12 heures 49, le 21 octobre 1981, boulevard Michelet à Marseille. Un tueur à moto exécute le juge Pierre Michel de trois balles de 11.43. Un an plus tard, ni son assassin ni, surtout, le commanditaire du crime, n'ont été arrêtés. Comme dans l'affaire de l'assassinat du juge Renaud à Lyon, faute de preuves, ils ne seront jamais inculpés. Alain Laville a mené l'enquête, remontant les filières, interrogeant en France, et en Italie, plus de 400 personnes ayant approché le juge Michel et ses dossiers. Une longue enquête de neuf mois, dangereuse et difficile, dont il publie, malgré menaces physiques et mises en garde, les résultats explosifs, assortis de documents confidentiels. Alain Laville révèle : pourquoi et comment le juge Michel venait d'inculper un des plus gros financiers du trafic de l'héroïne, frère d'un conseiller municipal de Gaston Defferre à la mairie de Marseille, proche de députés socialistes. Pourquoi et comment le juge Michel allait, à travers ce dossier et ses informations personnelles, interroger et inculper l'un des maîtres du crime organisé, parrain intouchable de 48 ans, "l'oeil de la Mafia sicilienne en France". Pourquoi et comment il comptait, pour y parvenir, sur un ultime interrogatoire, le jour de sa mort, à 14 heures 30... Alain Laville donne ainsi la principale clé de l'assassinat du juge Michel. Il révèle aussi : Pourquoi et comment le juge Michel était sur le point de dénoncer un vaste trafic de libertés médicales, réservées aux truands fortunés, mettant en cause un avocat marseillais, des médecins et de hautes personnalités de l'administration pénitentiaire. Mais ce livre n'est pas seulement le roman noir de Marseille, où les affaires succèdent aux affaires, les mystères aux mystères. Vous découvrirez, de page en page, le destin d'un homme de l'Est, venu défier Marseille, en allant au bout de chaque dossier, avec acharnement et courage. Vous découvrirez un juge hors du commun, qui a fait de son métier un idéal et qui, au-delà de la haine, même condamné à mort par celui qu'il allait inculper, n'a jamais cessé son combat de justice. Avec ce document, écrit comme un roman, où aucun nom n'est caché, Alain Laville a voulu rendre hommage au juge Michel. Et essayer de faire en sorte que l'histoire de ce crime ne se répète pas, qu'il n'y ait pas, après Renaud et Michel, un troisième juge assassiné en France, que l'État, comme le désirait de toutes ses forces le juge Michel, s'attaque, enfin, au crime organisé.