période et au générique on lit le nom de nombreux réalisateurs parmi les plus importants, Risi, Comencini, Antonioni, Vancini, Zurlini...
Certains abandonneront ce mode d'écriture, d'autres y reviendront ponctuellement, d'autres encore resteront associés au "genre" et contribueront à le faire évoluer, Piavoli, Andreassi, De Seta, Mangini, Grifi... Les grandes entreprises participeront à cette éclosion et donneront leur chance à des jeunes en devenir, c'est le cas d'Olmi à la Edisonvolta par exemple. Sur le chemin, ce sont en réalité toutes les grandes figures du cinéma italien que nous croiserons, à commencer par Zavattini et ses multiples expérimentations de films-enquêtes, mais également Pasolini, Rossellini, la liste est longue en vérité.
Peut-on parler, à propos de ces films, d'un autre néo-réalisme ? Et répondre par l'affirmative à cette question, n'est-ce pas, en même temps, prendre le risque de faire bouger les lignes, de brouiller les cartes, de reconsidérer des périodes historiques figées de longue date ?
Bel objet consacré à un projet spécifique, cet ouvrage présente les planisphères brodés de Boetti, avec un essai de Jean-Christophe Ammann.
Les planisphères brodés (Mappa), série initiée en 1971 et poursuivie jusqu'à la mort de l'artiste, comptent parmi les oeuvres les plus célèbres de Boetti. Leur aspect esthétique était déterminé autant par les évolutions géopolitiques, les changements de frontières ou d'emblèmes nationales (chaque pays étant représenté par son drapeau brodé), que par la participation active des brodeuses en Afghanistan ou au Pakistan à qui la réalisation des cartes était confiée.
Cet ouvrage rassemble des cartes de différentes périodes. Il est introduit par un essai de Jean-Christophe Ammann, qui travaille actuellement à l'édition du catalogue raisonné de l'oeuvre de Boetti.
Monographie d'oeuvre de la série One Work publiée par Afterall Books.
De 1450 à 1650, pendant deux siècles particulièrement mouvementés, l'italie aux diverses couleurs, toutes éclatantes, a rayonné au-delà de ses limites propres, et sa lumière s'est répandue à travers le monde.
Cette lumière, cette diffusion de biens culturels issus de chez elle, se présente connue la marque d'un destin exceptionnel, comme un témoignage qui, par son ampleur, pèse à son vrai poids une histoire multiple dont le détail, vu sur place, en italie même, ne se saisit pas aisément, tant il a été divers. voir l'italie, les italie, de loin, c'est rassembler en un faisceau unique une histoire fragmentée entre trop de récits, entre trop d'états et d'états-villes.
Finalement, c'est dresser un bilan inhabituel qui est une sorte d'opération de vérité, en tout cas une façon particulière de comprendre la grandeur italienne et ainsi de mieux lui rendre, justice.
Les cahiers du musée national d'art moderne n°143 Chaque trimestre, une revue sans équivalent :
- Des essais inédits d'auteurs confirmés ;
- Des travaux de jeunes chercheurs ou des textes d'importance historique jusque-là inaccessibles ;
- Une analyse poussée de l'actualité culturelle internationale.
Des essais d'auteurs confirmés, des travaux de jeunes chercheurs et de spécialistes d'histoire de l'art, une analyse poussée de l'actualité culturelle internationale...
Réflexion politique de l'après-guerre, il laisse aussi, avec oeuvre littéraire où se savoure la fine pointe de l'élégance Toscane. Cette manière d'autobiographie est plus qu'un merveilleux livre de souvenirs d'enfance ; sous l'émotion contenue, ce voyage à travers le paysage toscan de villages où, enfant, l'auteur passait l'été, donne à la réflexion sur le sens de l'histoire et la responsabilité qu'elle exige sa mesure la plus intimement vécue.
La légende de la ruine de Kasch est l'histoire d'un royaume d'Afrique dont le roi était tué lorsque les astres formaient certaines configurations dans le ciel. Un jour se présenta un étranger, nommé Far-li-mas. Il faisait des récits extraordinaires qui envoûtaient tant son auditoire que les prêtres oubliaient de contempler le ciel. L'arrivée de ce conteur marqua la fin d'une ère sacrificielle : la ruine du royaume de Kasch. Mais bientôt le nouvel ordre lui-même, où était aboli le meurtre rituel du roi, allait connaître son déclin. À travers cette légende, Roberto Calasso pose la question de la légitimité du pouvoir, de la tyrannie et du sacrifice.Talleyrand, témoin privilégié de l'Histoire, guide le lecteur dans des lieux réels ou symboliques : la cour de Versailles, l'Inde des Véda, l'abbaye de Port-Royal, les galeries libertines du Palais-Royal. Il a pour compagnons Marie-Antoinette, Bentham, Goethe, Fénelon, Baudelaire, Chateaubriand, un bâtard de Louis XV, Sainte-Beuve et d'innombrables autres comparses.Une étonnante vision de l'Histoire, à la fois érudite et poétique.
«Si l'on veut bien regarder la terre, il faut se tenir à la bonne distance.» En 1767, à la suite d'une dispute avec ses parents au sujet d'un plat d'escargots qu'il refuse de manger, le jeune Cosimo Piovasco di Rondò grimpe au chêne du jardin familial et n'en redescendra plus. Sautant de branche en branche et d'arbre en arbre, il s'élance à la découverte du monde : il étudie la philosophie, se passionne pour la politique, rencontre des bandits, connaît les joies et les peines d'amour. Et cela sans jamais reposer un pied sur terre, ni revenir sur sa résolution. Sous les apparences d'un conte philosophique, Italo Calvino rend hommage au siècle des Lumières dans un texte débordant d'humour, d'imagination et d'originalité. Le baron perché est le plus connu des trois volets qui composent le cycle Nos ancêtres - comprenant aussi Le vicomte pourfendu et Le chevalier inexistant.